98, c’est du passé

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Avec une échéance estimée au 1er avril 2011 (!), le débat sur le supercarburant SP98 avait été relancé de plus belle. L’Union française des industries pétrolières l’a clos, provisoirement. Elle distribuera du SP98 au moins jusqu’en 2013. Mais de moins en moins. L’arrivée du SP95-E10, plus écologique, accélère le mouvement, et ce, même si ce carburant, qui contient 10 % d’éthanol, un alcool issu de la biomasse (blé et betterave en France), est encore mal réparti. Trois exemples : sur 101 stations en Meurthe-et-Moselle, 17 sont branchée en E10. En Moselle, c’est 23 sur 140, dans la Meuse, 1 sur 33… Rappelons que le nombre accolé au sigle SP donne l’indice d’octane, autrement dit le pouvoir de combustion du carburant. Entre 95 et 98 la différence n’est pas significative, mais certains moteurs pointus ou anciens ont un peu de mal avec le SP95, qui peut entraîner des cliquetis. Additifs et réglages surmonteront les problèmes, comme ce fut le cas lorsque le super plombé fut écarté. Et cela sera d’autant plus rapide que le SP98 ne représente que 20 % des ventes d’essence en France, elles-mêmes constituant seulement 25 % du volume d’hydrocar-bures distribué chaque année. Proposé un peu moins cher que le SP95 (de 5 à 8 centimes), l’E10, paré de ses vertus écologiques, pourrait accompagner le retour en grâce du moteur à essence. Dans les stations, il prendrait ainsi la place du SP98. Un bienfait pour le raffinage tricolore, qui exporte de l’essence et importe du gazole.