Pas de raison d’évincer le sujet, nul n’y échappera. A travers des textes, ses collections et expériences, entre sérieux et humour, le Muséum-aquarium propose, jusqu’au 24 novembre, une exposition… vivifiante.
C’est un sujet souvent délicat, parfois inquiétant et pourtant fondamental à la vie humaine et animale : la mort. Dans une approche mêlant sciences, santé, art et humour, ados et adultes, enfants aussi mais accompagnés, sont invités à mieux comprendre la mort et à replacer notre espèce dans le cycle de la vie.
Comme à son habitude et conforme à son rôle de médiateur scientifique, les équipes du Muséum-aquarium ont rivalisé d’imagination pour embrasser le sujet dans sa globalité. Cela se traduit par un parcours jalonné par de nombreux spécimens des collections du musée, d’œuvres d’art et d’expériences décalées et pleines de vie.
Causes multiples
Qu’est-ce que la mort ? Quelles en sont les causes ? Que devient le corps ? Que laisse-t-on derrière nous ? Autant de questions que de chapitres à ouvrir. A commencer par les causes possibles de la mort avec la reproduction grandeur nature d’un jeune hippopotame de deux mètres de long qui sera victime de prédation. Eh oui, règne animal oblige, le prédateur doit régulièrement manger d’autres animaux et utilise pour ce faire, la chasse.
De l’autre côté : la proie peut choisir de fuir ou utiliser une technique de défense. Pour illustrer cela, comment ne pas avoir le regard ébahi devant cette naturalisation d’un guépard ayant mis la patte sur un springbok ?
Le thème de la sénescence, comprenez le vieillissement, est aussi illustré avec un célèbre chimpanzé, baptisé Jojo, que les Nancéiens ont vu vieillir… De quoi faire remonter des souvenirs.
L’après en question
Mais pas d’observation sans action et les expériences se multiplient au fil de l’exposition. Jusqu’à inviter les visiteurs à se positionner devant les tiroirs d’une morgue, reproduite bien évidemment, ou même devant un caveau où les (imaginaires) pelletées de terre sont jetées au fond. L’occasion de connaître un peu plus ce qu’il advient du corps après la mort. Dégradation du corps, processus de décomposition, cycle du carbone et de conservation des corps. Le public découvre aussi les insectes nécrophages, présents sur l’affiche de l’exposition, et qui participent au cycle de décomposition. Leur moment d’apparition n’est pas lié au hasard tout autant que leurs rôles, indicateur précis qui aide les médecins légistes à déterminer la date de la mort.
De la vie après la mort, le visiteur l’observe sur la carcasse de la baleine, sur le lapin qui devient un terrain de jeux pour d’autres espèces. Pour les animaux de compagnie, cette partie aborde les droits et interdictions autour du corps de nos compagnons préférés. L’occasion aussi d’évoquer l’espérance de vie et la longévité qui varie en fonction des espèces. Une chose est certaine : nul n’y échappera. Alors pourquoi ne pas aller l’affronter en face ? Baptiste Zamaron
→ Exposition « Mort », jusqu’au 24 novembre au Muséum-aquarium, 34 rue Sainte-Catherine à Nancy. Visites guidées tous les samedis à 15h. museumaquariumdenancy.eu
Photos © Métropole du Grand Nancy, DR