Les 12 et 13 juillet, Vent des forêts inaugure ses neuf nouvelles œuvres. Au cœur de la Meuse, à une trentaine de kilomètres de Bar-le-Duc et de Verdun, cet espace d’art contemporain continue d’évoluer en douceur, dans le respect de la nature et de tout un territoire.
Vent des forêts est un curieux objet culturel : ni musée, ni parc, ni festival. Cette particularité, son directeur artistique Pascal Yonet tient à la mettre en avant. Au cœur de ces 5000 hectares de forêt meusienne, plus de 90 œuvres se sont dissimulées, attendant patiemment les baladeurs. Cette année neuf nouvelles réalisations viennent les rejoindre, façonnées par des artistes en résidence venus du monde entier. « Dans ce cru 2014, les créateurs se sont beaucoup plus tournés vers des pratiques vernaculaires. Les œuvres sont imaginées et produites ici de A à Z. Pour les sculptures en fonte de Jean-Marie Appriou, nous allons produire un four à fusion en torchis avec l’aide de la chaudronnerie Rennesson et du lycée Loritz. Les pièces en verre de Sandrine Pelletier et Olivier Ducret nécessiteront aussi la construction d’un autre four spécifique au travail de verrier », précise Pascal Yonet.
Tisser un lien
Vent des forêts valorise tout un territoire en le faisant palpiter pour les arts. Les créateurs viennent en résidence, ressentent et voient l’atmosphère des lieux et composent des pièces sur mesure. Au final les productions artistiques sont le fruit d’un partage de savoir-faire, une collaboration étroite des artistes avec les acteurs culturels, sociaux ou économiques locaux : agriculteurs, créateurs, entreprises artisanales, centres de formation… Ce lien, d’autres œuvres le matérialisent. La Taiwanaise Yuhsin U Chang a conçu une sculpture en laine brute provenant des tontes d’élevages alentours et avec l’aide de Cyril Weiss, éleveur à Beaudrémont. Le Britannique Douglas White a lié son expérience artistique aux travaux de Jean Garbaye, chercheur à l’INRA, sur la « La symbiose mycorhizienne ». « Ils ont réfléchi à la mise à jour du système racinaire de deux hêtres nichés dans une ancienne carrière enfouie par la végétation », note Pascal Yonet. Les œuvres une fois installées continueront de vivre. Preuve que l’art n’est pas figé et qu’il peut être modelé avec le cœur.