La mode féminine s’affiche au Musée de l’Image !

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© Maurice Réalier-Dumas, Le Signe – Ville de Chaumont

Dans l’exposition « Suivez-moi jeune homme », le Musée de l’Image d’Épinal fait la part belle à la mode féminine, évoluant à travers les époques. 

Un « suivez-moi-jeune homme » désignait, à la fin du 19e siècle, un ruban disposé sur la robe au niveau des reins ou entourant le chapeau d’une femme. Au fil des années, la mode féminine a connu des pièces phares, qui exprimaient bien plus qu’un simple style vestimentaire : elles reflétaient un état d’esprit et étaient le symbole des évolutions sociales et des changements de mœurs. La mode féminine témoignait ainsi du statut de la femme, du rôle qui lui était assigné par une société jusque récemment très patriarcale. Cette exposition « Suivez-moi jeune homme. Images de mode et presse féminine ( 1850-1939 ) », proposée par le Musée de l’Image d’Épinal, revient sur les évolutions de la mode féminine et l’avènement de la gravure de mode dans la presse féminine et les « réclames » des grands magasins qui n’avaient qu’un but : séduire. 

© Maurice Réalier-Dumas, Le Signe – Ville de Chaumont

Du corset… à la libération

Au fil des époques, la silhouette féminine a constamment évolué. Dessous emblématique de la bourgeoise et de l’aristocrate du 19e siècle, le corset est un véritable carcan destiné à affiner et allonger la silhouette, ainsi qu’à mettre la poitrine en valeur. Sa forme évolue au gré des modes vers toujours plus de raideur et de compression, creusant les hanches, mutilant les chairs et déformant le squelette. Le Second Empire voit l’élargissement de la jupe devenir la normalité : la superposition de jupons donne à la femme une silhouette en forme de sablier. Trop lourds, les jupons sont remplacés dès 1856 par la crinoline-cage, faite d’une succession de cercles d’acier venant supporter le poids du vêtement… Avec le 20e siècle, le couturier Paul Poiret libère le corps de la femme du corset. Les jupes raccourcissent dans les années 20 mais la crise des années 1930 renvoie à plus de gravité : le vêtement féminin se rallonge, la silhouette longiligne se re-féminise après les années « garçonnes ».

Planche tirée du Journal des demoiselles © E. Erfani

Femina, Marie Claire

Destinée aux « dames » de la haute société, la presse de mode du 19e siècle est l’héritière des premiers périodiques apparus sous Louis XVI. C’est sous le règne de Louis-Philippe ( 1830-1848 ) que la presse du genre prend tout son essor : plus d’une centaine de revues sont créées ! L’exposition s’attarde, elle, sur les parutions les plus emblématiques telles que Femina, Le Jardin des Modes ou Marie Claire.En parallèle, quelques temps avant la Révolution, les « magasins de nouveautés », spécialisés dans la toilette féminine, font leur apparition à Paris. En 1852, Aristide Boucicaut fonde à Paris le Bon Marché. Les grands magasins s’appuieront sur la réclame et sur les catalogues pour s’assurer une clientèle fournie et variée. L’Imagerie Pellerin à Epinal édite d’ailleurs nombre de ces planches publicitaires, un même modèle pouvant être adapté à différentes enseignes ! La mode féminine s’affiche en grand et continue à faire parler d’elle, encore aujourd’hui, entre les célèbres magazines de mode et les défilés des grands couturiers. 

Pauline Overney

Du 16 octobre au 3 janvier 2021 • Ouvert tous les jours de 9h30 à 12h et de 14h à 18h sauf le lundi 14h de 18h, le vendredi de 9h30 à 18h, le dimanche et jours fériés de 10h à 12h et de 14h à 18h • Tarifs : 6 €, 4,50 € ( réduit ), 1 € ( - de 18 ans ) • Renseignements : 03 29 81 48 30 ou museedelimage.fr
Photos © Maurice Réalier-Dumas , Le Signe/Ville de Chaumont Musée de l’Image - Ville d’Épinal / E. Erfani