Même si ses portes sont encore closes, la Villa Majorelle peut se découvrir sur internet sur la plateforme « Limédia Galeries » grâce à différentes expositions thématiques.
Les 15 et 16 février 2020, certains privilégiés ont pu visiter, pour la dernière fois en date, cette maison emblématique de l’Art nouveau nancéien. La Villa Majorelle venait de rouvrir après d’importants travaux de rénovation extérieure et de réhabilitation des espaces intérieurs. Mais la crise sanitaire a contraint les équipes du Musée de l’École de Nancy à fermer les portes de cette Belle Dame qui, depuis presqu’un an, se languit de ses admirateurs.
Dans l’attente d’une prochaine réouverture, la plateforme « Limédia Galeries » propose plusieurs expositions thématiques, autour de la Villa Majorelle. Ces outils virtuels sont conçus en collaboration avec les Archives Municipales et les bibliothèques de Nancy. L’occasion de ( re )découvrir l’histoire de de cette œuvre d’art signée Henri Sauvage, construire pour l’ébéniste Louis Majorelle. Erigée en 1901-1902, la Villa Majorelle occupe aujourd’hui une place toute particulière dans l’histoire de l’architecture nancéienne.
Histoire de famille
La visite virtuelle commence avec la présentation de la famille Majorelle. Louis, bien sûr, célèbre ébéniste, dont la maison doit refléter l’esprit qui règne dans son travail à savoir modernité, dynamisme et simplicité non ostentatoire. Jane Kretz, l’épouse de Louis Majorelle, à qui fera hommage le surnom « Villa Jika ». Mais aussi Jacques Majorelle, fils de Louis, devenu un peintre orientaliste de renom. Quelques photos de l’album de famille des Majorelle sont également en ligne : ces clichés apportent un témoignage inédit et précieux sur l’aménagement de l’une des plus belles demeures Art nouveau de Nancy et perpétuent la mémoire et le quotidien d’une famille emblématique.
Autre facette de cette exposition virtuelle : la construction et la réception de la Villa Majorelle. On y découvre que Louis Majorelle fait appel à l’architecte Henri Sauvage, qui n’est alors qu’au tout début de sa carrière. L’artiste et l’architecte collaborent avec les plus grands maîtres dans leurs disciplines : Jacques Gruber pour les vitraux, Alexandre Bigot pour les grès, Francis Jourdain et Henri Royer pour les peintures. Louis Majorelle se charge lui-même des ferronneries, des boiseries et du mobilier tandis que Lucien Weissenburger veille à l’exécution et au suivi du chantier.
Se plonger dans l’univers des Majorelle
Récemment, la plateforme « Limédia Galeries » a mis en ligne deux nouvelles thématiques pour compléter cette exposition : « La Villa Majorelle dans son quartier et histoire » nous apprend que la maison a été construite sur un terrain appartenant à la belle-famille de Louis Majorelle, à proximité de l’entreprise familiale. Quelques années avant, en 1897, l’ébéniste a demandé à l’architecte Lucien Weissenburger de construire de nouveaux ateliers dans ce quartier alors en pleine urbanisation. En 1931, après le décès de son père, Jacques Majorelle vend la propriété au Ministère des Ponts-et-Chaussées qui y installera ses bureaux. En 1996, la Villa Majorelle est classée Monument Historique.
Enfin, le dernier volet de cette exposition s’attarde sur les détails de la Villa Majorelle : les décors au pochoir sur le thème de la monnaie du pape à découvrir dans le vestibule et sur les rampants de la cage d’escalier, les éléments en bois conçus par la maison Majorelle, la magnifique rampe d’escalier, les jeux de lumière des vitraux de Jacques Gruber…
Cette exposition virtuelle permet de se plonger dans l’univers des Majorelle et d’en savoir plus sur les tenants et aboutissants de la construction de cette villa connue dans le monde entier. En espérant pouvoir la visiter en chair et en os le 6 juin prochain lors de la Journée de l’Art nouveau !
Pauline Overney
Expositions virtuelles à retrouver sur : galeries.limedia.fr – musee-ecole-de-nancy.nancy.fr
Photos © P.O, Musée de l'École de Nancy