Sion, une colline inspirée

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A 30 km au sud de Nancy se déploie le majestueux site de la colline de Sion.  Un lieu magique empreint d’histoire, de nature, de promenades et de petites étoiles ! Panorama de ce haut lieu de la Lorraine.

Barrès avait eu le mot juste en qualifiant Sion de « colline inspirée ». Nous serions même tentés de dire qu’elle est inspirante. La colline de Sion est un des plus beaux sites de Lorraine. Il faut dire qu’elle (et plus encore le clocher de la basilique) se voit de loin, tel un vaisseau intemporel émergeant d’un océan constitué de champs et d’arbres fruitiers. Les beaux jours arrivent, une sortie à Sion s’impose ! S’y rendre est des plus simples : prenez la voiture (vous pouvez passer par Ceintrey ou par Haroué, arrêtez-vous alors au château) ou le train (gare de Praye-sous-Vaudémont, 1h depuis Nancy). Evidemment, si vous n’êtes pas trop loin, ou si vous êtes courageux, vous pouvez opter pour la marche ou le vélo. Cette manière « douce » est sans doute l’une des meilleures manières de découvrir le Saintois.

Papiers d’identité SVP !

La colline de Sion est l’archétype, selon la dénomination des géographes, d’une butte-témoin. Sa base rocheuse calcaire l’a isolée de l’érosion générale des alentours constitués de sédiments plus tendres, ce qui explique qu’elle culmine à 500 m, alors que l’altitude moyenne des environs est de 300-320 m. Par sa situation, la colline de Sion fut un des premiers lieux occupés par les Hommes en Lorraine. Très tôt s’y installent des cultes à des divinités : celtiques, puis romaines. La colline devient chrétienne au IVe s. La basilique de Sion est ancienne – son chœur date du tout début du XIVe s. – mais son allure extérieure a été profondément modifiée au XIXe s. En 1871, on hisse au sommet l’imposante statue de la Vierge (7 m de haut pour un poids de 8 tonnes) qui dès lors devient un repère visuel bien connu. Pour les grandes fêtes de 1873, on installa même un projecteur électrique au sommet de la tour, visible à plusieurs kilomètres. Le site reste un lieu de pèlerinage important en Lorraine, avec Saint-Nicolas-de-Port.

Des promenades

La colline de Sion offre de très belles promenades de durées variables, accessibles à tous. Le « minimum syndical » consiste à faire le tour de Sion. Prenez le temps d’essayer le parcours musical, il est étonnant. Un deuxième itinéraire permet de pousser jusqu’au Monument Barrès en face duquel une table d’orientation permet d’admirer le superbe panorama qui s’offre aux marcheurs. Par beau temps, on peut même y apercevoir le Mont-Blanc ! Retour alors par la Croix des Pestiférés et le fameux saut de la Pucelle (cf. encadré pour la légende) sans oublier le joli village de Saxon. Les plus hardis opteront pour le troisième circuit qui conduit jusqu’à Vaudémont. C’est un des hauts lieux de l’histoire Lorraine (les ducs de Lorraine étaient aussi comte de Vaudémont). Vaudémont abrite les belles ruines de la tour Brunehaut et un beau point de vue sur la Meuse. A l’ouest, ne manquez pas d’admirer le relief de côtes (ici, de Moselle) caractéristique du paysage lorrain. De Sion à Vaudémont, comptez 4 km. Le Conseil Général a balisé trois beaux parcours, d’1h30 à 4h30. Laissez-vous guider.
Pour ceux qui ont faim, le Relais de la colline vous propose toute l’année de quoi vous restaurer au pied de la basilique (menu à partir de 12€50). Pour ceux qui veulent profiter pleinement du site pendant plusieurs jours, le Relais de la colline propose aussi un hébergement pour une ou plusieurs nuits. Des chambres d’hôtes sont également à disposition. A noter que l’hébergement sur le site (pavillon + Relais de la colline) est réservé à des groupes scolaires ou associatifs.

Les « ENS »

La colline compte plusieurs Espaces Naturels Sensibles qui méritent une attention et une protection particulière. Ce sont les vergers et les pelouses calcaires de Sion-Vaudémont. Depuis 1999, le Conseil Général s’emploie à protéger et gérer durablement ces espaces et leurs richesses en biodiversité. Le site abrite notamment des rhinolophes (chauves-souris), des Orchis boucs (orchidée), des lézards des souches ou encore des rares Éphippigères des vignes (sauterelles) dont la présence n’a été relevée que sur deux sites en Lorraine ! Une faune et une flore rares qui méritent notre respect et notre curiosité. Le but est que chacun (tourisme, loisirs, scolaires, exploitations agricoles, chasse) puisse user du site dans une harmonie générale. Conserver la biodiversité sans sacraliser le site, un défi quoditien ! Le Conseil Général mène une politique de sensibilisation, de rénovation (notamment des bâtiments), d’entretien (verger près du couvent, chemins) et de valorisation (expositions, rencontres…) qui rend le site d’autant plus séduisant.

Il est difficile de conclure sur la colline de Sion, tant le site est riche. Vous l’aurez compris, il a déjà conquis l’ensemble de la Rédaction. Le pire (des jeux de mots) étant parfois le mieux, pourquoi ne pas demander à vos proches « Et Sion y allait ? »

Evènements à venir :
• 15 avril « Autour de Vaudémont »
• 21 avril « Savoir-faire au verger »
• juillet « Chemin de la céramique », 5e édition de ce RDV organisée par Al Terre Native. Plus d’infos sur www.sion.cg54.fr
 

Les étoiles de Sion

Les petites étoiles de Sion sont très connues. La légende raconte d’un jour, un chevalier animé de mauvaises intentions suivit une princesse de Vaudémont. La jeune fille, à cheval, s’enfuit en direction d’une falaise (le « Saut de la Pucelle ») et implora l’aide de Notre-Dame de Sion. La Vierge lança alors une poignée d’étoiles qui aveugla le poursuivant. Ce dernier se précipita dans le vide tandis que la jeune fille « atterrissait » miraculeusement, imprimant dans une pierre la trace des fers de sa monture.

Ces étoiles sont en réalité les restes fossiles d’encrines, des animaux marins non mobiles du Secondaire, aussi appelés lys de mer. Il rappelle qu’à cette époque tout le Saintois était recouvert par l’océan.