Le château de Beaufremont

2227

A proximité de Neufchâteau, le petit village de Beaufremont abrite les ruines d’une impressionnante forteresse médiévale, propriété du prince Charles-Emmanuel de Bauffremont.

Le site est grandiose. Sise sur une imposante colline, la forteresse domine tout le pays entre Moselle et Meuse, aux confins des Vosges et de la Haute-Marne.

Des origines anciennes

La forteresse fut édifiée au XIIIe s. C’était un véritable château-fort flanqué de dix-huit tours massives (les murs avaient 4 à 5 m d’épaisseur) et entouré de fossés profonds. Il n’est alors nul question de confort. C’est avant tout une place forte qui défend un lieu stratégique à la frontière des duchés de Bar et de Bourgogne, ce explique d’ailleurs les liens étroits qu’entretinrent les Bauffremont avec les Bourguignons. La forteresse évolue avec le temps. Modifiée, elle est agrandie avant d’être démantelée en 1634 sur les ordres du cardinal de Richelieu qui y voyait un danger certain. A la Révolution, le château est vendu et détruit en très grande partie. Des dépendances agricoles sont construites. Les Bauffremont rachètent leur château. En 1870, le colombier est transformé en chapelle par le curé Mourot. La chapelle Saint-Joseph a fait en 2006-2008 l’objet d’une restauration attentive qui a rendu à l’édifice toute sa majesté.
Aujourd’hui, il subsiste de la forteresse les vestiges de l’enceinte fortifiée, des fossés et de la porte principale. Le logis seigneurial (XV – XVIe s.) a également, en partie, survécu. Le site enfin permet de s’imaginer facilement l’importance de la forteresse autrefois. L’association « Les amis du château et du site de Beaufremont » a entrepris de redonner aux vestiges leur splendeur passée. Elle restaure petit à petit les ruines du château.

La famille de Bauffremont

Les origines légendaires de la famille rattachent le nom de Bauffremont à Bowermund, chef des Burgondes au Ve s., qui aurait fondé la première forteresse. Baptisé, il aurait pris pour devise « Dieu aide au premier chrétien » qui est toujours celle de la famille. La famille, dont les origines réelles – et lorraines – remontent au XIe s., compte deux croisés dans ses rangs (Hugues et Liébaut) ainsi que quatre chevaliers de la Toison d’Or (témoins de ses liens avec la Bourgogne) et cinq du Saint-Esprit. Par les femmes, les Bauffremont représentent deux branches de l’ancienne maison royale de France : les Courtenay et les Bourbons Carency. Hélène de Courtenay, épouse de Louis de Bauffremont en 1712, était la dernière descendante directe du sixième fils du roi Louis le Gros. En souvenir de cette lignée illustre, les Bauffremont furent autorisés à accoler le nom de Courtenay au leur. Prince du Saint-Empire en 1757, ils furent confirmés dans leur titre de duc et pair en 1817. Le prince Charles-Emmanuel de Bauffremont-Courtenay est le fils héritier du duc Jacques de Bauffremont.

La distillerie

Installée dans les anciennes dépendances, la distillerie produit liqueurs et eaux de vie de grande qualité. Le prince Charles-Emmanuel sait donner vie (et « esprit », car il s’agit d’alcools) aux mirabelles, poires et autres framboises. Coup de cœur de la rédaction pour le Délice de mirabelle, une savoureuse création à base de mirabelle et de crème fleurette. La distillerie, qui a soufflé ses trois cents bougies, se visite. Toutes les étapes traditionnelles (le prince veille au strict respect des méthodes ancestrales) se dévoilent aux visiteurs sur réservation.

Beaufremont mérite donc à plus d’un titre une visite, et nous partageons le souhait du prince Charles-Emmanuel : « que le site revive de ses cendres comme il l’a déjà fait de façon régulière au cours des siècles ». Un beau projet de restauration à soutenir !

Infos pratiques  ; Château de et à Beaufremont (88300) • 03 29 06 53 14