« NJP aime toutes les musiques ! » Voilà le mantra de cette 46e année, à vivre intensément du 9 au 19 octobre. Surprises et soirées immanquables sont au rendez-vous… !
En juin dernier, l’équipe du NJP dévoilait l’affiche (ou plutôt les cinq affiches !) de la nouvelle édition du festival. Signées du graphiste Philippe Tytgat, l’avion est symbole ici d’évasion et de traversée artistique. Mais aussi de décollage et de nouveau départ ! Car si Claude-Jean Antoine dit « Tito » reste le président du festival, Thibaud Rolland prend cette année les commandes en tant que directeur et programmateur (remplaçant de Patrick Kader), épaulé par Justine Loubette, directrice adjointe.
Soucieux de conserver l’ADN du festival, le trentenaire a néanmoins voulu mettre sa petite touche personnelle. Amoureux de jazz autant que de hip hop, d’électro ou de musiques du monde, l’éclectisme du Nancy Jazz Pulsations, qui fait aujourd’hui sa renommée, est toujours au rendez-vous pour cette 46e année !
Jazz : entre pointures et découvertes
Le festival s’ouvrira le 9 octobre avec une jolie affiche à la salle Poirel réunissant Mayra Andrade et Sarah McCoy. Pour les fanas de jazz, il y aura les surprenants Kokoroko (10 octobre), partie intégrante de la scène jazz londonienne ou des pointures à l’image de Rymden (14 octobre) regroupant deux formations scandinaves emblématiques (E.S.T. et New Conception of Jazz). Le 17 octobre, Jean-Luc Ponty fera revivre la grande époque du jazz électrique des années 70, 25 ans après son dernier passage au festival. Enfin, à ne pas manquer : Kyle Eastwood (10 octobre), qui, au-delà d’être le fils de Clint Eastwood, est un jazzman de renom et compositeur de bandes-originales de films réputés.
Pour les sonorités des musiques du monde, le festival fait confiance à ¿Who’s The Cuban? (11 octobre), en première partie d’Angélique Kidjo, qui passe en version XXL avec une création inédite préparée spécialement pour NJP ! Onze soufflants et un batteur du Nancy Ska Jazz rejoignent le plus cubain des groupes français.
Catherine Ringer, Metronomy, Deluxe…
Parmi les soirées les plus attendues, Catherine Ringer viendra chanter Les Rita Mitsouko (15 octobre) dans un show électrisant. Les spectateurs auront, par la même occasion, la chance d’applaudir Lou Doillon et Dégage ! Côté électro, le 18 octobre réunira Metronomy, Naive New Beaters et Catastrophe. Deluxe (16 octobre) devrait aussi faire salle comble avec une soirée aux accents soul grâce à Lee Fields & the Expressions et Michelle David & The Gospel Sessions.
Un concert hommage à Django (14 octobre) avec Angelo Debarre & Gipsy Unity 5tet, Samarabalouf et Di Mauro Swing. Paul Personne, Nadia Rose, Raphael Saadiq… viennent compléter cette belle 46e programmation, toujours rythmée par Pépinière en Fête le 13 octobre !
NJP a aujourd’hui la volonté de faire perdurer l’esprit et l’identité du festival de 1973, celle des choix ambitieux, des beaux moments de musique live, du défrichage et des grands noms qui font le paysage artistique français et international ! Pauline Overney
Du 9 au 19 octobre • Renseignements : 03 83 35 40 86 • Billetterie : [email protected] • Programme complet : nancyjazzpulsations.com
« Il y a une liberté totale à NJP ! »
Le jeune trentenaire Thibaud Rolland prend les rênes du festival cette année et succède à l’emblématique Patrick Kader.
De stagiaire à directeur-programmateur : Thibaud Rolland et le NJP, c’est une grande histoire. De passionnés. Octobre 2008 : sous le chapiteau, Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten, « des bassistes assez légendaires » se souvient Thibaud. « Je découvrais ces trois mecs sur scènes mais aussi Nancy, le NJP, le chapiteau. C’était l’un des meilleurs concerts de ma vie. » À ce moment, Thibaud sait qu’il veut devenir stagiaire pour NJP. « C’est un festival qui me parlait car il mêlait jazz, électro, hip hop. Ça m’a toujours intrigué ! »
Enfant, il commence le saxophone. Après un parcours musique classique au conservatoire de Reims, il intègre la classe de jazz où il s’épanouit. De fil en aiguille, il intègre le groupe Meltin’ : « On fait pas mal de concerts, on a notre petite notoriété et on sort en album en 2010 ! » À cette occasion, Thibaud fonde Velours, sa société culturelle. « L’un de nos premiers concerts a été Groundation à la Cartonnerie à Reims. Aujourd’hui, on programme Les Noces Félines au Palais du Tau et au Château de Malbrouck, un festival de hip-hop qui s’appelle le Boom Bap Festival ou encore La Guinguette Rémoise durant l’été. »
« Ce poste j’en rêvais, c’est clair ! »
Mais le NJP dans tout ça ? En parallèle, Thibaud revenait tous les mois d’octobre pour le festival. « La première année en stage, je m’occupais de la programmation du Nancy Jazz Poursuite et de la production à La Manufacture et à Poirel. Ça me plaisait bien car ces salles étaient magnifiques et plutôt teintées jazz. Je faisais des comptes rendus artistiques à Patou [Patrick Kader, ancien directeur, NDLR] régulièrement ! »
N’y voyez pas là un excès de zèle. Juste un jeune passionné par ce qu’il fait. Plus les années passent, plus le poste de directeur est dans la tête de Thibaud. « J’en rêvais c’est clair. Puis un jour j’en ai parlé à Patou. Ça s’est fait naturellement car il m’a dit qu’il pensait aussi à moi. » L’an dernier, le jeune homme est nommé « conseiller artistique »
de Patrick Kader pour « commencer la transition ».
C’est peut-être pour cette raison que Thibaud Rolland paraît décontracté. Parce qu’il connaissait déjà le métier. Mais lorsque l’on lui demande s’il est stressé, il répond en rigolant : « À vrai dire, je suis sous pression depuis 11 ans. Alors je ne sais plus trop quand je le suis ou pas ! » Mais il a abordé sereinement ce nouveau poste et ses nouvelles responsabilités « en gardant l’ADN du festival. La programmation, je l’ai construite avec ce j’aime et mais aussi ce que j’aime moins. Car l’important dans ce métier c’est d’être perméable et à l’écoute. Je prends toujours la température de mes proches calés en rap, en jazz, ou en techno, en reggae… C’est important. Il y a une liberté totale à NJP et c’est ce qui me plait ! »
Si le jeune directeur veut garder l’esprit intact du festival, il compte bien, avec son équipe, frapper fort sur les actions autour du festival : « Nous avons mis en place beaucoup de nouvelles choses pour cette 46e édition. Une expo photo géante dans les commerces, la création kora-sax, la transition écologique et responsable du festival, les quartiers musique que l’on étend à l’année… » Convaincu que la culture est nécessaire à l’épanouissement des habitants et au développement du territoire, Thibaud met toute son énergie à redonner une visibilité à NJP pour attirer le plus grand nombre. Entouré de son équipe solide, du bureau et de 200 bénévoles, il est plutôt impatient de « vivre, pour la première fois un NJP, avec cette casquette de directeur » et « espère que chaque spectateur trouvera son moment d’évasion ». Pauline Overney
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