Ecrire des icônes

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A Nancy, l’atelier Saint-Nicolas-des-Lorrains enseigne la grande tradition des icônes byzantines. Des chefs d’œuvres d’une grande minutie, chargés de symboliques, à (re)découvrir !

Les icônes sont, nous dit le dictionnaire, des images religieuses peintes sur le bois. C’est en réalité plus que cela. Jacques Valentin, président de l’atelier Saint-Nicolas-des-Lorrains, s’est confié à nous.

L’atelier a été fondé en 1993. Depuis 1998, il réunit chaque vendredi après-midi (14h-16h) une douzaine de personnes à la MJC Desforges où il a élu domicile. Les enseignements sont dispensés par Jacques Valentin, qui a reçu une formation d’iconographe à Paris.

6 icônes pour commencer

Un « cursus » est imposé aux débutants afin d’apprendre toutes les techniques nécessaires avant de se lancer seul. Il faut ainsi réaliser, à son rythme, six icônes : un visage de la Vierge, un du Christ, un de Jean le Baptiste (pour maîtriser la barbe bouclée), un de saint Joseph (pour la barbe et les cheveux blancs), un archange (apparition de la première main, techniques pour les ailes, apparition d’un fond à l’or) puis, enfin, un portait en pied de saint Georges (cheval, rochers, dragon et armure réalisée à la délicate technique de l’assiste qui consiste à retirer de la peinture pour retrouver la feuille d’or posée en dessous). Beaucoup de minutie est donc nécessaire pour apprendre à « écrire » une icône. Du temps aussi : plusieurs années.

Le respect de la tradition

On travaille à l’atelier comme les moines il y a plus de mille ans : support en planches de tilleul (pas de contreplaqué !), enduit (au minimum 15 couches) au blanc de Meudon et colle de peau de lapin, gravure du dessin, pose de l’or, pose des fonds (vêtements, architecture, rochers) puis des visages et des mains uniquement avec des pigments naturels liés avec du jaune d’œuf (technique de la tempera). Ne parlez pas d’acrylique !
L’écriture d’une icône est très codifiée. Des canons stricts la définissent. Pour les croyants, une part de spiritualité importante y est attachée.

La technique est précise car le résultat ne souffre pas d’imperfection, mais quel résultat ! Il suffit de voir les icônes de l’atelier présentées à la Biennale (la prochaine en 2014) pour s’en rendre compte.

Atelier Saint-Nicolas-des-Lorrains
MJC Desforges, 27 rue de la République, Nancy
Site de Jacques Valentin : www.icones-byzantines.fr

Légende photo a : La Nativité.
Légende photo b : La grande icône de saint Nicolas, écrite par Jacques Valentin et visible à la basilique de Saint-Nicolas-de-Port.