La station des hautes-Vosges abat sa carte culturelle pour l’été 2016 en accueillant une grande exposition autour du thème des masques. L’occasion de mettre à l’honneur l’artiste belge Gilbert Laloux. Avec « Masques et Bergamasques », la Maison de La Bresse vous invite au rêve, à la découverte et au voyage pour un été haut en couleur.
Le titre de l’exposition est tiré de vers de Verlaine du poème Clair de Lune, un des préférés de Gilbert Laloux, pour l’invitation au rêve que propose l’idée du masque. Il n’en fallait pas moins pour lui donner l’idée de faire tourner cette exposition « carte blanche » autour de cette même thématique. Pas évident pourtant pour le sculpteur et peintre belge de réunir dans les Vosges un bel aperçu de sa création, fruit d’une très belle carrière qui lui vaut une reconnaissance aujourd’hui internationale : « C’est un peu comme demander à un père de famille nombreuse quel enfant il préfère… Cette exposition importante qui survole mon parcours, telle est ma volonté de communiquer. Non par plaisir de m’étaler, mais tout simplement pour tendre une main à ceux qui depuis tant de décennies, ou simplement depuis hier me font le grand plaisir de s’intéresser à mon travail. »
Sculpture comme convergence
Comment l’artiste qui vit à Durbuy en région wallonne s’est-il ainsi retrouvé icône de l’été culturel de La Bresse ? Depuis quatre ans, les villes de La Bresse et Durbuy se sont en fait liées d’amitié.
Si au début, il s’agissait d’un rapprochement entre le Festival de sculpture Camille Claudel de La Bresse et le Symposium de sculpture monumentale de Durbuy, les liens, au fil des années, ont dépassé ce cadre : des rencontres amicales ou de travail sont organisées avec les élus et les associations locales, des rapprochements entre les écoles et les jeunes sont réfléchis, des produits touristiques sont échangés.
Après qu’un artiste bressaud, Olivier Claudon, a été invité d’honneur du Symposium de Durbuy en 2015, Gilbert Laloux a choisi d’honorer la proposition de La Bresse d’être l’artiste exceptionnel de l’été 2016.
Deux mois d’expo, rencontres et animations
C’est à la Maison de La Bresse, le principal lieu d’accueil culturel de cette vallée, que que Gilbert Laloux prend ses quartiers. Pour élargir l’horizon, d’autres expositions sont proposées. Celle de son fils, sam* fera l’objet d’une rétrospective durant le mois de juillet. S’il a suivi la destinée de l’art, comme son père, il en a emprunté un chemin différent. C’est dans le Street art qu’il trace le sien. Un des moments forts autour de cette première exposition sera la rencontre entre le père et le fils, sam* et Gilbert Laloux se retrouveront pour un temps d’échange en public le 31 juillet à 16 h sur leur vision de l’art, leurs techniques, leur expérience et l’influence du père sur le fils et vice-versa. Un regard croisé du père et du fils sur l’art aujourd’hui et la transmission, avec les questions bienvenues du public.
Le mois d’août vous invitera au rêve sur la grande scène du carnaval de Venise, déclinée si poétiquement dans les Vosges avec le carnaval de Remiremont qui se tient en mars.
À Remiremont, les arcades, les fontaines et le palais abbatial posent un décor favorable à une réplique, toutes proportions gardées, de ce carnaval vénitien. Depuis plus de 20 ans que ce carnaval a été créé, il est devenu une référence en son domaine.
À La Bresse, le Carnaval de Remiremont proposera une exposition de masques et costumes vénitiens. Ils s’intègreront à merveille à côté de l’exposition de Gilbert Laloux, par la richesse des couleurs et des matériaux.
Une rencontre avec Yves Chrétien, président fondateur du Carnaval vénitien de Remiremont, sera l’occasion de découvrir, en images et en mots, la longue histoire de cette aventure vénitio-vosgienne !
Jusqu’en Afrique
La suite de l’été vous transportera au delà de la Méditerranée, en Afrique, riche de sa culture du masque. En Afrique subsaharienne, les masques font partie de la vie des communautés. Parmi les plus réputés, impossible de ne pas citer les masques punu (prononcer « pounou »), une ethnie située au Sud du Gabon et en République du Congo.
Des masques purement utilitaires détruits ou laissés à leur dégradation naturelle après utilisation, c’est pourquoi ils sont si rares. Une collection exceptionnelle est réunie spécialement pour la Maison de La Bresse par Chyc Polhit Mamfoumbi, conteur punu, et Paul de Zardain, grand reporter.
Peinture en public, rencontres, débats et échanges égrèneront cet été culturel à la Bresse. Gilbert Laloux y donnera même une Masterclass d’aquarelle le mardi 2 août à 15 h. Un des points forts sera aussi le grand concert classique piano chant, donné le 3 août à 20 h, avec des œuvres de Debussy, Fauré, Mozart…
Les familles ne sont pas oubliées, c’est un point fort de cette station labellisée Famille Plus. Dans le cadre de l’exposition, cela se traduit par des parcours permanents spécialement conçus pour les enfants (plusieurs tranches d’âge). Ainsi, les parents peuvent admirer l’exposition pendant que les enfants se lancent dans des jeux de piste à la recherche d’indices picturaux dans les œuvres, assemblent des puzzles, colorient des ébauches, fabriquent des masques.
Exposition « Masques et Bergamasques ». Ouverte tous les jours, du 2 juillet au 11 septembre, de 10 h à 13 h et de 15 h à 19 h. Entrée libre. Maison de La Bresse – 7A rue de la Clairie – 88250 La Bresse • Tél : 03 29 62 65 95. Nouveau site web : maisondelabresse.fr (à partir de début juillet)
Gilbert Laloux, un demi-siècle de création
Résolument touche-à-tout, l’artiste belge est tombé amoureux des masques à mi-chemin de sa longue carrière entamée dans les années soixante.
Au début de son parcours, sous les encouragements de son père qui insiste pour qu’il se spécialise, il choisit de suivre les cours l’Ecole des Beaux-arts de Namur en Belgique où Luc Perot lui enseigne la peinture et la décoration. « Mon père qui était enseignant peignait un peu, de mon côté j’aimais dessiner et je m’amusait à repeindre sur de vieilles marines qu’il gardait à la cave. J’étais doué pour le violon mais un jour mon père a dit qu’il ne voulait ni peintre de croûtes ni violoneux dans la famille. J’ai dû faire un choix, pour l’excellence ! J’aurais pu être violoniste… » De sa première passion, la musique, il gardera toujours une fascination qui l’inspire encore aujourd’hui, « lorsque je peins je suis sensible aux vibrations, au rythme dans la composition, à l’harmonie des couleurs. Construire un tableau c’est un peu comme composer une musique ; en tout cas pour moi c’est une influence très forte et je travaille toujours en musique ».
La révélation Toutankhamon
Sa rencontre avec l’univers des masques a lieu lors de l’exposition Toutankhamon au Grand-Palais à Paris à la fin des années 70. L’artiste belge en ressort comme hypnotisé et quitte sa pratique de la peinture abstraite pour peindre des masques, déroutant au passage les critiques. « Après Toutankhamon et son masque mortuaire précieux, j’ai été touché par un autre pharaon : Akhenaton. Son masque d’albâtre découvert lors d’une expo à Bruxelles m’a tout autant influencé ».
Depuis, les masques n’ont jamais quitté sa peinture, parfois très présents, parfois plus suggérés. Pour celui qui passe 8 à 10 heures par jour dans son atelier à Durbuy en Belgique, les sources d’inspiration viennent du cinéma, d’un air de musique, d’un spectacle, ou une simple promenade dans la nature.
En tant que sculpteur, il est membre du comité directeur du symposium de sculpture de sa ville, considérant que l’art doit souvent prendre naissance devant son public. Du coup, il concède n’être que modérément intéressé par les expositions, qui « l’obligent à sortir de son atelier ». Il a pourtant répondu favorablement à l’invitation de La Bresse, par amitié. L’occasion pour lui de faire un point sur son travail et de retrouver le plaisir de partager son art avec son fils sam*, artiste lui aussi, mais dans un tout autre style. De ses nombreuses années comme professeur aux Beaux Arts de Namur, Gilbert Laloux a gardé le goût du partage et de l’enseignement. A La Bresse, en plus du plaisir de la rencontre avec son public, il partagera sa passion le temps d’une Masterclass qui s’annonce déjà très courue. A vos aquarelles !
RDV à ne pas manquer
GILBERT LALOUX
Peintre, sculpteur, joaillier belge de renommée mondiale, Gilbert Laloux présente « Masques et bergamasques », un véritable feu d’artifice de couleurs, de fraîcheur et de poésie, au travers de peintures dépouillées et riches en symboles. Sculptures et œuvres sur papier complètent l’exposition.
EXPOSITIONS COMPLÉMENTAIRES
Du 2 au 31 juillet : sam*, street art
Du 3 au 21 août : costumes et masques vénitiens, avec le Carnaval vénitien de Remiremont
Du 23 août au 11 septembre : masques africains, collection présentée par Chyc Polhit.
ÉVÉNEMENTS (GRATUITS)
Dimanche 3 juillet, 16h : « 52 ans de création », rencontre avec Gilbert Laloux
Mercredi 20 juillet à 20h : « À vos masques, prêts, parlez ! », animation poétique
Dimanche 31 juillet : peinture en live de sam* dès 10h, rencontre avec Gilbert et Samuel Laloux à 16h
Mardi 2 août, 15h : masterclass d’aquarelle avec Gilbert Laloux (tout niveau, sur inscription)
Mercredi 3 août à 20h : concert classique piano-chant, Debussy, Mozart, Fauré…
Mardi 9 août, 18h : présentation « La grande comédie d’un Carnaval Vénitien »
Vendredi 2 septembre, 20h : table ronde « l’art démasqué »
Dimanche 11 septembre, 16h : table ronde « masques et arts primitifs »
POUR LES ENFANTS
Pendant la durée de l’exposition, des parcours conçus pour eux, avec enquêtes, puzzles, coloriages…
Mercredi 13 juillet : atelier « Ballons messagers »
Mercredi 10 août : atelier « L’arbre aux sourires »
Mercredi 17 août : atelier « La boca della verita ».
Maison de La Bresse – 7A rue de la Clairie – 03 29 62 65 95 • maisondelabresse.fr • labresse.fr
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