La gaieté, l’enthousiasme et l’optimiste de la photographe Eva Barabra envahissent la galerie Z de la MJC Bazin à partir du 11 janvier.
Elle a une voix souriante. Passionnée de photographie depuis son enfance, Eva Barbara se dit « photoptimiste ». Originaire de Commercy dans la Meuse, elle fait des études d’arts du spectacle, d’économie avant d’être diplômée d’une école de communication à Bruxelles. Mais son objectif n’est jamais bien loin. « Déjà lorsque j’étais étudiante, j’avais des petits jobs en tant que photographe et je me suis rendue compte que c’est ce que j’aimais le plus. Je me suis donc mise à mon compte il y a quelques temps. »
Petite, Eva accompagne son père dans les rassemblements de voitures américaines dont il était fan. « Je devais bien m’occuper alors je prenais en photo les voitures, la foule. Ce qui me plaisait, c’était l’ambiance chaleureuse qui y régnait, comme si nous étions de retour dans les années 50. » En mai dernier, elle expose 14 photos de ces salons sur les murs de la galerie « Sur son 31 » rue des Quatre Églises à Nancy. Et déjà, on remarque son envie de photographier des gens souriants, voire en plein fou rire.
Au cœur du festival
« Chacun voit la vie selon un prisme qui lui est propre. Moi j’ai décidé de regarder le bon côté des choses, la vie est belle ! » Tellement belle qu’Eva est aujourd’hui installée à Toulouse, une ville à son image. Mais elle reviendra à Nancy, le 11 janvier prochain, pour le vernissage de son exposition « Going NoWhere » à la galerie Z de la MJC Bazin. Et elle compte bien embarquer le visiteur dans une expérience immersive.
Cette exposition rassemble des photos prises lors du festival « NoWhere » qui se déroule près de Saragosse, en Espagne. Un petit frère du célèbre « Burning Man ». « Ce festival a été créé en 1986 dans le Nevada par un groupe d’artistes et, depuis, ça a pris une ampleur incroyable ! Je vais au NoWhere depuis deux ans, et je suis complètement tombée amoureuse de cette ambiance. » Concrètement, c’est un festival de l’improvisation, de l’indescriptible… voire de l’irréel. Pendant une semaine, entre spectacles et concerts, les « burners » bâtissent des chars et des sculptures qu’ils font ensuite brûler la nuit tombée. « Aucun argent ne circule sur le festival, ces valeurs d’autosuffisance et de partage m’ont vraiment séduite » souligne Eva Barbara.
Exposition en réalité augmentée
Pour donner un cadre à ce festival, les créateurs y ont défini dix principes : l’intégration radicale, le don, la dé-commercialisation, l’autosuffisance, l’expression personnelle, l’effort collectif, la responsabilité civile, la participation, l’instantanéité et le fait de ne laisser aucune trace. « Pour mon exposition, il y a donc dix photos qui représentent ces dix principes. » Mais toute l’originalité réside dans le fait que cette exposition est conçue en réalité augmentée : chaque cliché peut être photographié via son smartphone grâce à l’application « photoptimiste » (gratuite sur Android et Ios) et « les visiteurs pourront entendre des personnes parler de leur expérience selon leur principe » explique Eva. « J’ai travaillé sur ce projet avec Kash Yopé, mon compagnon, que j’ai rencontré au NoWhere. Il est artiste numérique et notre but est de vulgariser la photographie et les nouvelles technologies. » Par exemple, cette jeune fille représente « la participation » et lit un poème qui met en scène un colibri essayant d’arrêter un feu de forêt, en dispersant une goutte d’eau après l’autre. Tous les autres oiseaux lui disent : « Mais tu es fou, tu vas brûler ! » et il leur répond : « Mais, non, si tout le monde s’y met, nous éteindrons le feu. »
Pour Eva Barbara, la photographie est avant tout un travail du regard. Elle pose ici ses yeux sur une humanité en harmonie, décomplexée et solidaire « en immortalisant tous les bons moments ».
Galerie Z – 47 rue henri Bazin à Nancy • Jusqu’au 22 février 2019. Vernissage le vendredi 11 janvier à 18h30 • Renseignements : 03 83 36 56 65 ou mjcbazin.com • photoptimiste.com
Photos © EvaBarbara Photoptimiste, DR