La Flamboyance de l’extravagance

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Nouvelle création du cirque Arlette Gruss, « Extravagant » sera visible à Nancy du 21 octobre au 6 novembre. En un mot ? Stupéfiant.

Extravagant, extravagante : qui se comporte d’une manière bizarre, hors du bon sens, excentrique. Synonymes : bizarre, déraisonnable, excentrique, farfelu, insensé, loufoque ». Avec ses personnages déguisés, ses artistes fous, ses histoires sans queue ni tête savamment teintées d’absurde, le cirque Arlette Gruss est l’extravagance personnifiée ! Une identité multiple et poétique qui a donné lieu à « Extravagant », spectacle féérique parfaitement original. « Pomme d’amour géante » et « délicieuse création artistique », la création, empreinte de gourmandise et rassemblant les plus beaux numéros du monde, sera présentée à Nancy du 21 octobre au 6 novembre. Réussira-t-elle à « transformer la piste en un manège délirant, où les idées partent en vrille » et où « les plus terre-à-terre rêvent de décrocher les étoiles » ? La connaissant, nous penchons pour un oui !

Vingt numéros composent ce nouveau spectacle délirant d’une durée de deux heures, hors entracte. Dans la plus pure tradition, la troupe du cirque Arlette Gruss y sera guidée par un M. Loyal charismatique et déjanté, celui-là même qui apparaît ailé, sur l’affiche du spectacle. Sur la piste, les artistes enchaîneront des numéros totalement inédits et parfois révolutionnaires.

Un spectacle virevoltant

Ce voyage intemporel en terre d’Extravagance se déroulera en deux actes comprenant chacun leur lot de féérie, de drôlerie, d’absurde et de fantastique.

Acte I – Sans plus de cérémonie, la troupe extravagante nous embarquera dans un « manège déjanté » inaugural. Entre équilibre et contorsion, Désiré Cardinali Chaves revendiquera, à sa manière, « Les courbes de l’élégance », suite à quoi Gregory Bellini repartira « pour un tour ! ». Sarah Houcke et son groupe de lamas vous emmèneront en « Voyage en Amérique du Sud ». Ensuite, le Duo Supka & Co donnera à voir « Une autre dimension de la jonglerie ». Et tandis que Gregory Bellini reviendra vous présenter son « canon… façon boulet », Anna Demeter, experte de la corde aérienne, se balancera « à en faire chavirer le cœur ». Alexis & Eros Gruss seront vus « Virevoltant de la tête aux pieds ». À André, vous déroulerez « le tapis rouge ! », avant d’accueillir les acrobates du Duo LYD, pour qui « L’exploit (est toujours) à portée de main ».

Maïlys Loyal, Kevin Sagau & et les danseurs apparaissent ? C’est l’entracte. Ils reviennent pour « donner le LA » ? Le spectacle redémarre.

Acte II – Les réjouissances succèderont aux moments suspendus, avec Geoffrey Berhault, fildefériste, André, machine à faire rire, Julia Friedrich & Kevin Gruss dans un numéro de tissu aérien, Gregory Bellini et son « tour brouillé », un numéro collectif de planche coréenne… Point d’orgue du spectacle ? Un grand final ExtravaDANS(ANT) !

Extravagant, nouveau spectacle du cirque Arlette Gruss • Du vendredi 21 octobre au dimanche 6 novembre Place Carnot à Nancy• Tout public, dès 3 ans• Infos et réservation sur Cirque-gruss.com.

Dîners-spectacles : dîners avec vue

Concept innovant lancé à Nancy en octobre 2021, les dîners-spectacles invitent les spectateurs à profiter d’un repas savoureux rythmé par des numéros inédits, version cabaret.

N’en finissant plus d’innover, et dans la plus pure tradition du spectacle vivant, le Cirque Arlette Gruss fut le premier cirque itinérant à organiser, en son sein, des dîners-spectacles. Une formule inaugurée à Nancy… et visiblement gagnante puisqu’elle a, en un an, été plébiscitée par 10 000 spectateurs ! Grâce aux nombreuses réponses aux différentes enquêtes de satisfaction menées, le concept revient pour une nouvelle saison, dans une version encore améliorée.

Le décor, lui, n’a pas changé ! Connu pour sens de l’accueil (et du détail), le cirque a investi dans une infrastructure entièrement modulable permettant de recevoir jusqu’à 600 convives ; celle-là même dans laquelle prennent place, les soirs de spectacle « ordinaire », 1300 spectateurs ! Ce sens de l’innovation, du sur-mesure et de la précision ont signé la bascule de la maison rouge et blanche dans une nouvelle dimension.

Ballet synchronisé

Désormais, au sein du cirque Arlette Gruss, chaque fin de semaine est marquée par un même rituel : le chapiteau se pare de mille feux et le gradin se transforme en une somptueuse salle de restaurant, dont les coulisses sont scindées en deux parties. D’un côté, les artistes de la piste et de l’autre, les enchanteurs de papilles, tous évoluant dans une sorte de ballet synchronisé qui suppose une parfaite communication entre le chef de salle et M. Loyal. Aux plats succèdent les numéros, lesquels précèdent d’autres réjouissances culinaires, et ainsi de suite. Et si tout est préparé et répété en amont, certaines parties du spectacle sont volontairement modulables, afin de garantir aux serveurs le temps nécessaire à intervenir. Cette union des artistes, des musiciens et des serveurs en un triptyque parfait fait naître, en coulisses, une effervescence toute particulière.

Sur piste comme dans l’assiette, l’excellence est de mise ! Et tandis que les artistes livrent une version cabaret de leurs Extravagantes créations, en y insérant quelques subtilités et numéros inédits pour les adapter au concept, des traiteurs d’exception, membres de l’association Traiteur de France, se chargent d’agrémenter le contenu des assiettes. Dûment sélectionnés pour leur savoir-faire, leur sens de l’innovation et leur intérêt concret pour les préoccupations sociales et environnementales, ces restaurateurs locaux donnent, chaque soir, le meilleur. En témoignent des recettes goûteuses confectionnées à partir de produits de qualité, frais et locaux issus de circuits courts, avec en bonne place, des spécialités de vos régions. Vivre cette expérience enchantée vous demandera deux heures et demie de votre temps… et créera des souvenirs d’une vie ! 

Réservez votre table !
Les dîners-spectacles nancéiens auront lieu samedi 22 octobre à 19h30
et vendredi 4 novembre à 19h30.
Attention ! La réservation doit intervenir au plus tard
7 jours avant la date de la représentation.
Détail du menu et réservation sur cirquegruss.com

À l’école du cirque

Le cirque Arlette Gruss possède un atout unique en France : une classe dédiée à l’accueil des enfants des artistes et du personnel. Ce dispositif fait de Laurence Loeffler la seule professeure des écoles de l’Éducation nationale à donner classe… dans un camion en tournée !

Professeure des écoles, Laurence Loeffler était en poste depuis sept ans lorsqu’elle a fait le choix, en 2016, de rejoindre le Cirque Arlette Gruss. « Un reportage a éveillé ma curiosité. J’ai pris contact avec l’enseignant d’alors, qui m’a proposé de prendre un jour sa suite ». L’immersion dans l’univers du cirque, la vie itinérante, la perspective d’exercer son métier différemment… Le tableau proposé la séduit. Elle quitte donc l’école maternelle où elle enseigne, et le logement où elle vit en sédentaire, pour intégrer la vie de tournée.

Bien sûr, il a fallu trouver ses marques. « Je me retrouve, du jour au lendemain, à enseigner à des enfants de tous niveaux, pas tous francophones, sans collègue pour partager mes difficultés, pour m’aider ». À défaut d’équipe pédagogique, un inspecteur de l’Éducation nationale et des conseillers pédagogiques font figure de personnes-ressources.

Mot d’ordre ? S’adapter

Chemin faisant, Laurence se retrouve impliquée dans diverses tâches dépassant de loin tout ce qu’elle connaissait. Ainsi elle prend part, à chaque déménagement de la troupe, à l’installation et au rangement de l’école, un semi-remorque aménagé en classe. Elle doit faire avec les aléas de la vie du cirque et affronte, ponctuellement, des coupures de courant, l’absence de chauffage, le fait de faire classe pendant le montage du chapiteau ou pendant le spectacle, dont le bruit pour l’un, la musique pour l’autre, sont des éléments de distraction pour les enfants. À tout cela, elle s’est adaptée. Enfin, il a fallu, pour la jeune femme, trouver son rythme. « Dispensés à raison de 6 heures journalières, les cours commencent à 9h30 et se terminent à 17h. Les jours de voyage, nous ne travaillons pas, et rattrapons ces heures le samedi et le mercredi matin. Les vacances sont également raccourcies ». À chaque début d’année, l’enseignante définit son planning annuel, qu’elle envoie à l’école de rattachement pour validation. 

Sa classe regroupe tous les niveaux, de la moyenne section de maternelle au CM2, effectif auquel s’ajoutent des collégiens suivant leurs cours à distance via le CNED. Cette diversité crée une forme d’entraide, et suppose, pour la professeure, de maîtriser l’ensemble des programmes. Elle peut ainsi, durant la classe, passer d’élève en élève, et délivrer un enseignement sur mesure, « sans aucun temps mort ». La vie en promiscuité, y compris en dehors des heures de classe, finit de donner au groupe ainsi constitué, des airs de « petite famille ».

Laurence en a conscience : son environnement de travail diffère largement de celui de ses homologues des villes. L’envie de revenir à une vie sédentaire la prendra sans doute. À quel horizon ? Elle l’ignore, mais demain est exclu.

Portraits d’artistes

Zoom sur… Maïlys Loyal, chanteuse au nom prédestiné

Descendante directe d’Anselme-Pierre Loyal, directeur de cirque et tout premier M. Loyal, Maïlys Loyal étudiait en Espagne pour un jour y enseigner avant de rejoindre, l’an dernier, le Cirque Arlette Gruss en tant que chanteuse. Un changement de braquet opéré par passion de la musique… et par amour ! Car, ironie du sort, la toute-toute-petite-fille du Monsieur Loyal originel partage, depuis deux ans, la vie de Kevin Sagau… qui n’est autre que le Monsieur Loyal du cirque Arlette Gruss ! Un patronyme doublement prédestiné donc pour celle qui, jeune, passait tous ses étés au sein du cirque familial. Amatrice de musique française et soul, de musique cubaine et de flamenco, la jeune femme assure, depuis la première l’an dernier à Nancy, l’ambiance musicale des dîners-spectacles. Pour cette nouvelle saison, elle ponctuera également les représentations d’interludes musicaux, interprétés en solo ou en duo avec Kevin. Les deux jeunes gens assistent par ailleurs le compositeur dans la création de la bande-son des spectacles, avant validation par le directeur. Pour le cirque, la présence d’une chanteuse durant les représentations est une nouveauté !

3 questions à Geoffrey Berhault

Fildefériste (et jeune papa)

Comment résumer votre parcours ? 

Mon père faisait des cascades et du trapèze volant. Il a rencontré ma mère, et ensemble, ils ont monté un numéro de portés acrobatiques-danse. Né en 1991, j’ai voyagé quelque temps avec eux en camping-car, en Italie principalement, puis nous sommes revenus en France près de Rennes, où mon père a ouvert une école de cirque. Petit déjà, je m’entraînais avec lui aux acrobaties, aux portés.

À quel moment avez-vous fait du fil de fer votre discipline de prédilection ?

À l’âge de 16 ans, j’ai été sélectionné parmi 300 candidats pour intégrer l’école de cirque de Châtellerault. J’y ai fait mes trois années de lycée, et passé un bac option cirque. Et c’est durant cette formation, basée sur l’apprentissage de tous les principaux arts du cirque, que je me suis spécialisé en fil de fer, après l’avoir pratiqué, étant jeune, dans le jardin familial. J’ai enchaîné avec deux ans d’école du cirque de Rosny-sous-Bois, suite à quoi j’ai signé mon premier contrat, et passé trois mois sur un bateau de croisière en Asie.

Votre pratique vous a valu le prix de l’innovation au 35e Festival Mondial du Cirque de Demain…

Oui. Je pratique le double fil, ce que nous sommes relativement peu nombreux à faire. Mais pour ma part, cela me procure une plus grande prise d’espace de la piste, en me permettant de me tourner de tous les côtés. C’est avec ce double fil que les spectateurs nancéiens nous découvriront, mon épouse Désirée et moi-même, dans le numéro qui ouvre le spectacle.

Propos recueillis par Cécile Mouton

Sarah Oddoero, couturière-costumière

Au sein du Cirque Arlette Gruss, la magie se déploie sur la piste, mais également en coulisses ! Zoom sur un maillon indispensable à l’histoire : Sarah Oddoero, couturière-costumière. 

Née en France, Sarah a gardé de son enfance et adolescence passées en Espagne, un accent chantant. Fille de circassien, elle a fait l’école itinérante, en passant par tous les métiers du cirque : billetterie, sorties de piste… et fabrication de costumes. Un artisanat que sa grand-mère, couturière chez Dior, pratiquait en partie à ses côtés, en réalisant pour elle de « petits costumes ». Lorsqu’elle s’essaie à la couture, Sarah a 12 ans. « Je prend les chutes de tissu dans le tiroir de ma mère, et j’arrive peu à peu à fabriquer des tenues ». Jamais satisfaite de ce que les magasins de prêt-à-porter lui proposent, elle prend régulièrement (et littéralement) les choses en mains. « J’ai toujours fait mes fringues, et toujours aimé faire les choses moi-même ».

A 17 ans, elle sait deux choses : qu’elle veut rester au cirque et être costumière. En 2014, suite au décès son père, Sarah rejoint le Cirque Arlette Gruss en tant que caissière, et dès 2017, est officiellement embauchée comme couturière. 

En passionnée, elle continue à se former, à apprendre, et il y a deux ans, elle passait son diplôme de styliste/créatrice de mode, formation de trois ans réussie à distance. 

L’an dernier, elle cousait, pour les besoins du chapiteau, 3 km de velours… Mais sa mission principale est de vérifier, avant et après tous les shows, l’état des costumes pour, en cas d’accroc ou de tâche, pouvoir intervenir immédiatement. « Quand il est sur scène, le costume doit être parfait ». Sur les 150 costumes portés les soirs de représentation, tous ne peuvent être lavés immédiatement. Du remisage des vêtementsdans le semi-remorque entièrement équipé, à leur entretien et lavage (par roulement), Sarah s’occupe de tout, aidée de son assistante.

Une part de la création des costumes lui revient également ; l’autre partie étant confiée à un couturier intervenant en tant que prestataire.

Pour cette saison placée sous le signe de l’Extravagance, son plus gros challenge fut de créer le costume de M. Loyal. « Il devait reproduire celui de l’affiche, ce fut compliqué ! ». Pour les autres tenues, il a fallu, comme toujours, éviter toute matière susceptible d’entraver l’artiste, lequel est impliqué, par des essayages répétés, à ce travail 100% sur mesure.

Pour rien au monde Sarah ne changerait d’environnement de travail, de cette vie nomade, de cette vie d’artiste. « J’ai grandi dans cet environnement, je n’ai connu que ça… Mais cette vie peut tout à fait séduire quelqu’un de sédentaire, la preuve : ma maman est tombée amoureuse de mon papa équilibriste, et a fait sa vie au cirque en tant que trapéziste ! ».

Elle a trouvé dans le Cirque Gruss sa deuxième famille.

PUBLIREPORTAGE - Photos © Cirque Arlette Gruss, dr