Pleins feux sur le papier !

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Vue d’un Temple Chinois - Vue d’optique Basset le Jeune, Paris (éditeur) Entre 1720 et 1758 Taille-douce coloriée au pinceau Coll. musée de l’Image, Épinal © Musée de l’Image / H. Rouyer

Au musée de l’Image d’Épinal, l’exposition « Plein la vue ! » offre une plongée captivante dans le monde des divertissements visuels en papier des XVIIIe et XIXe siècles. À voir jusqu’au 7 janvier !

Dans un monde ultra-connecté, il fallait redonner au papier la visibilité qu’il mérite ! Pas moins de 240 œuvres et objets de visionnement composent le parcours interactif inédit proposé par le musée de l’Image d’Épinal jusqu’au 7 janvier prochain. Intitulée « Plein la vue ! », cette exposition-événement dévoile le rôle majeur des jeux et illusions d’optique produits par les imageries françaises du XVIIIe et XIXe siècle dans la construction d’une culture commune. Elle permet d’appréhender la manière dont ces créations, initialement échappées aux scientifiques pour rejoindre les cabinets de curiosités dès la Renaissance, se sont rapidement répandues dans tous les milieux grâce aux avancées techniques et à l’évolution sociale.

La visite s’ouvre sur la vaste production de vues d’optique des imageries parisiennes de la rue Saint-Jacques au XVIIIe siècle, pièces qui donnent à voir le monde en perspective à travers des appareils à lentille et miroir. Elle explore ensuite les éditions des imageries de l’Est de la France, dominantes dans la seconde moitié du XIXe siècle. Bon marché, celles-ci font entrer dans de nombreux foyers des divertissements sensationnels, parmi lesquels les planches à découper et à animer destinées (notamment) aux enfants. En plus d’amuser les familles, ces objets ludiques contribuent alors à diffuser les connaissances scientifiques à un large public.

Entre réalité et illusion

Le parcours de visite est divisé en quatre parties mettant en avant différents effets visuels : illusion de la profondeur et de la perspective, jeux d’ombres et de lumières, illusion du mouvement, et enfin ambiguïté et ambivalence. Au fil de leur avancée, les visiteurs s’attarderont sur des illusions optiques trompeuses ou déformantes, et se laisseront happer par des illusions d’optique qui, en jouant avec le système visuel, suscitent le doute chez celui qui le regarde.

Le rideau – Série « Feux pyriques et diamanteaux » Dembour & Gangel, Metz (éditeurs) 1847 Lithographie coloriée au pochoir Coll. musée de l’Image, Épinal © Musée de l’Image / H. Rouyer

Les visiteurs découvriront également des pièces uniques, telles que les vues d’optique parisiennes issues des collections du musée de l’Image, les étonnants « Feux pyriques et diamanteaux » de Metz, les disques d’ « Ékonoscope » d’Épinal et les charmants « Dioramas » de Pont-à-Mousson, œuvres réunies et étudiées pour la première fois. Les prêts généreux de collections privées et d’institutions enrichissent la matière mise à disposition du public.

Ouverte à la création contemporaine, l’exposition met également en lumière les travaux des étudiants de première année de l’École supérieure d’art de Lorraine, qui ont été invités par le musée à réfléchir sur cette thématique fascinante. L’ensemble offre ainsi une expérience immersive, en explorant l’évolution et l’impact des amusements optiques à travers les siècles. 

Procession nocturne à Yédo (Japon) – Abat-jour Série « Abat-jour avec reliefs et effets de lumières » Pellerin, Épinal (éditeur) 1876 Lithographie coloriée au pochoir Coll. musée de l’Image, Épinal © Musée de l’Image / H. Rouyer
Exposition Plein la vue ! • Jusqu’au 7 janvier au musée de l’image, 42 quai de Dogneville, 88000 Epinal • Tél. 03 29 81 48 30 • museedelimage.fr

Photos © musée de l’Image, H. Rouyer, F.Hoch, DR