L’Hôpital virtuel de Lorraine, installé sur le plateau du technopôle de Brabois à Vandoeuvre-lès-Nancy, a inauguré ses lieux le 23 janvier dernier.
L’Hôpital virtuel de Lorraine est un projet unique en son genre. C’est un programme pédagogique adapté et innovant destiné aux étudiants et aux professionnels de santé, proposé par les facultés de médecine, d’odontologie, de pharmacie et des sciences du sport de l’Université de Lorraine. Grâce à la simulation, via des modèles artificiels (malades virtuels numériques ou mannequins) ou anatomique (dépouilles) ou encore par des jeux sérieux avec des acteurs, les futurs professionnels de santé bénéficient d’un processus de formation virtuel incontournable avant d’être confrontés à la réalité du terrain. La vocation de l’Hôpital virtuel de Lorraine est d’améliorer la pratique en santé et en sport au service de la sécurité des patients dans un contexte juridique fondé sur le principe : « Jamais la première fois sur le patient ».
Simulateurs sophistiqués
Parmi les patients virtuels, les étudiants peuvent s’entraîner sur un mannequin connecté de la taille d’un enfant. Il peut respirer, produire des bruits de pneumopathies ou d’asthme, selon le scénario choisi. Il peut aussi être intubé, perfusé et parle même pour réclamer quelque chose. Dans cet environnement hospitalier réaliste, le mannequin est piloté par ordinateur. Il est l’un des simulateurs sophistiqués dont dispose désormais le Centre universitaire d’enseignement par la simulation (CUESim) de la faculté de médecine de Nancy. Le CUESim applique des approches innovantes pour atteindre une parfaite adéquation entre cohérence pédagogique et amélioration des pratiques, de salle au chevet du patient.
Ces formations innovantes proposent des offres pédagogiques très étendues autour de l’apprentissage précoce des gestes techniques complexes (intubation difficile, ponction lombaire, exsufflation et drainage de pneumothorax, abords veineux superficiels et profonds…). Elles permettent aussi de développer la communication et la cohésion interprofessionnelle. Thomas Schwitzer, assistant chef de clinique en psychiatrie au CPN-Laxou CHRU Nancy décrit la simulation en santé comme « un excellent outil à utiliser en psychiatrie, non seulement dans la formation initiale mais également dans la formation continue des professionnels. Elle permet de proposer des situations cliniques extrêmement variées, dotées d’un réalisme impressionnant, le tout dans un cadre d’apprentissage qui facilite les acquisitions et le renforcement des connaissances. » Pour Rostane Gaci, assitant réanimation au CHR Metz Thionville, « les ateliers de simulation me paraissent être un outil idéal pour pouvoir appréhender, en complément de l’apprentissage au lit du malade, des situations cliniques de détresse vitale. »
3 200 étudiants et professionnels par an
L’École de Chirurgie de Nancy-Lorraine, unique en Europe, a déjà derrière elle plus de dix ans d’expérience en simulation chirurgicale. Depuis 2006, elle a la vocation de développer des activités de formation et recherche en chirurgie, notamment dans le domaine de l’innovation médico-chirurgicale multidisciplinaire (téléchirurgie, chirurgie robotique, chirurgie coelioscopique, endoscopique…). Ainsi, les internes viennent s’y entraîner et répéter les mêmes gestes pour atteindre la perfection.
L’Hôpital virtuel de Lorraine accueillera, lui, plus de 3 200 étudiants et professionnels par an. Étant aussi un véritable outil de recherche, l’Hôpital virtuel constitue une plate-forme d’expérimentation pour les industriels qui viennent tester et améliorer leur matériel ou leurs dispositifs médicaux.
Photos © Direction de la communication Université de Lorraine, DR