Naturellement curieuse, Sandrine Bronner offre à qui veut les voir ses « Regards vagabonds »… Une exposition à découvrir au Jardin Botanique jusqu’au 31 mars prochain.
Parce que « les mots ont un sens », Sandrine Bronner réserve celui de « photographe » aux professionnels du métier, se qualifiant, pour ce qui la concerne, de « cueilleuse d’images » ou « chercheuse en émotions ». L’ex-communicante devenue responsable RSE au Crédit Agricole connaissait le poids des mots ; elle se familiarise, depuis cinq ans, avec le choc des photos. « Je me suis mise à la photo par besoin de communiquer autrement que par les mots, de relever un nouveau défi ». A l’argentique prisé par son grand-père photographe elle préfère le numérique, toujours en noir et blanc. Un parti pris tout réfléchi. « La couleur montre, le noir et blanc raconte. La couleur enferme, le noir et blanc laisse place à l’interprétation. Je préfère laisser à celui ou celle qui regarde la possibilité de rêver, d’imaginer ».
La technique, cette autodidacte assumée l’apprend seule, avec l’expérience et pour seule guide une créativité adepte des pas de côté. Son mode opératoire ? Profiter d’une balade en nature pour capturer, sur mémoire vive, un instant d’émotion.
Capturer un instant d’émotion
Aux cartes postales de bout du monde Sandrine Bronner préfère la familiarité de proximité, l’inspiration des environs. Et si elle offre bien volontiers son regard à celui ou celle qui prendra le temps de regarder, l’homme et la femme, sur ses photos, n’ont pas leur place. Son sujet principal ? La Petite Suisse Lorraine, la Vallée de la Seille et le Grand Couronné, territoires dont elle pousse l’exploration à chaque promenade, l’une (la photo) n’allant pas forcément avec l’autre (la balade). « Même si je ne pars jamais en promenade sans mon appareil, faire des photos n’est pas une fin en soi ».
Influencée par son amour des vieux films et particulièrement ceux de Murnau, elle avait, au départ, imaginé que ses photos se draperaient d’elles-mêmes d’un voile de tragique… pour se rendre compte qu’elles invitaient davantage à la mélancolie.
Des clichés dont elle travaille la désaturation, les contrastes, de façon à planter le décor d’une prochaine histoire. Sa seule ambition ? « Continuer à prendre du plaisir en faisant des photos et prendre le temps d’échanger avec ceux et celles qui viennent découvrir ce que je fais ». Des visiteurs qu’elle choisit d’orienter à coup de légendes bien senties, manière de « compenser (son) manque de légitimité par une communication, une narration ».
Et pour cette amoureuse du vivant, exposer ses photos au sein du Jardin Botanique relève quasiment du comble. « Quel bonheur d’avoir reçu cette invitation de présenter mes photos au sein d’un si bel écrin de notre territoire ! Si la Petite Suisse Lorraine, que j’aime prendre en photo, est une pépite de notre département, le Jardin Botanique en est une autre ».
Infos : du 5 février au 31 mars 2022, Jardin botanique Jean-Marie Pelt, Villers-lès-Nancy • Exposition dans le pavillon d’accueil, Entrée libre •Dans le respect des gestes barrières, Pass sanitaire et masque obligatoires • jardinbotaniquedenancy.eu
Photos © Sandrine Bronner,DR