La 42e édition du Nancy Jazz Pulsations tient ses promesses de programmation, confirmant sa bonne place parmi les plus grands festivals de jazz dont la France a le secret. Si le Livre sur la Place ouvre la saison littéraire, le NJP viendrait presque fermer celle des festivals de l’été. Il a en fait trouvé sa place au fil des années, et pas seulement sur le calendrier : plus qu’une série de concerts rassemblés dans le temps, le NJP a pour ambition de faire vibrer toute une ville – et même ses environs – au son du Jazz et des musiques actuelles. Le NJP s’impose aussi de toucher tous les publics et notamment les plus jeunes. Pour ça, la programmation 2015 alterne entre valeurs sûres et découvertes, talents internationaux et locaux. L’embarras du choix à écouter, voir et apprécier du 7 au 17 octobre prochains.
Pourquoi changer une formule qui gagne ? Cette question, les organisateurs du NJP ont pu se la poser. Car si les temps sont durs pour les festivals culturels, le Nancy Jazz Pulsations s’en sort la tête haute. Chaque année, on le dit menacé. Chaque automne, on le voit s’installer, grand chapiteau posé sur la pépinière, barrières discrètes, et fléchage précis. La salle Poirel délaisse ses habits classiques pour s’encanailler un peu. L’Autre Canal baisse le son tout en continuant s’assumer sa modernité. Nancy se pare de Jazz, de tous les Jazz, comme un grand jeu de piste musical à travers la ville du Théâtre de la Manufacture à l’Opéra, sans oublier le Hublot et naturellement la Pépinière et son Chapiteau. Et pour les assoiffés de sensations qui en voudraient encore, c’est au Magic Mirrors qu’ils laisseront libre cours à leurs émotions en s’électrisant jusqu’au petit matin.
Fidèles têtes d’affiches
Dans la formule gagnante, les têtes d’affiches de la programmation sont l’équation à ne pas rater. Les prises de risques sont difficiles et les piliers nécessaires pour asseoir la base du festival et donc sa réussite. A ceux qui reprocherait un peu des redites (quelques artistes parmi les plus renommées sont des habitués du festival), l’équipe du NJP pourrait objecter que les fidèles n’arrivent jamais les mains vides.
C’est le cas particulièrement de celui qui devient un phénomène du jazz actuel : Ibrahim Maalouf. Présent en 2013 et 2014, le trompettiste proposera au public de Poirel mercredi 7 octobre, en ouverture un projet baptisé « Kalhtoum », hommage à la plus grande chanteuse égyptienne de tous les temps. Avec une trompette créée spécialement pour Ibrahim Maalouf est en mesure de faire chanter les mélodies de la cantatrice grâce à ses quarts de ton. La soirée est d’ores-et-déjà complète, et non sans humour, le site du NJP console ses fans par la phrase suivante : « Et comme Ibrahim souhaite battre le record de passages à NJP de Marcus Miller, on le laisse revenir l’année prochaine. »
Le voilà justement l’autre pilier du NJP : le bassiste, chanteur, compositeur, Marcus Miller, celui qui a redonné à la basse solo ses lettres de noblesse sur des lignes de fusion, de jazz rock, de blues et de funk. Il fermera cette 42e édition le 17 octobre.
Autres valeurs sûres dans le registre pur Jazz (le choix est difficile à faire), Avishai Cohen un des musiciens les plus influents de sa génération sur la scène jazz internationale revient le 8 octobre sur la scène de Poirel avec sa contrebasse à la tête de sa formation fétiche, le trio acoustique avec piano et batterie. Dès le lendemain, Brad Mehldau, sûrement le meilleur pianiste actuel se produira en solo sur cette même scène.
Découvertes pour tous
Voilà pour les arbres qui ne doivent pas cacher la forêt de cette programmation 2015. Pour le directeur et programmateur du NJP, Patrick Kader « Il faut choisir les artistes parmi les plus intéressants que proposent les agents internationaux et de préférence en tournée européenne pendants la période du festival. Suivre les sorties musicales, écouter découvrir en permanence. Observer les attentes et les réactions de tous les publics. Il faut redécouvrir la mixité musicale des années 60 et 70, quand le free-jazz et le rock psychédélique partageaient les mêmes scènes de festival. C’est une écoute sans œillère que NJP propose, en n’omettant pas d’aller à la rencontrer de ceux qui ne peuvent se déplacer jusqu’aux lieux de concerts. »
Place donc à la découverte, car aux côtés des scènes principales du NJP, c’est toute une arborescence de concerts qui s’empare de la ville. Des concerts dans des lieux périphériques, c’est la vocation de « Concerts en région » qui propose de Villers-lès-Nancy à Woustviller en Moselle, des programmation pendant les NJP. Des concerts surprises également avec ces Pop Up musicaux dans la ville dont la programmation et le lieu sont tenus secrets jusqu’au dernier moment (voir ci-après). C’est enfin tout une démarche vers des publics moins habitués à venir dans des festivals, qu’ils soient de jeunes habitants des quartiers sensibles invités à participer à des stages et des ateliers artistiques puis monter sur scène, ou pour les plus jeunes en général qui ont leur propre programmation avec les concerts du Magic Kids, au Magic Mirror qui fait pour l’occasion salle comble à chaque édition.
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