Octobre Rose : Prévenir pour mieux guérir

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Comme chaque année, l’opération « Octobre Rose » vient d’être lancée  sur l’agglomération nancéienne.

La couleur tendance ce mois-ci, c’est le rose. Mais ici il n’est pas question de mode, plutôt de prévention et de santé publique. Car depuis une semaine, l’« Octobre Rose » s’est installé sur Nancy et les communes de l’agglomération. Et comme d’habitude, même le tram s’est habillé pour l’occasion !
Cette campagne de sensibilisation – organisée sous l’égide de la Communauté Urbaine du Grand Nancy en partenariat avec la Ville de Nancy, l’Association pour le Dépistage des Cancers en Meurthe-et-Moselle (ADECA 54), la Caisse Primaire d’Assurance Maladie et de nombreuses structures médicales, institutionnelles ou associatives – se présente comme un temps fort d’information sur le cancer du sein (qui touche actuellement près d’une femme sur huit en France) et son dépistage. Pour Valérie Lévy-Jurin, conseillère communautaire déléguée à la santé et chef d’orchestre de l’opération, « il s’agit  d’un zoom sur la question du cancer du sein. Pendant un mois, on fait en sorte que le sujet soit mis en avant et qu’on en parle. Le but est d’être visible et de créer des espaces d’échanges sur la maladie et les thèmes qui gravitent autour. Octobre Rose, ce n’est pas qu’un coup de com’, il y a un réel travail de fond avec beaucoup de personnes impliquées et un véritable objectif en termes de santé publique ».
Une multitude d’évènements est donc prévue : rencontres sur des lieux de vie, témoignages de femmes après un cancer du sein, débats, conférences, expositions… Le programme est dense et aborde des sujets variés, de la maladie à la reconstruction, en passant par les techniques de traitement. Un peu partout, dans les hôpitaux, les associations, les centres sportifs ou culturels mais aussi sur les marchés et dans les rues, on parlera du cancer et de l’importance du dépistage. En essayant de dédramatiser l’examen et les questions qu’il implique. « On s’immisce le plus largement possible dans les structures et les territoires… Pour créer un déclic auprès des femmes. Et puis, nous essayons de toucher des populations diverses en allant là où l’information ne va pas forcément. Nous sommes aussi dans une démarche de lutte contre les inégalités dans la santé et nous essayons de sensibiliser des publics fragiles ou précaires comme les femmes isolées », précise Valérie Lévy-Jurin. Avec, en plus de l’écoute et du dialogue, une volonté assumée : inciter un maximum de femmes à participer au « dépistage organisé » mis en place par l’ADECA 54.

Régulier et qualitatif

En Lorraine, le dépistage organisé du cancer du sein a été généralisé fin 2003. Gratuit pour les femmes de 50 à 74 ans, il bénéficie de nombreux avantages. D’abord, il est régulier (tous les deux ans) et permet souvent de détecter des anomalies le plus tôt possible ce qui facilite les possibilités de traitement et favorise une meilleure guérison. Ensuite, il garantit une « assurance qualité » des examens puisque les mammographies sont effectuées par des radiologues et techniciens agréés ayant suivi une formation spécifique. Les appareils sont, quant à eux, contrôlés tous les six mois. De plus, les clichés sont soumis à une seconde lecture pour une détection optimale des anomalies.
Pour y participer, la démarche est simple. « À réception d’une invitation de l’ADECA, la personne se rend chez un radiologue agréé pour faire une mammographie. Les clichés nous sont ensuite transmis pour une seconde lecture. Suivent deux possibilités : le cas est normal et nous transmettons le dossier à la personne et à son médecin traitant ; en cas de souci, la personne doit faire des examens complémentaires pour déterminer s’il y a cancer ou non et traiter la pathologie », explique le Dr François Didier de l’ADECA 54.
Mais si le geste paraît effectivement simple, passer à l’acte est parfois plus compliqué. Il y a la peur de la maladie et du traitement. Il y a aussi les inquiétudes liées au « vivre avec » et ce mot qui effraie, « cancer ». En Meurthe-et-Moselle en 2008-2009, le taux de participation au dépistage organisé était de 50,6%, alors qu’il en faudrait 70% pour un effet significatif de diminution de la mortalité. « C’est bien évidemment trop bas » estime Valérie Lévy-Jurin qui souligne qu’« il ne faut pas relâcher l’effort ».
Car au-delà des angoisses, il y a une réalité : « Un cancer du sein détecté tôt est généralement plus facile à traiter et les risques de séquelles sont moindres. Et le meilleur moyen de le détecter, c’est de se faire dépister ! », continue la conseillère communautaire. Un refrain qu’elle entend bien répéter sans arrêt ce mois-ci… Avec l’inextinguible énergie qu’ont ceux qui voient la vie en rose.

Renseignements sur : www.grand-nancy.org • www.adeca54.org • www.e-cancer.fr