C’est LE rendez-vous mondial des amateurs de ballons, montgolfières, aérostats… mais pas seulement. C’est surtout l’occasion d’admirer un superbe ballet aérien !
Nous avons hésité à vous proposer en guise de titre les pires calembours possible du genre « Chambley, c’est gonflé ! », « Chambley, à fond les ballons » ou encore, « A Chambley, ne soufflez pas dans le ballon ! »…mais ces jeux de mots, aussi drôles soient-ils, auraient fait oublier que, pendant quelques jours, Chambley devient un lieu véritablement magique.
Un RDV devenu institution
Le Mondial Air Ballon de Chambley a su depuis les années 1980 se tisser une réputation internationale. Tous les deux ans, c’est l’occasion unique d’admirer des dizaines et des dizaines (pour ne pas dire des centaines !) de ballons s’élever majestueusement dans le ciel. Magie des couleurs, magie des formes aussi, et magie de l’internationalité : les quatre coins du globe se retrouvent à Chambley pour fêter l’aérostation.
La première édition du Challenge Pilâtre de Rozier eut lieu à Metz en 1983 pour commémorer le bicentenaire du premier vol humain. Metz, lieu de naissance du célèbre aéropostier Jean-François Pilâtre de Rozier (voir encadré), était tout indiqué… Pour des questions pratiques, le site de Chambley fut choisi ultérieurement car il fallait plus de 200 hectares dégagés ! En 1989 a eu lieu la grande fête autour du thème de la Fraternité, qui accompagnait à merveille les cérémonies du bicentenaire de la Révolution française.
La fraternité reste le maître-mot de cet évènement. Imaginer que des pilotes chinois, russes et américains se tiennent la main en 1989 semblaient chose impossible, et pourtant… Fraternité 89 offrit cette image superbe. Cet esprit est resté une valeur de base.
En vingt ans, la manifestation est devenue internationale. Classée dans le « Top Ten » des manifestations françaises, elle place la Lorraine et les ballons aux plus hauts niveaux.
Philippe Buron Pilâtre
Descendant de l’illustre famille d’aéropostiers et né à deux siècles d’intervalle de Jean-François, Philippe Buron-Pilâtre de Rozier a su entretenir la passion du ballon. A travers cela, il est aussi un infatigable ambassadeur de la mémoire de son grand-grand-oncle et de la promotion de la Lorraine ! C’est d’ailleurs grâce à son action que la Région s’est porté acquéreur de Chambley en 2002, ancienne base de l’OTAN désertée en 1967.
Cheville ouvrière et génial initiateur de Fraternité 89, il a su transformer ce qui devait être un évènement unique en une biennale appréciée et même réclamée par tous.
Le succès, rapidement au rendez-vous, a conforté Philippe Buron-Pilâtre dans ses choix audacieux : de 150 000 visiteurs en 1989, on est passé à 512 500 visiteurs en 1991 ! Cependant, les chiffres fluctuent beaucoup d’une édition à l’autre, car tout dépend des conditions météorologiques, tant pour les visiteurs que pour les centaines d’équipages qui affluent du monde entier.
En 2003, après bien des péripéties, Philippe Buron-Pilâtre reprend de plus belle l’organisation de la rencontre qui change de nom : la Biennale devient le Lorraine Mondial Air Ballons. Les ambitions et les équipes sont renouvelées. Au fil des éditions, l’accueil, l’information, le professionnalisme, la convivialité et la notoriété franchissent des échelons supplémentaires… le tout sous l’égide de Philippe Buron-Pilâtre, devenu aussi célèbre que son ancêtre dans la sphère du ballon.
Un grand moment de convivialité
Dès le départ, les organisateurs ont voulu faire de ce rassemblement une fête à destination du grand public. Le but était et reste de mettre l’accent sur le ciel et tous les sports et activités (comme l’astronomie) qui s’y déroulent.
Cela passe par la gratuité d’accès au site. Philippe Buron-Pilâtre s’est toujours battu pour ce principe, indispensable pour une fête ouverte à tous. « C’est logique à partir du moment où les collectivités participent au financement ». Nous, on dit Bravo !
Le site vit au rythme de nombreuses animations. En effet, le Mondial ne se résume pas qu’au départ des vols. Des villages thématiques, des activités, des compétitions sont au rendez-vous. C’est aussi l’occasion de réaliser des baptêmes de l’air. Nous disons bien « des » et non « un », car l’offre est très riche. Jugez-en par vous-même : montgolfières, ULM, avions, hélicoptères, ailes volantes, para-moteurs, kites… Les airs s’ouvrent à vous par tous les moyens possibles.
Ce moment de convivialité est rendu possible par les efforts de tous : organisateurs, équipages et bien-sûr de la Région Lorraine, qui a fait de cette manifestation l’un des fers de lance du tourisme lorrain.
Que faire pendant ces dix jours ?
Assister aux envols et atterrissages des engins de toute sorte, motorisés ou non ; visiter le nouveau Musée Pilâtre de Rozier ; acheter le superbe ouvrage bilingue qui retrace 30 ans d’aventure et de ballons en Lorraine ; admirer l’exposition de peintures aéronautiques, parcourir les stands des exposants locaux ; se faire une toile au cinéma en plein air ; venir en camping-cars (des aires sont aménagées) ; rencontrer les équipages internationaux…. Les choix ne manquent pas… à se demander presque si dix jours ne seraient pas trop courts !
Alors, sautez dans les nacelles en osier et laissez-vous porter par les airs ! Sentez-vous libre comme un oiseau. Admirez ces immenses lanternes qui éclairent la voûte céleste. Chambley est l’un de ces lieux « où souffle l’esprit » de la magie, de la féérie, de la poésie.
Dans la nacelle, Etienne MARTIN
12ème édition du Lorraine Mondial Air Ballons • Du 22 au 31 juillet 2011 à Chambley • Entrée gratuite.
Jean-François Pilâtre de Rozier : un pionnier des airs !
Evoquer l’histoire des montgolfières, c’est évoquer plusieurs acteurs. Tout d’abord un coq, un canard et un mouton, premiers êtres vivants sans ailes à s’élever dans les airs. Ensuite, les frères Montgolfier, papetiers, qui inventèrent le ballon. Enfin, Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes qui réalisent le premier vol humain le 21 nov. 1783. Intrépide, inventeur des premières allumettes et du masque à gaz, Pilâtre meurt en tentant de traverser la Manche, des suites de la chute de son ballon – une Rozière – gonflé à l’air chaud et à l’hydrogène. Il devient ainsi la première victime des airs.