Sacrée édition !

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Jardin du Michel 2023 © gnik.fr

Du 29 mai au 1er juin 2025, le Jardin du Michel célèbre ses 20 bougies avec une édition exceptionnelle
sur quatre jours.

Le Jardin du Michel a 20 ans, et nullement l’intention de faire la fête à moitié. Pour marquer le coup, il s’offre quatre jours de fête au lieu de trois, du jeudi 29 mai au dimanche 1er juin. Un format déjà expérimenté en 2005 et 2006, rendu possible par un heureux hasard de calendrier : un jeudi férié, comme une invitation à prolonger le plaisir ; preuve que quand les planètes veulent s’aligner, elles le peuvent. Ça tombe bien ! Côté équipes, bénévoles comme public, l’annulation de l’édition 2024 (pour cause de site inondé) n’a fait que renforcer l’envie de célébrer plus fort, plus grand, plus longuement.

Animations et OFF

Sur le site inauguré en 2023, qui avait conquis festivaliers et artistes, tout sera décoré aux couleurs de cet anniversaire. Il a, par sa taille, l’avantage de se prêter à toutes les métamorphoses ? Installations visuelles, animations et un mapping spectaculaire viendront habiller l’espace. Une surprise finale est également prévue pour clôturer ces quatre jours, promesse d’un moment fort en émotions (et sur lequel nous ne nous étendrons pas).

Le JDM va également, cette année, exporter la musique hors les murs, au-delà des barrières du site. C’est tout l’enjeu du OFF : quatre jours, dans quatre lieux différents de Toul, et une série d’animations et de petits spectacles gratuits à destination des habitants. Place Henri Miller, place du Couarail, parc de la Mairie ou encore médiathèque de Toul (avec une boum dédiée aux enfants) : la musique s’invite partout, pour tous.

Au volet IN, pas question de déroger à l’ADN du Michel, lequel se définit par un savant mélange de têtes d’affiche, de découvertes et de talents régionaux (ils représentent un tiers de la programmation). Les trois grandes soirées s’annoncent donc aussi éclectiques que festives : reggae et pop ouvriront le bal vendredi, suivis d’un week-end oscillant entre rock et électro. 20 ans obligent, le festival multipliera les clins d’œil appuyés aux festivaliers de la première heure et joue à fond la carte revival. À l’affiche, des groupes qui ont marqué toute une génération : Kyo, Superbus, ou encore la Fonky Family, en exclusivité dans la région Grand Est. Côté artistes plébiscités par la nouvelle génération, citons Rilès, Odezenne, Adé, ou encore Carbonne. On notera également le retour de certains fondamentaux, dont La Cabane, espace désormais bien ancré dans le paysage du festival, qui continuera de faire vibrer les amateurs d’électro et de dub, dans une ambiance plus intimiste. Et bien sûr, impossible d’imaginer un Michel sans… Michel. En plus de figurer en bonne place sur l’affiche, il sera partout : en front row et en coulisses.

Le JDM sait à quel point chaque édition est précieuse ; celle à venir s’annonce déjà comme l’une des plus mémorables de son histoire.

LES OFFS DU JDM
Jeudi 29 mai
16h-17h • Place Henri Miller
Les Contes du Monde
par la Compagnie Tota Compania (théâtre et chanson)

Vendredi 30 mai
16h30-17h15 • Place Couarail
First Round
Lauréat du tremplin Pulsations du CROUS de Nancy (concert punk-rock)

Samedi 31 mai,
16h-17h • Médiathèque
Coco Boum Boum
par la Coco Machine (Boum pour les kids)

Dimanche 1er juin
14h-15h • Parc de la Mairie 
Chicane
par la Compagnie Brounïak
(Fanfare de poche à feu & à sons)


→ Événements gratuits et en accès libre, sauf pour la Boum qui nécessite une réservation.
• Infos sur jardin-du-michel.fr

→ Le Jardin du Michel, du 29 mai au 1er juin 2025 • Infos et billetterie Jardin-du-michel.fr

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Le JDM a 20 ans !

A l’occasion des 20 ans du Jardin du Michel, nous vous offrons un retour sur une aventure humaine hors du commun, et un plongeon dans l’édition à venir.

© Gnik.fr

Au départ, il n’y a rien d’autre qu’une bande de copains passionnés de musique et de fête. Nous sommes en 2005 à Bulligny, petit village meurthe-et-mosellan, où le Festival à Cent Balles, joyeux bazar rock porté par la MJC locale, se cherche un successeur. Au sein de l’équipe, la motivation est là, mais il faut un nom ; ce sera « Au fond du Jardin du Michel », en référence (hommage) à Michel Legrand, habitant du village qui a prêté son terrain pour accueillir les premiers concerts.

Rapidement, l’événement grandit ; il devient « Jardin du Michel » et gagne en notoriété. Les éditions se succèdent et séduisent de plus en plus de festivaliers, jusqu’à accueillir plus de 20 000 personnes lors de ses meilleures années. 

En 2017, des contraintes logistiques imposent un déménagement. Le JDM quitte alors Bulligny pour s’installer à Toul, à quelques kilomètres de là ; puis, plus récemment, à Dommartin-lès-Toul. L’esprit reste intact et la recette, inchangée : un événement chaleureux, en plein air, fait de musique, de boue parfois, de soleil parfois, et de belles histoires humaines. 

Pour ses 20 ans, trois figures historiques du JDM – un ancien président, un maire et un bénévole devenu pilier – reviennent sur ce que cette aventure a représenté, et représente toujours, pour eux.

© Gnik.fr

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ADN JDM

Entretien croisé • Bertrand Deligny, Arnaud Champougny et Alain Gris

JDM 2022 © Celim Hassani, gnik.fr

Quels sont vos souvenirs des tout débuts ?

Bertrand Deligny, ancien président du JDM (2008–2013) : « Je suis arrivé à Bulligny en 2005, l’année de la deuxième édition. J’aimais la musique, je voulais découvrir le coin, alors je me suis porté volontaire. On m’a mis à la buvette. C’est là que tout a commencé. Mes enfants étaient tout petits, ils m’aidaient à servir des bières. Le bénévolat, c’est devenu une affaire de famille.

Alain Gris, maire de Bulligny depuis 2014 et membre fondateur du JDM : A mon retour au village en 2002, j’ai tout de suite rejoint la MJC. C’est là que l’idée a germé. On sortait du « Festival à cent balles », porté à bout de bras par Thierry Berneaux. Il voulait passer à la vitesse supérieure. Le projet était trop ambitieux pour une MJC, il fallait créer une asso, alors on a fondé la SCIC Turbul’lance. On était quinze, un peu fous, mais très motivés. Le plus dingue, c’est que ça a marché. Le village faisait 500 habitants, et on en recevait 6000. C’était surréaliste. Mais tout le monde a joué le jeu.

Arnaud Champougny, bénévole de la première heure et aujourd’hui sociétaire et membre du bureau : J’ai découvert le JDM comme régisseur général, alors que j’étais salarié de la comcom de Colombey. J’étais là pour filer un coup de main sur la logistique, mais j’ai été happé par l’ambiance. J’ai adoré l’énergie, les gens. À partir de là, impossible de décrocher. J’ai voulu m’impliquer encore plus et aujourd’hui encore, je cale mes congés en fonction des dates du JDM.

Que retenez-vous de ces années de festival ?

B. Deligny : C’est un festival qui a toujours été un peu à part. À la campagne, avec des bénévoles du coin, des anciens du village qui faisaient la cuisine pour les artistes… Il y avait un vrai côté humain, artisanal. On montait des scènes avec trois bouts de ficelle, on installait un camping dans un verger, sans grand confort. Mais c’était authentique. Des artistes comme Higelin, Alpha Blondy, Cypress Hill ou Massilia Sound System ont marqué l’histoire du JDM. Je me souviens d’un moment magique avec Alpha Blondy, qui a commencé à chanter depuis les coulisses juste pour nous, alors que le public l’entendait sans le voir. Inoubliable. »

A. Gris : Moi, c’est l’expérience humaine que je retiens. Bien sûr, il y a des concerts fabuleux, des souvenirs incroyables – une promenade avec Cypress Hill dans les vignes, la gentillesse de Cali, de la famille Chedid, des discussions avec Higelin… Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est cette capacité à fédérer les gens. On avait 80 % de bénévoles issus du village ! Il a aussi fallu convaincre les agriculteurs, les châtelains… J’ai eu des rendez-vous improbables avec de vieilles dames pour qu’elles nous prêtent leurs champs.

A. Champougny : Le JDM, c’est une aventure humaine d’abord. Un lieu où toutes les barrières tombent. Peu importe d’où tu viens, ce que tu fais dans la vie : pendant ces quelques jours, on est tous là pour un projet commun. Il y a quelque chose de très fort dans cette idée de partage. Et aujourd’hui encore, je continue pour transmettre, pour que cette dynamique perdure. On prépare chaque édition avec le cœur.

Comment voyez-vous l’avenir du JDM ?

B. Deligny : Il faut continuer à faire les choses bien, avec passion. L’équipe actuelle est super, très investie. Le site à Dommartin garde l’esprit roots des débuts. On retrouve le JDM d’origine, un peu sauvage, très accueillant. S’il faut travailler à assurer le renouvellement du public, c’est important de continuer à plaire aux spectateurs les plus anciens, qui ont grandi avec nous.

A. Gris : Je comprends le déménagement, même si ça m’a fait un pincement au cœur. Bulligny ne pouvait plus tout porter. Mais il faut que les institutions jouent leur rôle. Un festival comme le JDM a des retombées économiques énormes. Il mérite un vrai soutien, notamment en termes de mécénat. Aujourd’hui, les subventions ne suffisent pas. Si on veut que ça dure, il faut un engagement à la hauteur.

A. Champougny : On ne veut pas devenir un énorme festival commercial, ce n’est pas notre identité. Mais on veut continuer à faire découvrir des artistes, à mélanger les générations. Pour cette 20e édition, le bureau a acté, à l’unanimité, l’ajout d’une quatrième journée. Il fallait marquer le coup. Beaucoup de gens ont rencontré l’amour, les amis, la musique ici. Le JDM, c’est un morceau de leur vie. Et Michel, celui du jardin, incarne ça à merveille. »

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Sweet Mad x Ultra Vomit

Leurs groupes respectifs se produiront le 31 mai… Rencontre avec Roxane, de Sweet Mad, et Nicolas – aka « Fétus » –, de Ultra Vomit.

Sweet Mad © DR

SWEET MAD

Comment s’est formé le groupe ?

J’ai rencontré Aymeric il y a une dizaine d’années, dans un dispositif d’accompagnement de groupes, proche de Nancy. En 2024, quand j’ai voulu relancer un ancien projet de duo guitare-batterie, j’ai tout de suite pensé à lui.

Quelles sont vos influences ?

Elles vont de Queens of the Stone Age à Royal Blood : un son massif, mais accessible. Sur scène, on est que deux – Aymeric au chant, à la guitare et à la basse en même temps, moi à la batterie et aux chœurs –, sans aucun sample et ça envoie.

Comment composez-vous, écrivez-vous ?

On écrit chacun dans notre coin, puis on s’envoie nos idées. Ensuite, on construit les morceaux ensemble. Notre ami et producteur Alexandre Quentin nous aide aussi à affiner les maquettes. Les textes ont toujours du sens. On écrit en anglais, c’est naturel pour nous. L’inspiration peut venir d’un fait d’actu, d’une situation vécue.

Chez Narcisse, le JDM… Pour un jeune groupe, vous enchaînez les belles dates !

Notre projet est récent, mais nous évoluons dans le monde de la musique depuis longtemps ! On a la chance d’avoir la confiance de nombreux professionnels. Je suis ravie de revenir au JDM, que je connais bien pour y avoir joué plusieurs fois et même travaillé en tant que régisseuse.

Et la suite ?

On continue de composer pour étoffer notre set pour atteindre l’heure de concert. Ensuite, on cherchera un tourneur pour jouer plus loin, hors de notre réseau. Et un jour, qui sait… le Hellfest ?

Ultra Vomit

Ultra Vomit © Mathieu Ezan

Tu es connu pour tes imitations bluffantes. C’est un hommage ?

Carrément. On n’imite pas des artistes qu’on n’aime pas. J’ai toujours imité pour faire marrer les potes, mais je ne pensais pas en faire un outil musical, et puis ça a progressivement pris beaucoup de place. Pour « Doigts de métal », j’avais la pression, parce que je savais qu’Orelsan l’entendrait. Heureusement, ça l’a fait marrer !

Quand on fait du heavy metal parodique, on doit prouver plus que les autres ?

Sûrement. Certains pensent qu’on ne fait que des reprises, mais c’est plus subtil que ça. Par exemple, dans « Kammthar », beaucoup entendent Rammstein, alors qu’on y a mis du Metallica, du Exodus, et aucun riff de Rammstein… Le but, c’est de créer un truc à nous, tout en sachant, d’expérience, que chacun entendra ce qu’il veut bien entendre.

Vous ferez bientôt une tournée des Zéniths. Comment ça s’appréhende ?

On fait ça sincèrement, sans plan de carrière. On n’a jamais rêvé des Zéniths, mais c’est la suite logique. Ce qui compte, c’est que chaque show reste personnel, alors on travaille beaucoup.

À quoi ressemble votre public ?

On voit de plus en plus d’enfants dans les concerts. C’est génial ! Nous, on continue à parler aux « enfultes » : les adultes qui ont refusé de grandir.

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« Chaque édition est un pari »

Cindy Dodin, directrice adjointe du Jardin du Michel, revient sur l’édition 2025, placée sous le signe de la résilience, de l’envie de fête… et de la survie.

Jardin du Michel 2023 © gnik.fr

Comment le festival a-t-il traversé ces dernières années et quel est l’état d’esprit aujourd’hui ?

On vit chaque édition comme un pari. Depuis notre départ de Bulligny fin 2016, on a dû tout reconstruire. On est arrivés à Toul avec un gros passif financier et une équipe nouvelle. Depuis, il y a eu des hauts et des bas, mais on a tenu bon. En 2023, on a trouvé un nouveau souffle avec le déménagement sur le site du camping. Ce lieu bucolique, modulable, sur l’herbe, a séduit tout le monde. On a recentré notre programmation, proposé une édition plus familiale, plus festive, avec moins de moyens, mais beaucoup de sincérité. Ça a marché. Malgré cela, on reste sur le fil. Depuis 2022, on n’a quasiment pas de trésorerie. Et avec encore 130 000 € de dettes à rembourser d’ici 2028, chaque édition est décisive.

L’annulation de 2024 a été un autre coup dur…

Très clairement, oui. Ce matin-là, quand on a vu le site inondé et qu’on a dû tout annuler en dernière minute, on a cru que c’était fini. Heureusement, l’assurance a joué, même si elle ne couvre pas tout. Et puis, il y a eu une vraie mobilisation : des mécènes, des collectivités, du public qui nous ont permis de garder espoir. Cette annulation a aussi soudé les équipes. On s’est sentis portés. Mais on sait qu’on ne pourra pas toujours compter sur des élans de solidarité. Cette édition 2025, c’est un peu quitte ou double.

Vous restez optimiste malgré tout ?

Oui, car on voit que la programmation plaît. On a mis un point d’honneur à proposer une édition ambitieuse, mais à taille humaine. Le moral varie selon les jours, mais chaque appel d’un nouveau mécène ou une courbe de vente qui grimpe nous donne de l’élan.

Pourquoi ce nouveau format, sur quatre jours ?

Déjà, on voulait se rattraper, offrir au public ce qu’il n’a pas eu en 2024. Et puis, le jeudi est férié cette année, alors on a vu une belle opportunité de lancer les festivités plus tôt. C’est l’année des 20 ans, on voulait marquer le coup. Il y aura une décoration spéciale sur tout le site, du mapping, des animations, une surprise pour la clôture… Et une grande nouveauté  : un « off » gratuit dans la ville de Toul, en journée. L’idée, c’est d’aller vers les habitants, pas seulement les festivaliers, et de rendre la musique accessible à tous.

Qu’attendez-vous du public cette année ?

Qu’il soit au rendez-vous. On le sent mobilisé, les « pass à l’aveugle » sont partis en deux jours, et les préventes reprennent bien. Mais on reste très dépendants de la météo et des ventes de dernière minute. On a besoin de faire 22 000 entrées pour s’en sortir. On a mis toute notre énergie dans cette édition, avec une petite équipe, mais beaucoup d’engagement. Maintenant, c’est au public de faire vivre le Michel.

 Publireportage - Photos © gnik.fr, Mathieu Ezan, Lucie Widloecher, Léa Mélanie, Arnaud Juherian,  Vincent Zobler, DR