
L’exposition « Aérosol. Une histoire du graffiti » s’invite sur les murs du musée des Beaux-arts de Nancy, du 2 avril au 31 août. L’art du bombage sous toutes ses formes, depuis les années 1960.
Un coup de spray par ici, un autre coup par là et le graffiti prend vie. Aujourd’hui, il est partout. Palissades, façades d’immeubles, murs, rames de métro et autres wagons de train, coins de rues et autres espace de créativité. Cette forme d’expression artistique plurielle, riche de plus d’un demi-siècle de pratique est tantôt illégale, tantôt tolérée et désormais commandée par des collectivités, entreprises privées et associations. Tout cela méritait bien une grande rétrospective.
C’est chose faite. Après un séjour à Rennes, Nancy accueille au musée des Beaux-arts, l’exposition « Aérosol. Une histoire du graffiti ». Résultat d’une coopération exemplaire entre professionnels des musées et protagonistes de l’art urbain, cette exposition relate une histoire parallèle, presque insaisissable et pourtant fondamentale, reflet des transformations radicales de la société : celle de l’émergence du graffiti, des années 1960 à nos jours.
Portée par Nicolas Gzeley et Patrice Poch, à la fois artistes et chercheurs, acteurs du projet Arcanes du Centre national de ressources numériques de l’art urbain, l’exposition se présente comme un récit pluridisciplinaire, documenté, historique, aussi exhaustif que possible. Des objets, outils, œuvres, archives et témoignages récoltés auprès des protagonistes du graffiti français font la richesse de cette rétrospective.




Messages forts et colorés
Dans une scénographie immersive et pop évoquant la rue, le parcours, enrichi d’œuvres nouvelles, permet de faire la lumière sur les héritages et les métissages qui ont façonné l’art du graffiti en France au cours de ces deux décennies. De l’appropriation de la bombe aérosol à celle de l’espace public pour faire passer des messages et des revendications, aux relations paradoxales avec le milieu de l’art contemporain, aux regards portés par les artistes sur cette forme d’expression, à la popularisation de la culture hip-hop et à la complémentarité avec les groupes rock et punk, à la technicité des pochoirs sans oublier les lieux emblématiques et artistes associés à cet art, c’est une immersion totale qui est proposée. L’exposition met ainsi en lumière ces étapes du processus de reconnaissance de cet art éphémère conçu hors les murs dont la conservation, la mise en exposition et la sacralisation tardaient à se faire jour. Aujourd’hui, à Nancy, le graffiti ne rase plus les murs, il les occupe.
Visitez l’exposition en famille avec les cartes d’exploration « Aérosol »
Conçues spécialement pour les enfants et les familles, ces cartes proposent une variété d’activités qui stimuleront la curiosité, aiguiseront le sens de l’observation et libéreront l’imagination des enfants tout au long de la visite. Disponibles dès le début du parcours. Dispositif gratuit. De nombreuses autres animations sont prévues pour les enfants en parallèle de l’exposition.



Aérosol, du 2 avril au 31 août au Musée des Beaux-Arts de Nancy • Tarif : 10€, réduit 7€, gratuit pour les moins de 26 ans et les étudiants • musee-des-beaux-arts.nancy.fr
Photos © Didier Buriez, Daniel Thierry, Rosine Klatzmann, Denis Riout, Pascal Perquis, Epsylon Point, DR