Des poissons volants pour Saint-Nicolas

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Depuis quelques jours, l’Arc Héré abrite des centaines de poissons volants. « L’arc’quatique » est l’œuvre du plasticien Daniel Mestanza, une commande de la ville de Nancy pour les fêtes de Saint-Nicolas.

Dans son atelier de la MJC des Trois Maisons, Daniel Mestanza essaie de réparer l’une de ses tortues : « L’œuvre a été vandalisée la nuit dernière. Tout un mobile a été détruit et une tortue a même disparu. » Nous sommes à quelques jours de l’inauguration de fêtes de Saint-Nicolas à Nancy mais cet éternel optimiste ne perd pas son sourire.

Né à Thionville, Daniel Mestanza a travaillé en tant que graphiste à Paris avant de revenir, il y a huit ans, à Nancy. Après s’être formé aux outils du numérique, il s’est tourné vers la sculpture : « Lorsque l’on éteint l’ordinateur, il n’y a plus rien, c’est frustrant. Je suis devenu papa et je fabriquais des jouets pour mes enfants. En 2007, j’ai eu ma première commande pour une scénographe qui m’avait demandé une marionnette de ventriloque à l’effigie de Charles Aznavour. » À partir de ce moment-là, Daniel Mestanza développe sa capacité à produire des œuvres en volume avec des matériaux légers comme le carton mais aussi l’utilisation de mécanisme.

« Amener l’art dans la rue »

Daniel Mestanza est profondément attaché à son atelier, son tout premier. Dedans, il y a construit des arbres de plus de quatre mètres de haut pour un spectacle. Il y a aussi confectionné la grande girafe trônant devant la MJC : « C’est une œuvre participative où tout le monde est venu coller un bout de carrelage pour la recouvrir. Aujourd’hui, je me sens intégré à la MJC et à la vie du quartier. Mon but est de rayonner et de participer à la vie culturelle de la ville » dit-il en toute humilité.

En 2011, la ville de Nancy lui passe sa première commande pour les fêtes de Saint-Nicolas. « Ils m’ont laissé carte-blanche et ce qui m’intéressait, c’était de proposer mes œuvres au plus grand nombre, d’amener l’art dans la rue. Le défilé de Saint-Nicolas était parfait pour ça ! » Ses trois géants, représentant les personnages de la légende, seront installés cette année Porte de la Craffe.

Au début, Daniel Mestanza travaillait des armatures en métal. Puis il a découvert le plastique ondulé, un matériau très léger et malléable qui est devenu, au fil du temps, sa marque de fabrique.

Fluidité déconcertante

« L’arc’quatique » regroupe près de 200 poissons : raies, tortues, sardines, barracudas… Tous sont recouverts d’un tissu laissant passer la lumière et dévoilant également le mécanisme. « C’est une volonté pour moi de proposer quelque chose de simple qui transporte le spectateur dans une bulle de rêve. » Le règne animal est très présent chez le plasticien qui s’inspire particulièrement du mouvement. Ainsi, ses poissons se dandinent avec une fluidité déconcertante. L’Arc Héré est habité de cette magie qui transforme même cette flaque d’eau stagnante en un élément à part entière du décor. « En fait, l’idée est venue en partant d’un constat simple : Saint-Nicolas est aussi le Saint Patron des marins. Et comme le thème de cette année est les quatre éléments, ici je représente l’eau. »

Cette mise en scène est accompagnée d’une immersion sonore en ré avec plusieurs pistes, plus ou moins longues, partant les unes après les autres : « Ça donne une composition musicale différente au fil des 24 heures ! » L’Arc Héré, d’habitude simple lieu de passage entre deux places majestueuses devient, grâce à Daniel Mestanza, un lieu de contemplation propice à un voyage fantasmé au cœur des fonds marins.

Pour découvrir l’artiste : danielmestanza.com

Photos © DR