Construire soi-même sa maison plutôt que d’emménager dans un logement déjà existant est un concept séduisant. Mais un tel projet n’a rien d’idyllique tant les obstacles sont nombreux.
Faut-il être forcément fou pour se lancer dans l’autoconstruction ? Pas si sûr ! Bâtir soi-même sa maison de A à Z est un projet de toute une vie, souvent semé d’embûches et d’imprévus, mais c’est aussi une façon de faire de réelles économies et d’obtenir une satisfaction personnelle. En guise de prérequis, mettre la main à la pâte signifie tout d’abord avoir de solides connaissances en matière de gros œuvre, comme la maçonnerie ou la charpente, et nécessite d’être réellement passionné par le bricolage. Ces diverses contraintes sont d’ailleurs probablement la raison pour laquelle on ne trouve qu’un seul petit pour cent de maisons bâties sans l’aide de professionnels en France.
De sacrées économies…
Le prix de l’immobilier augmentant sans cesse, l’accès à la propriété demeure de plus en plus difficile. La première motivation des autoconstructeurs en devenir est donc évidemment financière : échafauder son propre logement peut coûter deux fois moins cher qu’une maison livrée clef en main. En réalisant soi-même la totalité ou une grosse partie du chantier, on économise les frais de main-d’œuvre, soit entre 30 et 50 % du prix total. Mais l’autoconstruction peut aussi devenir un vrai cauchemar ! Le facteur prix peut être rapidement entaché par les imprévus, les malfaçons, les mauvais choix et le caractère épineux des tâches les plus techniques, telles que l’électricité ou la plomberie.
Mais moins de garanties
Sachez aussi que construire sa propre maison nécessite de relever un autre défi : obtenir un prêt de la banque. Peu nombreux en effet sont les établissements financiers qui acceptent de prêter de l’argent aux autoconstructeurs. Et pour cause ! Une habitation construite à la sueur de son front ne bénéficie pas de la garantie décennale, qui couvre habituellement les dommages pouvant compromettre la solidité de l’ouvrage au cours des dix ans qui suivent sa construction. Cette absence de garantie est d’autant plus préjudiciable qu’elle entraîne une dévaluation du prix de la maison si celle-ci est vendue durant cette période. Et, en cas de problème, l’acheteur pourrait se retourner contre le propriétaire originel.
Un projet chronophage
Outre les considérations financières et réglementaires, posez-vous la question de savoir si vous êtes prêt à sacrifier tout votre temps durant la totalité des travaux qui peuvent parfois durer plusieurs années. Bâtir son home sweet home demande en effet de passer tous ses week-ends et ses vacances sur le chantier. Vous devrez aussi vous documenter régulièrement, trouver les bonnes solutions à vos problèmes et faire preuve d’astuces. Une fois votre maison achevée, la fierté sera bien sûr immense mais il faut être motivé et conscient des risques d’un tel projet.
Se faire accompagner
Si malgré tous ces avertissements, vous souhaitez vous lancer dans l’aventure de l’autoconstruction, vous pouvez vous rapprocher des nombreuses associations qui sont là pour vous épauler. La première et la plus connue, « Les Castors », regroupe plus de 50 000 adhérents qui peuvent apporter leurs connaissances et prodiguer des conseils pour concrétiser au mieux votre projet. Un autre organisme, « Toit par toi », vient en aide aux autoconstructeurs qui n’ont que de faibles revenus. Sur la toile, le site autoconstruction.info reste le plus complet car il offre une mine d’informations pour ceux qui se retrouvent face à des difficultés a priori insurmontables.
Infos pratiques : autoconstruction.info
Une maison écologique
Si vous envisagez de construire un bâtiment écolo ou de rendre votre maison plus verte, voici un livre qui est fait pour vous. Dans ce guide, l’auteur donne toutes les bases pour démarrer un chantier d’habitat écologique. Matériaux d’éco-construction, systèmes constructifs, exemples de réalisation, fondations… Tous les éléments de gros œuvre entrant dans l’édification d’une habitation « basse conso » y sont répertoriés.