Le 40e anniversaire de l’inscription à l’UNESCO des places Stanislas, de la Carrière et de l’Alliance donne lieu à une exposition « royale » à voir au musée des Beaux-Arts à partir du 28 octobre.
Parmi les grands rendez-vous organisés à l’occasion des 40 ans du Nancy UNESCO figure « D’or, d’art et de science », exposition présentée au musée des Beaux-Arts jusqu’au 18 février prochain. Angle choisi ? L’architecture et la fonction de la place Stanislas au milieu du XVIIIe siècle. Environnée de quatre pavillons – l’un accueille la Bibliothèque royale, le deuxième, la Société royale des sciences et belles-lettres, un autre, le Collège royal de médecine et une nouvelle salle de Comédie… –, la place Royale (elle sera rebaptisée « Stanislas » en 1831) réunit tout ce que la cité compte d’artistes et d’intellectuels. Un rayonnement dont témoigne la sélection d’œuvres présentées, en majorité issues des riches collections du palais des ducs de Lorraine – Musée lorrain.
Au siècle des Lumières, dans une ville qui affirme son élégance et sa beauté, la place Royale constitue un véritable joyau d’urbanisme. Initiée par Stanislas et mise en œuvre par l’architecte Emmanuel Héré, elle est inaugurée le 26 novembre 1755. En son centre, s’élève la statue que Stanislas a fait ériger en l’honneur du roi de France, Louis XV, qui n’est autre que son gendre (il a épousé Marie Leszczynska en 1725). Cœur de l’érudition et du divertissement, elle se fait le reflet de l’intense émulation intellectuelle et artistique qui règne alors.
Place savante
Dès son arrivée en Lorraine, Stanislas souhaite fonder à Nancy une académie savante et une bibliothèque. Confronté à l’opposition du chancelier La Galaizière, il signe dans un premier temps (en 1750) l’édit de fondation d’une bibliothèque publique, laquelle investira le palais de l’Université (actuelle bibliothèque Stanislas) à la fin du XVIIIe siècle.
En 1751 est créée la Société royale des sciences et belles-lettres (actuelle Académie de Stanislas). Ce volet scientifique est présent, au sein de l’exposition à travers la présence d’instruments parmi lesquels une spectaculaire horloge astronomique de Bernard Joyeux.
En 1752, est fondé le Collège royal de Médecine, qui s’installe rapidement dans le pavillon nord-ouest de la nouvelle place Royale (actuel musée des Beaux-Arts). Établissement multiple (il est à la fois corporation, académie, école et institution de bienfaisance), la structure réunit une fois par mois les praticiens de la ville, qui échangent sur leurs pratiques. Les samedis sont réservés aux consultations gratuites pour les pauvres. Les planches anatomiques et botaniques réunies pour l’exposition reflètent l’état des connaissances et les différentes pratiques médicales et remèdes.
Place de culture
Le 26 novembre 1755 marque donc l’inauguration de la place Stanislas… Mais également d’une des plus grandes salles de spectacle de France ! Elle fait bâtiment commun avec le Collège royale de Médecine. Très prisé, le spectacle constitue l’un des piliers de la vie intellectuelle et artistique locale, ce dont témoignent les différentes œuvres présentées.
La dernière partie de l’exposition s’articule autour d’un objet exceptionnel acquis récemment par le musée de la Musique de Paris : la harpe de Madame Victoire. Émue, lors d’un passage en Lorraine, par la prestation d’une toute jeune nancéienne, Marie-Gabrielle Masson, la princesse fait spécialement venir de Versailles sa propre harpe, qu’elle offre à la jeune fille (ce dont témoigne l’inscription portée sur l’instrument). L’instrument est, pour la première fois, présentée au côté du portrait de la famille Masson.
En complément de cette découverte riche d’enseignements sur l’histoire de cette place emblématique, un espace ludique propose une découverte immersive des trois places consacrées. Cinq dispositifs thématiques d’expérimentation, de manipulation et de jeux – parmi lesquels une animation 3D signée Maxime Santiago – permettent à un public familial d’appréhender, y compris à l’extérieur du musée, les différentes facettes d’un patrimoine d’une richesse infinie.
Au musée des Beaux-Arts de Nancy • Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h à 18h • Tarif : 10€, réduit : 6€ • Gratuit pour les moins de 26 ans et étudiants et le premier dimanche du mois • Visite commentée de l’exposition tous les dimanches du 29 octobre au 18 février de 15h à 16h • Billet d’entrée + 3€ (sans réservation) • Informations et détail du programme « Une heure, une œuvre » spécial exposition sur musee-des-beaux-arts.nancy.fr
Publireportage - Photos © PDLML; JY Lacôte, Musée de la musique Paris - Pauline Guyon, Maxime Santiago, DR