Pour profiter de la présence bénéfique des insectes auxiliaires dans le potager, il faut, dès avril, semer les fleurs annuelles qui ne manqueront pas de les y attirer.
Petit problème à l’attention des jardiniers férus de mathématiques : sachant qu’un paquet de 1 gramme de semences de Coréopsis tinctoria contient près de 1 000 graines et coûte environ 3 euros, quel est le coût d’une graine, et donc d’une future plante ? 0,3 centime d’euro, bravo ! Comparé au prix d’un tout petit godet de cette même fleur annuelle vendue dans une jardinerie, disons-le tout de suite, l’écart est d’au moins 1 000. D’où l’intérêt de semer les annuelles en avril plutôt que de les planter en mai ou juin.
Des fleurs pour les insectes
Les fleurs mellifères, riches en pollen et en nectar, sont très intéressantes à installer à proximité du potager car elles attirent en masse les insectes auxiliaires. Or ceux-ci assurent la pollinisation des plantes entomophiles (cucurbitacées, petits fruits…) mais aussi, pour certains, protègent les semis de la prédation des ravageurs et de leurs larves (pucerons, chenilles…). Si bon nombre de vivaces (nepeta, gaura, perovskias…) ou d’arbustes (buddleia, lavande, abélia…) sont capables d’assurer ce rôle attractif, les fleurs annuelles ont l’avantage de pouvoir couvrir rapidement de grandes surfaces à moindre frais. De faible encombrement, elles peuvent être installées partout, autour, mais aussi dans le potager, sans réduire les surfaces de culture. Enfin, en les laissant se ressemer naturellement, ou en récupérant les graines, vous les retrouverez chaque année.
Des fleurs contre les nuisibles
Certaines fleurs annuelles agissent aussi directement pour le bienfait du potager, comme la capucine (naine ou grimpante), qui attire à elle les pucerons et les empêchent donc d’aller coloniser les autres cultures ou la phacélie qui, en plus d’être très mellifère, assure un décompactage du sol par ses puissantes racines pivots. D’autres ont intérêt à être disséminées dans le potager, en particulier auprès de certaines plantes sensibles, comme les tagètes (œillets d’Inde), qui éloignent les nématodes des tomates, les soucis qui protègent les framboisiers de la maladie du dessèchement, et les cosmos qui désorientent les piérides du chou.
Semis direct pour un effet de masse
Au mois d’avril, il est déjà possible de semer directement en terre la plupart des fleurs annuelles. Pour occuper les larges zones périphériques, rien ne vaut le semis en place. Effectué directement à la volée sur un sol désherbé et finement émietté, il permet de couvrir facilement une surface importante. Qu’il s’agisse de semis en mélange ou d’une seule variété, semez à la volée, en mélangeant éventuellement les graines avec deux à trois fois leur volume de sable pour faciliter l’espacement entre les graines. Avec un râteau, recouvrez ensuite les graines, tassez légèrement et arrosez en fine pluie. Si besoin, éclaircissez deux à trois semaines plus tard en ne laissant qu’un plant tous les quinze centimètres.
Semis en godet pour une grande précision
Dans le cas des cultures associées au sein même du potager, le semis en godet puis le repiquage en place permet de placer les plantes auxiliaires à l’endroit exact où l’on souhaite les voir s’épanouir, sans gêne pour le voisinage. Utilisez pour cela des godets biodégradables qui évitent le stress du dépotage. Semez deux à trois graines par pot puis gardez le plant le plus vigoureux. Benoit Charbonneau
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