Du Pays Haut à la cité ducale en passant par le Lunévillois et le Toulois, les 29e Journées européennes du patrimoine invitent à une balade au cœur de l’histoire du département.
L’édition 2012 des Journées européennes du patrimoine s’est choisie un thème prometteur : Les patrimoines cachés. En Meurthe-et-Moselle, 186 monuments sont classés au titre des monuments historiques (391 inscrits) dont une kyrielle de parcs et jardins. Les 15 et 16 septembre, le public va découvrir des lieux, certains incontournables, d’autres parfois méconnus. Secrets d’histoire, trésors enfouis, coulisses, envers du décor… Il est proposé de descendre dans le sous-sol à la découverte de bunkers, restes de bâtis, traces d’habitat, de se porter haut pour toucher cloches et charpentes, de franchir les coulisses des cinémas, des salles de spectacles, des archives, d’admirer sous un jour nouveau des objets si familiers et d’autres plus insolites. Ouvrez les couloirs du temps et devenez un visiteur de l’histoire.
L’incomparable richesse culturelle de Nancy
Commençons notre voyage par la cité du roi Stanislas. A Nancy, ville empreinte d’histoire, les Journées européennes du patrimoine prennent un aspect symbolique à l’heure de l’événement Renaissance 2013 qui fera date. Le public aura plaisir à voguer vers une cinquantaine de destinations éclectiques : Musée de l’Ecole de Nancy, Musée Lorrain, Villa Majorelle, Musée des Beaux-Arts, Eglises, temple et synagogue, Palais du Gouvernement mais aussi CHU, Museum-aquarium, Chambre de Commerce et d’Industrie, France 3, lycée Henri Poincaré, Maison Bergeret, Goethe Institut, Institut des sciences et industries du vivant et de l’environnement, préfecture, Bibliothèque, Archives municipales et départementales, Brasserie Flo… Dans les communes environnantes, de remarquables sites méritent le détour. On évoquera le château de Fléville, le musée de la Fac de Médecine de Vandœuvre, la cure d’air Trianon, les Brasseries et la douera à Malzéville, l’arboretum d’Amance à Champenoux. En sortant de la couronne nancéienne, d’autres attraits susciteront curiosité toujours et émerveillement parfois. Arrêt à Saint-Nicolas-de-Port avec le musée du cinéma et de la photographie, celui de la brasserie, la basilique, la scierie hydraulique, à Art-sur-Meurthe à la Chartreuse Bosserville, à la chapelle du centre psychothérapique de Laxou.
Du Versailles lorrain au vignoble toulois
Comment parler patrimoine sans faire halte à Lunéville ? Bien sûr, la visite du château, si souvent surnommé « Le Versailles de Lorraine » s’impose en passant par le jardin de l’abbaye Saint-Rémy, rue des Templiers. Vous reprenez votre véhicule et, déjà, se dessine, devant vos yeux, la colline si inspirée de Sion. A Vaudémont, l’authentique donjon dit « tour Brunehaut » vous mènera en des temps anciens. Non loin de là, à Thorey-Lyautey, la maison du célèbre maréchal évoque un destin hors du commun. En remontant vers le bassin de Neuves-Maisons, une escale est indispensable au château d’Haroué et à celui de Gerbéviller, au camp d’affrique de Messein qui retrace une partie de la Préhistoire régionale. A Maron, le lavoir traditionnel dessine un tableau couleur sépia : celui des villages d’antan. A Sexey-aux-Forges, le manoir incite à une certaine méditation. Dans la cité néodomienne, si imprégnée de la présence ouvrière, l’accumulateur à minerai de fer Zublin remémore le passé de ces hommes, mineurs, fierté d’une région. La visite des cités ouvrières de Chaligny est de la même veine dans la sauvegarde de ce patrimoine liant l’industrie à l’humain. Après avoir assisté à une démonstration de soufflage à la cristallerie de Vannes-le-Châtel, par la Compagnie des Verriers, vous voici à présent dans le Toulois, au cœur d’un réputé vignoble et d’une localité, elle aussi marquée d’histoire : les remparts Vauban, la cathédrale Saint-Etienne et son cloître, la collégiale saint-Gengoult, le musée d’Art et d’Histoire, l’ancien hôtel de Pimodan.
Liverdun, la médiévale et les Prémontrés
En se déplaçant à Liverdun, le visiteur est comme happé par le passé médiéval de la cité, posée entre ciel et roche, bercée dans un écrin de verdure. Pompey et son centre culturel, Frouard et son exposition photographique sur la bataille du Grand Couronné et le bombardement de Nancy avec la présence de véhicules militaires, Dieulouard et son original circuit des Délices de Scarpone en forme de promenade à la découverte artisanale des produits du terroir, constituent la bonne direction pour rejoindre Pont-à-Mousson. Au milieu de la place Duroc, on s’imprègne de la grandeur des siècles passés. L’ancienne abbaye des Prémontrés et le musée « fil de papier » avec ce retour sur le dessein de la fonderie sont un passeport tout indiqué pour s’orienter à présent vers le Pays Haut.
Des mines et des émaux
A Briey, le Cube mérite toute l’attention. L’ancienne chaufferie de la Cité Radieuse rappelle le lien qui s’est effectué entre son passé et son présent, tout comme l’Unité d’habitation. L’importance de l’architecte Le Corbusier se révèle au grand jour. Plus haut, toujours plus haut, sur la route du chemin minier, vous vous arrêterez à Hussigny-Godbrange. L’ancien site minier, comme tant d’autres, témoigne du labeur des hommes, d’une époque rude et glorieuse. A Villers-la-Mortagne, la ligne Maginot, ouvrage du « Bois-du-Four », se fait lieu de mémoire, pour rappeler que les terres de Lorraine, furent trop souvent celles des guerres. A Longlaville, le Pôle Européen de Développement dévoile l’œuvre de Louis Majorelle par quelques-uns de ses vitraux remarquables. Notre périple sur les routes et chemins lorrains se termine à Longwy avec ses incontournables émaux et faïences. Le musée de la sidérurgie est à voir comme celui des fers à repasser. On cite souvent la Meurthe-et-Moselle comme le confluent des talents, de l’histoire, des trois autres départements. Lors de ces 29e Journées européennes du patrimoine, plus de 200 lieux sont à repérer. Il y en a forcément un à côté de chez vous, que vous croyez connaître mais qui recèle des mystères insoupçonnés.
Tout savoir : www.journéesdupatrimoine.culture.fr.