La ville-haute de Bar-le-Duc

1718

Sur la rive gauche de l’Ornain, la ville-haute de la capitale meusienne est une merveille de la Renaissance. Installé sur un site remarquable, le vieux quartier raconte l’histoire de cette riche cité et de son superbe patrimoine.

La ville est ancienne. Les premières voies de communication sont construites par les Romains. Clovis s’y serait arrêté en se rendant à Reims. A la fin du Xe s., le duc Frédéric de Haute-Lorraine fait construire un château sur le promontoire qui deviendra la Ville-haute. Les seigneurs de Bar sont ducs puis comtes, puis à nouveau ducs (par volonté du roi de France, d’où les prétentions françaises sur le Barrois « mouvant » au cours des siècles suivants). Une cour se développe à Bar-le-Duc, avec son cortège d’officiers, d’ecclésiastiques, de marchands…
En 1420, René d’Anjou, duc de Bar, épouse Isabelle, fille héritière du duc de Lorraine. L’union des deux duchés est en route et le célèbre René II, leur petit-fils, hérita des deux titres en 1480. Les deux duchés conservent cependant chacun leurs institutions. C’est le début d’une période particulièrement brillante pour Bar. Artistes et hommes de lettres affluent à la cour. En ville-haute mais aussi rue du Bourg sont bâtis de magnifiques édifices en pierre de taille, essentiellement de la pierre de Savonnières (ainsi nommée car extraite à Savonnière-en-Perthois), ce qui donne une belle couleur blonde à la ville et participe à la qualité exceptionnelle de l’urbanisme barisien.

Le château des ducs de Bar

René II fait reconstruire le château édifié par Frédéric de Haute-Lorraine. C’est alors un magnifique bâtiment richement meublé. Hélas, délaissé à partir du XVIIe s., victime d’un incendie en 1649, le château est rasé par ordre de Louis XIV. Seules demeurent la tour de l’horloge et une aile, ancienne Cour des comptes ducale, qui abrite le musée Barrois depuis 1974.

Le collège Gilles-de-Trèves

Ce très bel édifice fut un des hauts lieux de la Contre-réforme lorraine. Gilles de Trèves, très riche chanoine de la collégiale Saint-Maxe (attachée au château ducal) et dévoué au duc, souhaite fonder un collège pour stopper la progression du protestantisme. Le but est d’affermir les valeurs catholiques auprès de la noblesse en l’instruisant. Ironie du sort, le collège (autorisé par Charles III en 1571) ouvre seulement dix jours après la mort de son fondateur en 1582. Le bâtiment a fait l’objet d’une très belle restauration.

L’église Saint-Etienne

La place Saint-Pierre accueille les anciennes halles, le Palais de Justice et surtout l’église qui renferme l’un des plus grands chefs d’œuvre de Ligier Richier : le Transi. Il s’agit de la représentation décharnée du corps de René de Chalon, prince d’Orange, mort à 25 ans au combat. A la demande de sa veuve, Anne de Lorraine, Ligier Richier réalise cette œuvre, stupéfiante de réalisme, pour orner son tombeau. Debout, une main (ou ce qu’il en reste) sur la poitrine, le Transi regarde son cœur que lève sa main gauche. Certains y voient un signe d’espérance, d’autres de pénitence, d’autres encore de la supériorité de l’esprit sur la chair. Cette œuvre et le retable funéraire ont fait l’objet d’une admirable restauration entre 1998 et 2003. L’église abrite aussi la représentation de N.-D. du Guet, protectrice de la ville (XIVe s.)

Les amateurs se rendront aussi à l’église Notre-Dame pour admirer un Christ entre les larrons, toujours de Ligier Richier, et à Saint-Antoine pour le beau bas-relief du XVIe s. représentant le Couronnement d’épines. Qu’on se le dise, Bar-le-Duc ne se résume pas qu’à sa (délicieuse) confiture de groseilles ! Son patrimoine Renaissance est tout aussi exceptionnel.

U N.B. : la ville de Bar-le-Duc est labellisée « Ville d’art et d’histoire » grâce à la qualité de la sauvegarde de son patrimoine et à l’accueil réservé aux visiteurs.
Office du Tourisme de Bar-le-Duc • 03 29 79 11 13 • www.tourisme-barleduc.fr