Julia Vidit avait affirmé, la saison dernière, son ambition de sortir le théâtre des murs, de le rendre accessible à tous. Un mouvement confirmé, amplifié par la saison qui s’annonce.
Temps fort inaugural de l’Acte 3 de la prochaine saison, Micropolis se tiendra du 29 septembre au 2 octobre. En grande proximité avec le public, la manifestation, organisée sur 4 jours (contre 3 l’an dernier), multipliera les moments de théâtre entre site de la Manufacture, le Goethe Institut, l’IAE, l’IECA, le Conservatoire… En même temps qu’elle accroît son périmètre, elle diversifie ses formes et réduit les tarifs. Une dizaine de spectacles itinérants, conçus pour être joués hors des théâtres, y seront programmés, dont plusieurs seront à retrouver plus tard dans la saison. C’est le cas de « Longueur d’ondes », de Bérangère Vantusso, qui raconte l’histoire de l’épopée de Lorraine Cœur d’acier au début des radios libres. Extraits radio de l’époque et Kamishibai (théâtre de papier) complètent la proposition, qui reviendra du 3 au 8 avril dans différents lieux (associations, MJC, centres sociaux…) du département.
Pièce au dispositif original (chaque spectateur porte un casque lui donnant accès aux pensées de la jeune fille présente sur scène), « Le Processus » donne à Catherine Verlaguet, autrice associée au CDN, matière à évoquer l’avortement de façon tout sauf manichéenne.
Évoquons encore le partenariat, établi avec le Festival Musica, qui réunira autour d’une même table Claire Diterzi, Stéphane Guérin et les spectateurs présents à leur « Concert à table ».
Classiques et spectacles étrangers
La saison sera nécessairement rythmée par quelques classiques, revus et corrigés. En réinterprétant « Andromaque », Élodie Ségui, plasticienne scénographe de formation, fait évoluer ses comédiens dans un univers de ruines, après la guerre de Troyes. Face à l’impossibilité de l’amour, de la passion, ils expérimentent des espaces instables. Cette création sera présentée à l’issue de trois semaines de résidence intégrant différents moments de rencontre. Autre classique à la restitution absolument moderne : « Marie Tudor », de Victor Hugo, devenu, sous l’influence de Clémence Longy, « Tudor toute seule ».
Les spectateurs retrouveront également « Leurs enfants après eux », best-seller de Nicolas Mathieu mis en scène de façon très cinématographie par la Luxembourgeoise Carole Lorang. Une œuvre politique et territoriale déclinée, à la manière d’une série, en quatre épisodes de 56 mn (à voir à la suite ou séparément).
Cette saison à venir, la Manufacture continuera à faire une place non accessoire à des spectacles internationaux, et accueillera ainsi des spectacles venus de Belgique, d’Italie, de Sicile. Emma Dante, autrice et metteuse en scène trouvant son inspiration dans la rue, raconte, dans le bouleversant « Misericordia », l’histoire d’un enfant mutique, désarmé, retrouvant vie (et mouvement) grâce à l’amour de trois prostituées.
Des Larmes d’eau douce © Patrick Kuhn Théorème Pissenlit
© Christophe Raynaud De Lage
Créations partagées ou familiales
Fervente partisane du collectif, Julia Vidit s’entoure d’auteurs et autrices, metteurs et metteuses en scène, comédiens et comédiennes « associés », avec lesquels elle collaborera tout au long de son mandat. Thomas Pondevie de la Cie Babel avait réuni 50 personnes pour créer « Fracas », pièce collaborative autour de la notion de violence (au travail, à l’école, à la maison)… Babel reviendra dans « Des moments doux », spectacle créé sur la base des matériaux recueillis. Quant à Julia Vidit et Guillaume Cayet, ils se retrouveront dans le cadre de « Climato quoi ? », création brûlante qui fera appel à des comédiens amateurs, des lycéens et des musiciens. Vous souhaitez faire partie de l’aventure, ce qui suppose de s’engager sur une période relativement longue, week-end compris ? Rendez-vous le 15 octobre pour une rencontre autour du projet !
Dernier axe, fort, de la programmation : les spectacles dits « en famille », accessibles aux enfants et parfaitement visibles par les accompagnants adultes, et même adultes seuls. Monté en partenariat avec les NJP, « Hansel et Gretel » réunira, du 13 au 15 octobre, musiciens et instruments anciens. En janvier, « Histoire(s) de France » amènera des collégiens à réinterpréter l’histoire de France. En mars, « Le Théorème du Pissenlit » dénoncera le travail des enfants à travers un voyage initiatique. Et parce que rien ne vaut l’expérimentation, chaque mois, des ateliers uniront parents et enfants en binômes créatifs. D’autres, le temps d’un week-end, inviteront les adultes à s’essayer à une pratique artistique. A vous de jouer !
À l’achat d’un pass, plus besoin de décider immédiatement des spectacles à voir ! Vous pourrez décider en cours de saison • Le CDN se dote par ailleurs d’un nouveau site internet et d’une nouvelle interface de réservations • theatre-manufacture.fr
Publireportage - photos © Bruno Di Marco, Jean Marc Lobe, L'Organisation, Christophe Raynaud De Lage, Patrick Kuhn, DR