L’an dernier, le cirque Arlette Gruss s’était retrouvé confiné à la fin de son séjour nancéien… sans savoir que ses artistes ne seraient autorisés à reprendre leurs numéros qu’un an plus tard. Début octobre 2021, la troupe réservait donc à son public aixois la primeur d’Excentrik, son nouveau spectacle… Next stop : Nancy et les nancéiens !
Excentrik ! Si les spectateurs retrouveront, dans ce nouveau spectacle, le nom et la philosophie de l’ancien, ils se réjouiront de constater que la moitié des numéros qui leur seront présentés sont inédits. Et assisteront, en tout, à quinze numéros pour deux heures de spectacle, hors entractes… Dont une grande partie passée à rigoler, à s’extasier, à s’émerveiller, à vibrer, à frissonner ! Car, invités à « faire la différence », petits et grands accepteront sans sourciller de s’engager dans le chemin qui leur est proposé et graviront les marches du temple des rêves pour s’envoler vers les étoiles. Hormis les acrophobiques, que la peur panique de la hauteur pourrait freiner…
Dans ce qui se veut être une « célébration de l’humanité sans précédent dans l’histoire du cirque », la troupe du cirque Arlette Gruss sera guidée par Jack, créature excentrique et attendrissante… Sur fond de numéros totalement inédits et parfois même révolutionnaires, la nouvelle génération dorée « made in Arlette Gruss » se propose, tout bonnement, d’actionner la machine à réinventer le cirque pour une voyage de deux heures exquis et inoubliable… Franchement, comment résister ?
Voyage intemporel en deux actes
Ce voyage intemporel en terre Excentrik se déroulera en deux actes comprenant chacun leur lot de féérie et de drôlerie, d’absurde et de fantastique… Ainsi, durant l’Acte I : Alexis Gruss-Biasini présentera ses Falabellas, poney miniatures au talent non proportionnel… Le clown André fera « péter les watts » et le Team Street Workout jouera « les gros bras ». Tandis que le clown César Dias, lui, « dégaine(ra) d’entrée », Lindia Biasini Gruss et Laura-Maria Gruss vous emmèneront dans leurs « rêves équestres »… Et quand Julia Friedrich et Kevin Gruss seront en « osmose » du haut de leur sangles aériennes, le duo Supka renouvellera votre vision du jonglage. Enfin, Alexis, Eros et le duo Lyd formeront un quatuor en or de cyclistes acrobatiques, tandis qu’André et Valentina Gruss vous introduiront auprès de leur invité surprise…
Et c’est en grandes pompes et en fanfare que débutera l’Acte II, avec Mr. Loyal, les danseurs et l’orchestre du cirque Arlette Gruss… Suite à quoi vous embarquerez avec Sarah Houcke, pour une balade exotique à dos de dromadaire… Tandis qu’André plongera dans le grand bain, la troupe vous démontrera qu’elle a plus d’une corde (à sauter) à son arc ! Le duo Rolling Wheel seront pieds et poings liés sur sa roue allemande, aussi librement que la compania Havania jouera, elle, de sa barre russe… Enfin, Pierre Marchand se révèlera diabol…iquement impressionnant. Cette belle série se conclura par un final diablement Excentrik, évidemment !
Dossier de Cécile Mouton
L’Arche, nouveau vaisseau amiral !
Après la Cathédrale et le Privilège, les spectateurs nancéiens du cirque Arlette Gruss monteront bientôt à bord de l’Arche, nouveau prodige de technique alliant confort, technologie et esthétique, pensé pour et par le public… Et si le spectacle commençait bien avant l’entrée en piste de Monsieur Loyal ?
Elle accueillera bientôt les « ooooooh » de spectateurs émerveillés, recueillera les rires et la spontanéité des plus jeunes… L’Arche, nouveau théâtre du cirque Arlette Gruss, « rutilant vaisseau » à la blancheur éclatante, « mastodonte itinérant » aux multiples facettes, a été conçue pour répondre au mieux aux attentes du public. Et quel meilleur moyen de s’en assurer que de recueillir, studieusement, les commentaires des visiteurs, représentation après représentation, enquête de satisfaction après enquête de satisfaction ? Résultat de ce travail de fourmi, un maître des illusions capable de se changer, en quelques commandes seulement à activer, d’une salle de 1300 places, en configuration standard, à en salle de 600 places, le temps de dîners-spectacles !
Modernité, confort, accessibilité
En reprenant les codes de ses prédécesseurs, la Cathédrale, qui brillait par son gigantisme, et ceux du Privilège, dont les mâts extérieurs ont constitué une évolution fondamentale, Gilbert Gruss et son ami – et alter ego – Julien Lhomme ont conçu un monstre d’adaptabilité et de confort. Une fois monté – la tâche requiert deux jours entiers ! –, ce miracle de technologie et d’esthétisme se distingue par la modernité de ses espaces intérieurs, lesquels regroupent en un seul tenant hall d’accueil, salle de spectacle et coulisse…
Pièce-phare des nouvelles installations : un gradin flambant neuf ! De confection italienne, il est équipé de sièges individuels rabattables, eux-mêmes pourvus d’une assise et d’un dossier en coussin… Et le confort yeux n’a rien à envier à celui du corps ! La disparition des mâts intérieurs ainsi que l’organisation en quinconce des sièges en bord de piste, désormais disposés sur trois niveaux, assurent en effet aux occupants de ces derniers une visibilité totale… Sièges comme rangs sont, par ailleurs, davantage espacés, pour plus de confort !
Enfin, souhaitant que tous, y compris les personnes à mobilité réduite, puissent bénéficier du même niveau de confort, le cirque Arlette Gruss a réoptimisé l’espace, élargi les coursives, et parqueté intégralement ses sols… Alors courez profiter de ce concentré de technologie pensé pour et par vous… et dites-nous ce que vous en aurez pensé !
L’arche en chiffres
2 • jours sont nécessaires pour monter la structure
1 • million d’euros ont été investis dans la rénovation des espaces
3 • kilomètres de velours rouge habillent le chapiteau
600 • spectateurs peuvent participer aux dîners-spectacles
1300 • spectateurs, au spectacle en configuration normale
Le dîner-spectacle, fromage et dessert !
C’était, pour lui, une manière d’assurer l’avenir tout en ouvrant son champ des possibles… Le cirque Arlette Gruss propose désormais des dîners-spectacles ! L’occasion, pour les spectateurs, de s’offrir les joies d’un repas gastronomique tout en profitant d’un spectacle revisité… So chic !
S’il lui était déjà arrivé, par le passé, de privatiser ses espaces, c’était ponctuellement, et à la demande exclusive de différents partenaires… le cirque Arlette Gruss savait donc que l’idée séduirait. La nécessité de se réinventer après la crise de la Covid l’aura convaincu de se lancer.
Avec le dîner-spectacle, réjouissances alliant art culinaire et arts de la piste, il propose à un public de gourmets plus de trois heures d’enchantement… Et parce qu’il ne s’agissait pas d’une lubie ou d’un galop d’essai mais bien d’un projet au long cours, le cirque a vu les choses en grand et investi dans de nouvelles installations alliant adaptabilité et modernité, pour un maximum de confort et de plaisir ! Ainsi converti en salle de dîner-spectacle itinérante unique en Europe, et temple culino-circassien, le nouveau chapiteau n’en est que plus magique !
Une proposition sur-mesure
Le dîner n’étant pas son cœur de métier, il aura fallu, pour l’entreprise, repenser son organisation, ses installations… D’où un nouveau gradin sur-mesure de 1 300 places assises, pouvant laisser place à 600 places avec tables de restaurant. Côté assiette le cirque Arlette Gruss nourrissait une double-ambition : solliciter en priorité les traiteurs locaux, premières victimes de la crise sanitaire, et fournir une prestation haut-de-gamme n’utilisant que des produits frais et bio. A Nancy, ville qui accueillera la première nationale de ce nouveau format, c’est à la Maison Marcotullio, au savoir-faire incontesté, à qui reviendra le soin d’étrenner ces nouvelles infrastructures en y installant sa cuisine et son personnel.
Avec ou sans boissons… végétarienne ou carnivore… apéritive ou exhaustive… en carré d’or, carré d’argent ou à l’orchestre… Les options ne manquent pas ! Sur réservation préalable (a minima une semaine en amont), les convives profiteront d’un service à table, pendant que, sur la piste, les animations s’enchaîneront… A la suite du dîner, ils se verront servir le spectacle dans une version revisitée. Ces soirées mêlant plaisir des papilles et émerveillement des yeux auront lieu certains vendredis et samedis soirs… A vos agendas !
DATES DES PROCHAINS DINERS-SPECTACLES
Les dîners-spectacles nancéiens se tiendront :
Samedi 23 octobre à 19h30
Vendredi 29 octobre à 19h30
Samedi 5 novembre à 19h30
Veillez à réserver au plus tard sept jours en amont sur
www.cirque-gruss.com
Arlette Gruss & Nancy
« Entre Nancy et le cirque Arlette Gruss, c’est une histoire d’amour vieille de trente-quatre ans »… Georgika Kobann, veuf d’Arlette Gruss et créateur du cirque éponyme, en atteste : difficile d’évoquer le lien indéfectible entre la troupe itinérante et la cité ducale sans céder au registre amoureux… Zoom sur les raisons d’une affection réciproque.
Un lien d’amitié et de fidélité qui résiste aux changements d’équipes municipales et aux années, c’est du solide ! S’ils y regardent de plus près, les Nancéiens trouveront dans leur environnement, pourtant familier, plusieurs indices de cette proximité historique entre cirque Arlette Gruss et Nancy. Une table Arlette Gruss à l’Excelsior, côté droit de la salle… Une allée Arlette Gruss place Carnot, carrefour emblématique où se croisent, à chaque installation du cirque, étudiants et artistes…
Des personnes-repères
Et puis il y a ces personnes-repères avec lesquelles la relation est encore plus particulière, parmi lesquelles Jean-Louis, gérant du kiosque de la Place Carnot, où la troupe Gruss s’attable régulièrement pour se détendre, quand le bistrotier, le soir venu, se fait spectateur… ou Jacques Gaudot, journaliste à L’Est Républicain et coauteur du livre d’Arlette Gruss… mais aussi ces spectatrices des premiers rangs, fidèles à la famille Gruss depuis plusieurs générations… et les commerçants, restaurateurs et producteurs auxquels les artistes du cirque réservent, pour quelques semaines, leurs déplacements en groupe, leurs grandes tablées. « Nous sommes de bons clients et tenons à nous imprégner de la culture, à découvrir les spécificités de l’endroit où nous sommes. Nous testons différents restaurants tout au long de notre séjour, découverts grâce au bouche-à-oreille », précise Georgika Kobann. Et puis il y a ce public qui se distingue par sa fidélité et son expertise, celui dont les applaudissements sont gages de spectacle réussi.
Un environnement idéal
Fan inconditionnel de la Place Stanislas, c’est au Jardin éphémère, à deux pas, que Georgika Kobann réservera, une nouvelle fois, ses premiers pas nancéiens… Tout en se félicitant, une fois de plus, des conditions d’installation dont le cirque bénéficie ici. « Nous avons la place pour mettre nos véhicules, nous sommes en plein centre-ville… C’est précieux et rare ! ». Cela, ajouté à la confiance sans cesse renouvelée des municipalités et à l’accueil chaleureux du public, fait de Nancy une halte dorée…
Cette année, par volonté de réduire les étapes et d’augmenter le temps passé sur place, le cirque s’arrêtera dans seize villes seulement ; et restera à Nancy du 22 octobre au 7 novembre. Respectueuse de ceux qui l’accueillent, l’équipe veillera, comme à son habitude, à nettoyer la place avant de reprendre la route pour Amiens, Villeneuve d’Ascq, Paris puis Bordeaux…
Ses quartiers d’hiver, elle les prendra, comme d’ordinaire, à Fontaines Saint-Martin dans la Sarthe, sur un terrain d’une cinquantaine d’hectares qui assure par ailleurs aux animaux retirés de la piste une retraite paisible…
zoom sur Pierre Marchand et Laura-Maria Gruss
Il a 36 ans, elle en a 21, sa passion est née de rencontres, elle est une enfant de la balle… Rencontre avec Pierre Marchand, maître du diabolo, et Laura-Maria Gruss, artiste équestre.
Pierre Marchand
Comment résumer votre parcours ?
D’origine corse, j’ai grandi en Afrique jusqu’à l’âge de 7 ans. Revenu à Paris, mes parents, enseignants, m’ont proposé d’intégrer l’Académie Fratellini à Paris, manière pour eux d’adoucir mon retour en France en m’ouvrant à une discipline mêlant sport, danse, musicalité et jeu d’acteur… Entre 8 et 10 ans, j’y passe tous mes mercredis et samedis. Je rencontre Italo Medini, professeur de diabolo, qui décèle en moi des prédispositions… J’ai alors rejoint l’Ecole des enfants du spectacle et jusqu’au bac, mené de front vie scolaire et vie artistique. J’en garde un excellent souvenir !
Votre bac en poche, vous signez votre premier contrat pour le cirque national norvégien…
Je quitte ma famille et Paris… A mon retour en 2003, je suis invité au festival européen de cirque en Allemagne, et c’est là que démarre ma carrière. Depuis, j’ai amassé les prix et travaillé dans les plus grands endroits du monde à Paris, en Allemagne, en Amérique du sud… J’ai toujours eu la chance d’avoir trois à quatre ans de contrat signé d’avance. Et si mon numéro, qui m’a demandé dix ans de travail quotidien à raison de 800 shows par an, n’a pas changé, le rapport avec le public fait que, quel que soit l’endroit, le challenge et l’adrénaline sont là.
Il y a quelques semaines, vous rejoigniez le cirque Arlette Gruss…
Je n’envisageais pas de finir ma carrière sans avoir foulé la piste du plus beau des cirques itinérants en France ! J’y ai découvert un environnement de travail extraordinaire. L’équipe est humble, attentionnée, passionnée et au service du public. Les conditions techniques sont à tomber par terre. Et que dire du public ? Il est exceptionnel.
Laura-Maria Gruss
Petite-fille d’Arlette, fille de Gilbert et Linda Gruss, votre parcours pourrait sembler logique…
Pourtant mes parents nous ont toujours laissés libres de faire autre chose. Mais pour moi, devenir artiste était une évidence ! Tout en changeant d’écoles au gré de notre tournée, je mesurais ma chance d’être entourée d’animaux et d’artistes, de voyager… Le cirque, c’est le plus beau métier du monde, un milieu riche de ses nationalités, de sa diversité artistique et qui fait rêver, simultanément, 1300 personnes !
Comme vos parents, vous vous êtes spécialisée dans les arts équestres…
C’est à 6 ans que j’ai débuté les entraînements, avec six poneys shetland offerts par mes parents pour Noel. A 8 ans, je présentais mon premier numéro, et chaque année depuis, il s’étoffe et se complexifie. Des six poneys de mon enfance, quatre sont en retraite et deux évoluent encore, dont l’un avec petite sœur, qui a repris mon premier numéro !
A quoi ont ressemblé votre enfance, votre adolescence ?
Contrairement à ce que beaucoup pensent, nous ne vivons pas en vase clos. La seule différence ici est la douceur… Entre ados, il n’y a pas de compétition, on ne se juge pas. Dans un sens, on se sent protégé de certaines dérives de l’extérieur… Pour ma part, j’ai choisi d’arrêter l’école à l’âge de 17 ans, avec le sentiment d’être arrivée au bout de mes capacités… Ce que j’aimerais, c’est succéder un jour à mon père, et continuer à faire rêver les gens.
Un mot à ceux qui jugent le cirque ringard ?
Que nous évoluons avec notre temps, que ce soit au niveau de la musique que des lumières, que des numéros ! En permanence, nous faisons de nouvelles propositions, tout en restant dans la tradition. Notre cirque n’est pas celui de tout le monde, nous nous réinventons sans cesse pour le rendre encore plus beau.
Photos © Cirque Arlette Gruss, DR