Jusqu’au 22 avril, l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson explore les aspects formels du Baroque à travers le temps dans une nouvelle exposition.
David Belugou. Ce nom vous dit sûrement quelque chose. Et pour cause. Costumier et décorateur de formation, il a travaillé pour les plus grandes institutions : l’Opéra de Genève, de Lausanne, de Los Angeles, du Capitole, de Monte-Carlo, de Bordeaux. Ses costumes sont extravagants, flamboyants car il « aime par-dessus tout la couleur ». « J’adore la dramaturgie qu’ils renferment. Si un personnage se retourne, j’aime que le tissu que l’on aperçoit soit différent » appuie-t-il. Mais à l’Abbaye des Prémontrés, David Belugou n’expose pas ses fabuleux costumes, mais des créations plus personnelles. « J’ai de la chance de savoir très bien dessiner. Mais je voulais aller plus loin, me dépasser. J’ai découvert cette technique du verre églomisé et le travail de la feuille d’or. Quelque chose de minutieux, de très précis, qui me permet de me concentrer uniquement sur la technique pour laisser aller mon inconscient. »
Le baroque dans tous ses éclats
L’exposition « Baroque intemporel. De l’art sacré à David Belugou » présente près de 200 œuvres issues de collections publiques et privées autour de la question du Baroque, du 16e siècle à aujourd’hui. Au cœur de la salle du Chauffoir, les créations de David Belugou entrent en résonnance avec quelques œuvres de l’art sacré : « Je me considère comme un artiste baroque et je trouve que les deux époques se marient à la perfection. » Sur les murs, les verres églomisés de l’artiste sont colorés, à son image. Le trait est précis : « J’ai rajouté une difficulté supplémentaire dans mes fusains où je ne levais la pointe qu’une fois le dessin fini. » Ses inspirations, il les puise surtout dans l’Ancien Testament où il y retrouve « un éclat, une fureur et un lyrisme indispensables à l’art ». Le Nouveau Testament est également représenté avec, ici, Saint Paul tombant à la renverse, frappé par la lumière divine. Là, l’artiste détourne ces récits anciens afin de nous interpeller sur nos modes de vie par le biais de personnages tels que la femme de Loth. Dans la salle Rosenkrantz, il est donné d’admirer pour la toute première fois le trésor de la Chapelle palatine de Gerbéviller, réalisé par de grands orfèvres parisiens spécialisés dans les ornements d’église comme Poussielgue-Russand, Demarquet ou Trioullier. L’or, les courbes sculptées, les torsions du corps, l’emphase théâtrale de David Belugou, l’abondance ornementale… tout concourt à évoquer l’esprit du Baroque.
Programme culturelle
Comme l’année dernière, l’Abbaye des Prémontrés propose une programmation culturelle en parallèle à l’exposition. Ainsi, des visites commentées sont prévues les 20 février, 13 mars et 3 avril à 14h30 sur inscription. Les enfants pourront s’évader lors d’une visite-atelier autour de l’art Baroque et réaliseront leur propre création les 14 février et 11 avril. Le 1er mars, place à la deuxième édition de l’apéro-expo, toujours très prisé. Enfin, David Belugou viendra exceptionnellement l’Abbaye le 19 avril pour un événement public unique. L’occasion de rencontrer l’artiste aux créations intemporelles et d’en percer tous les secrets.
Jusqu’au 22 avril – Exposition ouverte tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 13h30 à 18h
Photos © Natasha Miclot, DR