Exposition « Ces animaux qu’on mange », l’exposition dévorante

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Le Muséum Aquarium de Nancy nous met l’eau à la bouche pour sa nouvelle exposition à découvrir jusqu’au 3 janvier. Les animaux passent de la nature à l’assiette et nous renvoient la question de notre consommation de viande et de poisson. Pourquoi ? Comment ? Du choix des bêtes, des morceaux à leur élevage et leur préparation, aucune question n’est éludée. Les bouleversements liés à la société de consommation sont également abordés. Comme à chaque fois au MAN, tous les publics sont ciblés, avec une approche aussi ludique que scientifique.

On en mangerait presque. Nous étions plus habitués à caresser du regard, avec une certaines distances, les bêtes sauvages de la galerie du Muséum, à suivre des yeux les poissons clowns des aquariums. Cette fois-ci, on pourrait imaginer devoir accrocher une serviette autour de son coup pour une visite gourmande du MAN. Ce serait interpréter un peu rapidement l’objet de la nouvelle exposition « Ces animaux qu’on mange ».

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Mais c’est quand même notre ventre que questionne en premier lieu l’expo : Le visiteur est amené à se poser la question : Manger ou ne pas manger de la viande ? La consommation de viande… et de poisson est associée à de multiples dimensions : gastronomie, labels alimentaires, nutrition, santé publique, choix des espèces élevées et consommées, statut et bien-être de l’animal, etc.

C’est dans tout cet environnement que le visiteur – dès l’âge de 12 ans – déambulera, invité, chaque fois à regarder au-delà des apparences.

Derrière le plat dégusté, on s’interroge donc sur le choix de la viande consommée, dans la première partie de l’exposition.  À partir d’un travail de reportage réalisé auprès de plusieurs visiteurs, des photographies des amateurs cuisiniers et de leurs plats ont été réalisées démontrant que la viande prend une place importante dans le repas, ce moment convivial de partage en famille ou entre amis.

Puis dans une deuxième partie, on s’intéresse à la façon dont l’animal correspondant a été élevé, sélectionné, abattu et préparé. Si la société occulte généralement l’étape de l’abattage, ce passage conduisant l’animal vivant à sa mort puis à sa transformation, est pourtant central dans ce dispositif de production. Il est ainsi important de mettre le visiteur face à cette réalité.

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L’exposition a été montée avec la collaboration de nombreux scientifiques, naturalistes, diététiciens. Et derrière une simplicité apparente – celle du manger – se cache une phase logique d’interrogations quant aux répercussions de ces élevages tant sur l’environnement que sur la santé humaine avec une mise en évidence des recherches ayant pour but de limiter ces impacts. On conduit le visiteur à s’interroger sur la nécessité même de cette alimentation carnée en étoffant la réflexion avec une perspective historique, nutritionnelle, sociologique et philosophique. C’est tout l’objet de la troisième partie.

La conclusion permet à chacun, sous forme interactive, de se positionner face aux particularités de sa propre consommation carnée.

On notera qu’un circuit parallèle est proposées aux plus jeunes à partir de 5 ans, et que, fidèlement à vocation éducative, des visites scolaire sont également organisées, là-encore en s’adaptant à l’âge des élèves : les plus jeunes plancheront sur la question « Peut-on manger tous les animaux ? » ; les collégiens s’interrogeront « Qu’y a-t-il dans mon assiette ? ». Quant aux lycéens, le parcours « Veaux, vaches, cochons, c’est pareil ! » les amènera à réfléchir avec le médiateur aux conséquences du développement de l’élevage en Europe.

Ces animaux qu’on mange… Du 28 mars 2015 au 3 janvier 2016 – Plus d’infos : museumaquariumdenancy.eu