MuMo x Pompidou : l’art hors-les-murs

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Le MuMo x Centre Pompidou conçu par Hérault Arnod Architectures et Krijn de Koning, artiste © Matthieu Salvaing

Si tu ne vas pas à l’art, l’art viendra à toi ! Musée itinérant, le MuMo s’associe au Centre Pompidou le temps d’une étrange exposition à voir en Lorraine jusqu’au 29 septembre.

Aux origines du MuMo, il y a Ingrid Brochard et ses souvenirs d’enfant. À l’orée d’une nouvelle vie professionnelle, elle ressent le besoin viscéral d’être utile. Alors, sur le modèle du bibliobus dont elle attendait, enfant, le prochain passage dans son Auvergne natale comme le messie, elle imagine un musée mobile. Douze ans plus tard, le MuMo continue, à raison de 6 jours par semaine et 50 semaines par an, à installer l’art au centre des villages de France et d’ailleurs. En agissant ainsi pour l’accessibilité de l’art à tous, le dispositif, désormais soutenu par l’Etat, de nombreuses ONG et des collectivités, suscite la rencontre et l’émerveillement, et fait des enfants des passeurs de culture.

Ode à l’étrange

Après avoir collaboré avec d’immenses artistes (Paul McCarthy, James Turrel, Daniel Buren, Maurizio Cattelan…), Ingrid Brochard s’est associée, en 2022, au Centre Pompidou. Fruit de ce partenariat fructueux, « La Caravane du bizarre » réunit une vingtaine d’œuvres issues de la collection du Centre Pompidou. Combinaison de techniques diverses allant des années 1920 à aujourd’hui, ces œuvres explorent, chacune à sa manière, les notions de l’imaginaire, du monstrueux, de l’étrange.

Curieux personnages, animaux fantastiques ou paysages lunaires… Les artistes ont poussé la bizarrerie jusqu’à son paroxysme et repoussé les limites de leur imaginaire pour créer des chocs. Philippe Mayaux s’est ainsi saisi des quatre éléments de l’univers (la terre, l’eau, le feu et l’air) pour en faire des personnages de comics américains. Tony Oursler, lui, assimile l’homme à une boule floue à vague connotation humaine. L’artiste surréaliste Dora Maar représente la féminité tels un monstre, une figurine à tête d’os. Severini, peintre futuriste, décompose le mouvement d’un visage en rotation sous nos yeux.

D’autres artistes ont fait du bizarre le terreau de paysages décalés, altérés. C’est le cas de Raoul Michau et de ses pommes de terre en germe, soldats d’une drôle de bataille. André Bauchant dépeint quant à lui une rencontre menaçante dans un bois inquiétant. « Panspermia », film de Karl Sims, a pour décor un paysage géométrique et artificiel jusqu’ici inconnu au bataillon.

D’autres créateurs, enfin, se sont inspirés d’animaux de légende. Le sculpteur Henri Laurens s’est emparé de la sirène ; Germain Van der Steen représente un chat étrangement cordial avec les oiseaux l’environnant ; Sandy Skoglund met en scène des renards cramoisis s’appropriant sans gêne un restaurant aux cinquante nuances de gris. Si la célèbre phrase de Baudelaire, « Le beau est toujours bizarre », peut prêter à discussion, dans cette exposition itinérante aucun doute n’est permis : le bizarre est beau.

Les prochaines étapes du MuMo x Centre Pompidou :
Samedi 23 et dimanche 24 septembre au Centre Pompidou de Metz
Lundi 25 et mardi 26 septembre à Remoncourt (88), Place de la Fête
Mercredi 27 au vendredi 29 septembre à Contrexéville (88), cour du Parc Thermal
Le parcours se poursuivra dans le Grand Est jusqu’au 29 décembre.

Informations sur centre-pompidou.musee-mobile.fr
Photos © Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian, Philippe Migeat, Quentin Chevrier, Matthieu Salvaing, DR