Vue du sol, la toiture se montre souvent sous son meilleur jour. Difficile alors de s’apercevoir qu’elle se dégrade sous l’effet de la pollution et des poussières. Au programme : un rien de technique et pas mal d’huile de coude.
La toiture a pour fonction de protéger la maison. Une évidence dont découle le fait suivant : cette couverture défensive est hélas l’objet d’une grande liste d’agressions. Elles sont climatiques, mais aussi organiques, chimiques ou graisseuses. La pluie, aussi virulente soit-elle, ne peut complètement déloger la pellicule qui se forme au faîte de nos maisons. Ce dépôt offre alors un substrat accueillant à toute une flore peu désirable, mêlant mousses, champignons ou lichens. Les supprimer permettra de faire place nette pour l’application – bienvenue – d’un traitement d’entretien.
Nettoyage en règle
La première opération est mécanique. Un terme qui n’implique aucune machine, mais requiert la seule force humaine. Inutile de le prendre de haut : il faut remonter ses manches, saisir une brosse dure et frotter tous les endroits du toit où la flore s’accumule. Si un lierre grimpant ou toute autre plante invasive gène son accès, il n’y a pas lieu d’hésiter : coupe radicale et escamotage sont de rigueur. Les tuiles pouvant être envahies de microflores, le temps passé sur chacune peut sembler s’étirer indéfiniment. Cette tâche est pourtant un préambule obligatoire, que ne pourra jamais entièrement remplacer l’usage du jet à haute pression. Si un tel appareil est d’une grande aide, il est toutefois déconseillé de le régler à forte puissance. Un jet trop dru risque d’abîmer la couche protectrice des tuiles, quelle que soit leur composition, et ainsi d’accélérer la réapparition des mousses. Un rinçage est par contre obligatoire, à défaut de laisser faire les ondées passagères. Signalons qu’il existe sur le marché des solutions nettoyantes capables d’éliminer les salissures, traces de pollution, graisses, mousses et champignons… Efficaces, mais fort toxiques, elles sont à employer avec prudence. Bien entendu, il faudra prendre toutes les précautions utiles pour travailler à plusieurs mètres du sol (échafaudage, baudrier…). Les horaires seront également adaptés en fonction de la saison. Autant s’épargner les fortes chaleurs, surtout lors de l’épandage de composés chimiques.
Protection renforcée
Chasser toutes les saletés, c’est bien. Retarder leur apparition, c’est mieux. Pas la peine de lever les yeux au ciel : pour éviter de répéter cette opération tous les ans, tournez-vous vers les produits contrariant la repousse des végétaux indésirables. Là encore, la majorité s’avère fort peu écologique.
Il faudra détourner les eaux de rinçage des systèmes de récupération d’eau, servant par exemple à arroser le jardin, et revêtir masque, gants et combinaison de protection. Ces anti-mousses, ou démousseurs, sont pulvérisés sur la toiture. Un rinçage peut être réalisé ultérieurement, à moins, une fois encore, de laisser agir la pluie. Préventifs et curatifs, ces agressifs antifongiques se déclinent en version biologique. Un traitement hydrofuge est aussi hautement recommandé, pour renforcer l’étanchéité des tuiles et limiter les dégâts imputables au gel. Protégeant de l’eau et des salissures, mais laissant respirer les matériaux, il diffère d’autant l’apparition de la microflore. Incolore ou teinté, il s’applique au pinceau, à la brosse ou au pulvérisateur, se subdivise en une multitude de variétés pour répondre à tous les cas et peut aussi se trouver dans des formulations biodégradables. C’est un choix entre votre toit et vous.
Frédéric Ferrand