La Manufacture articule sa programmation autour de quatre axes forts, politique qui donne lieu à un Acte 6 à la fois surprenant et éclectique.
Avant de se plonger dans la programmation de l’Acte 6, signalons qu’un spectacle, et pas des moindres, clôturera en beauté l’Acte 5 ! Programmé du 23 au 27 janvier, Rhinocéros est l’espace d’expression de Bérangère Vantusso, artiste (d’origine lorraine) associée. Après Bouger les lignes en 2022 et Longueur d’ondes en 2023, elle s’empare du chef-d’œuvre de Ionesco pour en livrer une version revigorante.
« En famille »
Premier pilier de l’agenda enthousiasmant qui se déclinera ensuite tout au long de l’Acte 6, la programmation « en famille » se concrétise par trois spectacles accessibles au jeune (voire très jeune) public. Dans Quatrième A (lutte de classe), création originale signée Julia Vidit et proposée du 20 au 24 février, une trentaine d’élèves nous font vivre les jours qui ont précédé la révolte qui a eu lieu dans leur établissement scolaire. Sur scène, 5 comédiens incarnent l’ensemble des personnages de cette pièce dynamique et drôle explorant avec acuité l’univers du collège et les ressorts d’une révolte de la jeunesse.
Autres spectacles qui rassembleront un large public : Un jour j’irai à Tokyo avec toi ! (dès 11 ans, du 23 au 25 mai), œuvre qui transpose l’univers manga au théâtre, et Billy la nuit, création accessible dès l’âge de 5 ans (du 24 au 26 avril).
Les grands textes
Un autre axe fort de la politique maison consiste à faire (re)vivre les grands textes, les classiques lorsqu’ils entrent en résonnance avec le monde actuel. Catégorie à laquelle appartiennent sans conteste J’ai saigné et Les Bonnes. Signé Blaise Cendrars, J’ai saigné narre, sous forme de seul en scène (signé Jean-Yves Ruf), le récit de vie et les traumatismes d’un soldat – l’auteur lui-même – ayant perdu un bras dans le feu des tranchées en 1915. Outre le chaos engendré par ce conflit, le texte s’attache à rendre hommage à celles et ceux qui, par leur courage et leur générosité, l’ont transformé en aventure humaine. A commencer par les femmes qui l’ont soigné. Proposé à La Fabrique du 6 au 9 février, ce spectacle intimiste évoquant l’horreur de la guerre relève de la performance d’acteur. Autre morceau de bravoure : l’adaptation de Les Bonnes, célèbre pièce de Jean Genet, par Mathieu Touzé. Cette œuvre à l’intense modernité ravira, du 14 au 16 mai, les amateurs de poésie subversive.
Encourager la création
Favoriser la création en fournissant aux artistes le cadre propice à faire émerger leur créativité, ainsi pourrait-on résumer la troisième mission de la Manufacture telle que définie par Julia Vidit. Dans Silence vacarme, présenté du 16 au 19 avril, Pauline Ringeade poursuit, après Pister les créatures fabuleuses (saison 21/22), son exploration de notre rapport au vivant. Mêlant récits intimes, perspectives historiques et scientifiques et expériences sensibles, elle livre ici une symphonie polyphonique associant bruissements de la nature et voix humaine.
Citons également Grand Duc, seul-en-scène dans lequel un policier solitaire et désabusé fait face à la mort d’un homme, un couteau planté dans le cœur. Dans cette enquête aux frontières du réel et du désespoir, Alexandre Horréard, l’auteur, mêle habilement les codes du polar et ceux du théâtre-récit. Soulignons également le jeu d’acteur, tout en subtilité, de Laurent Charpentier !
Rendez-vous rituel des amateurs de mélange des genres, Kintsugi party est la création partagée qui marquera cette fin de saison 2023/2024. Après le succès d’Andromaque l’année dernière, il reviendra à Élogie Ségui d’orchestrer ce grand moment festif de la saison rassemblant acteurs amateurs et professionnels. Pour ce faire, elle a imaginé une forme immersive et participative inédite abolissant toute forme de frontière. Résultat : une expérience collective, détonante et fédératrice !
Investir d’autres lieux
Le dernier volet de la programmation est fait des spectacles hors les murs et itinérants. Ceux, d’abord, de MICROPOLIS, dont la troisième édition se tiendra du 21 au 24 mars. L’événement transformera, une fois de plus, le pôle Manufacture et les lieux partenaires et voisins en village théâtral éphémère. 9 spectacles originaux y seront joués, et trois épisodes de Quartiers libres feront l’objet de lectures.
Dépôt de bilan, signé Geoffrey Rouge-Carrassat, sera présenté sur le territoire de la métropole du 4 au 9 mars. Ce spectacle questionne l’addiction au travail sous forme d’un seul-en-scène littéralement époustouflant ! L’itinérance sous-tend, enfin, Quartiers Libres, grande enquête poétique initiée par Julia Vidit et l’auteur Guillaume Cayet, dont le 6e volet – consacré aux travailleurs du bâtiment – fera l’objet d’une présentation au public du 18 au 22 mars.
Programmation détaillée et billetterie sur www.theatre-manufacture.fr
• Les nombreux ateliers, stages et rencontres qui accompagnent cette programmation sont à découvrir dans la section « Avec vous ».
PUBLIREPORTAGE – Photos © Victor Tonelli, Otus production, Alban Van Wassenhove, L.Nabonnand, L’imaginarium, Christophe Raynaud de Lage, Hervé Bellamy, DR