La Pierre d’Euville l’Histoire d’un mythe

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Elle a habillé les plus grands monuments à Paris, Bruxelles et Nancy !

La pierre des carrières d’Euville à Commercy en Meuse est une pierre dure qui a été judicieusement choisie pour réaliser les assises des plus grands monuments comme : la Place Stanislas à Nancy, inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1983, mais aussi à Paris, le Palais Garnier, l’entablement du Pont-Neuf, le musée du Louvre ou la gare Paris-Est, ou à Bruxelles , le Palais Royal Laeken, la Fontaine de la place Brouckère ou encore la Poste.
L’ambition de l’empereur Napoléon III était de faire de Paris une capitale moderne et assainie, digne du Second Empire. Il a donc confié cette mission à son préfet, le baron Hausmann. Une première série de grands travaux est lancée dès 1853. En 1859, la loi étend les limites de Paris à l’enceinte fortifiée de Thiers et permet de doubler la superficie de la ville. Les travaux d’aménagement du Second Empire sont interrompus pendant la guerre de 1870 puis reprennent en accélérant la densification du tissu urbain. L’année 1882 est un point culminant dans ce cycle que les historiens de la ville ont qualifié d’ « Haussmannien ».
L’Exposition Universelle de 1889, les travaux de la nouvelle Exposition Universelle de 1900 et la construction du métro marquent un autre moment fort.

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Pendant un demi-siècle, les carrières du pays de Commercy vont vivre au rythme de ce cycle haussmannien. En 1908, on a pu estimer que plus de la moitié des maisons parisiennes avaient été construites après 1870. Les besoins en pierre étaient colossaux ! Entre 1853 et 1890, la société Civet fils et Cie de Commercy, livre 739 895 m3, extraits des carrières de Boncourt, Euville, Lérouville et Mécrin. La fortune de Félix Civet s’est bâtie au pays de Commercy.
Mais les carrières ont d’abord connu leur premier essor grâce aux séjours princiers à Commercy. Depuis 1708, les séjours des princes bouleversent le paysage commercien. La population locale est évaluée à un millier d’habitants. Corsetée dans ses remparts, couvrant à peine 9 hectares, la ville est le plus petit enclos fermé de Lorraine. Elle s’avère trop petite pour loger les suites toujours plus nombreuses des souverains de Commercy. Si on évalue à une cinquantaine de personnes celle du Cardinal de Retz, on en compte près de 200 pour celle du prince de Vaudémont lorsqu’il s’installe à Commercy en 1708 et près du double pour celle de la duchesse Elisabeth Charlotte lorsqu’elle prend possession de la souveraineté en 1737. Les séjours d’été de Stanislas à Commercy amènent beaucoup plus de monde encore !
Du cardinal de Retz au roi Stanislas, à Commercy, il s’agit de construire davantage. La création du canal de la Marne au Rhin et de la ligne Paris Strasbourg a donné du travail aux carriers, et de nouveaux débouchés à la pierre du bassin de Commercy. Mais la modernisation de Paris, imposée par l’Etat, était une priorité nationale que rien ne devait venir entraver.
Le 9 mars 1853, la société expédie depuis la toute nouvelle gare de Commercy les premiers blocs de pierre d’Euville à Paris. Ils seront employés dans l’entablement du petit Pont-Neuf. Trente ans plus tard, en 1883, la même société livre 48 500 m3 de pierre du bassin de Commercy (Euville–Lérouville) à Paris, soit 52% du volume de pierre livré cette année-là par Civet fils et Cie dans la capitale. La société détient alors 27% du marché de l’approvisionnement en pierre de Paris. Après la Première Guerre, les pierres dures de Meuse sont abandonnées au profit d’un nouveau venu, le béton.

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Exposition à la grande carrière d’euville

Une exposition sur 600 m2, présente dans l’atelier de taille de la Grande Carrière à Euville, l’histoire de ces cinquante années qui firent le rayonnement de la ville d’Euville. Elle montre l’importance de cette carrière à travers l’exploitation de la pierre dans le bassin de Commercy, mais aussi l’aspect humain du travail, l’évolution des techniques et également la vie sociale qu’elle a pu engendrer.
Un remarquable catalogue hors série de la collection la Gazette Lorraine permettra de suivre cette fantastique aventure.
L’exposition sera ouverte à partir du 15 juin, de 14h à 18h aux scolaires. Ouverture au public tous les jours en juillet et août. Ouverture au public le week-end du 28-29 juin et tous les week-ends de septembre. Entrée 2 €, gratuit pour les moins de 10 ans.
Restauration et buvette dans la grande halle avec une terrasse.
Des sentiers de découverte, permettront de découvrir ce site immense des carrières d’Euville !

Office du Tourisme en Pays de Commercy – Tél 03 29 91 33 16
www.tourisme-pays-de-commercy.fr