L’exposition intitulée « Une idée, mille machines » du musée de l’Histoire du fer à Jarville-la-Malgrange, fait prendre la mesure du génie et de l’inventivité des ingénieurs de la Renaissance.
Vis d’Archimède, pompes, tours, machines de tréfilerie, machines de filage mécanique… Au travers des réalisations techniques et les bastions fortifiés du mathématicien et ingénieur militaire lorrain natif de Bar-le-Duc Jean Errard (1554-1610) et de Léonard de Vinci (1452-1519), l’exposition aborde à la fois le monde des machines et celui des fortifications. Son parcours mêlant histoire et sciences conçu pour le grand public et les jeunes en particulier invite à comprendre sous forme ludique les techniques de la Renaissance grâce à des maquettes, et autres jeux interactifs. Aussi, la présentation de reconstitutions virtuelles en 3 dimensions, de dessins, de maquettes, d’ouvrages anciens, et d’objets fonctionnant comme ceux inventés par les deux ingénieurs, explique combien, entre 1500 et 1600, l’intelligence mécanique a évolué.
Le point fort de l’exposition : la part belle laissée au public
Participative, donnant à éprouver autant qu’à voir grâce à de multiples dispositifs et des visites théâtralisées par des acteurs/guides costumés, « Une idée, mille machine » permet de comprendre le lien entre les mathématiques et l’art de la guerre à la Renaissance. De quoi « rendre compte d’un moment de bouillonnement intellectuel tout en ouvrant une fenêtre sur l’avenir », souligne Marie-Christine Leroy, vice-présidente déléguée aux événements et à la culture scientifique et technique de la Communauté urbaine du Grand Nancy. Les visiteurs se voient pour cela, par exemple, proposer un jeu interactif simulant l’attaque d’un bastion par l’artillerie.
Une articulation autour de trois thématiques fortes
« Les vies parallèles » propose une évocation croisée entre la vie de Jean Errard et celle de Léonard de Vinci. Celle-ci démontre notamment que l’œuvre du premier résulte de l’épanouissement d’une technologie nouvelle née en 1500 avec le second, plus grand des ingénieurs de la Renaissance. Tous deux ont en effet conçu de façon analytique des livres de machines, se sont passionnés pour la géométrie, ont plaidé pour l’utilisation d’instruments mathématiques, ont dessiné des fortifications, et ont servi auprès des puissants (un prince protestant de Jametz puis Henri IV pour Jean Errard, Ludovic le More, César Borgia, la République de Florence, Louis XII pour Léonard de Vinci) en tant qu’ingénieurs militaires. Les parallèles que l’on peut tracer entre ces deux hommes.s’avèrent nombreux et troublants. Comment est-on passé de la réflexion de Léonard à celle de Jean Errard ? L’exposition ne se contente pas de mettre en parallèle les deux œuvres mais de montrer qu’entre le début et la fin du XVIe siècle, l’intelligence mécanique a évolué. Avec le thème « Mécaniques et machines », le public est convié à une promenade imaginaire dans le temps au travers des inventions et dessins des deux ingénieurs. Enfin, « Le travail de l’ingénieur militaire », révèle la richesse des innovations techniques de l’époque où, à l’instar des arts, la culture scientifique et technique doit infiniment à cette période de l’histoire des Hommes.
Une exposition proposée en collaboration avec le Museo Leonardiano de la ville de Vinci (Italie) et le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance à Tours, à voir jusqu’au 5 janvier 2014 au Musée de l’Histoire du fer et Domaine de Montaigu à Laneuveville-devant-Nancy.