Pour apporter de la couleur, le jardinier peut compter sur les arbres et les arbustes à feuillage pourpre, qui rougeoient sans pause, du printemps jusqu’à l’automne. Comme quoi, il n’y a pas que les fleurs dans la vie…
Elles peuvent bien se vanter, toutes ces coquettes fleurs, de leurs vives couleurs, de leurs pétales d’azur ou de leurs fins motifs. Aussi belles soient-elles, elles ne durent qu’un temps. Car toutes les plantes ne sont pas capables de renouveler leurs fleurs pendant plusieurs semaines, et les plus jolies sont souvent les plus éphémères. Plus rustres et plus ordinaires, mais ô combien plus durables, les arbres et arbustes à feuillage pourpre apportent une imposante touche de couleur durant toute la saison.
Une question de pigments
Les plantes à feuillage pourpre contiennent en grande quantité dans leurs cellules un pigment naturel appelé anthociane qui leur donne cette profonde couleur rougeoyante si caractéristique. Chez les autres plantes, c’est la célèbre chlorophylle, à dominante verte, qui est majoritaire. L’anthociane est également présente dans de nombreux fruits, comme l’aubergine, la cerise ou la framboise. On aurait dû s’en douter !
Rare coloris parmi les arbres
Si, en cherchant bien, on trouve beaucoup de variétés de plantes qui possèdent un cultivar à feuillage pourpre (heuchères, oxalys, hibiscus, ipomées…), permettant de jouer avec les couleurs dans les massifs, elles sont, en ce qui concerne les arbustes, et plus encore les arbres, relativement rares. C’est la raison pour laquelle l’utilisation de ces grands végétaux sombres qui créent un contraste saisissant avec les feuillages verts, et surtout les gris, sont très utiles à connaître pour animer le jardin. D’autant plus que leurs couleurs tiennent du printemps jusqu’à l’automne, ce que très peu de fleurs sont capables de faire. Puis, avant la chute des feuilles, leur teinte évolue, virant souvent vers des tons orangés ou rouge ardent qui parachèvent en beauté le long spectacle.
Les petits classiques
On connaît depuis longtemps le Prunus cerasifera « Pissardii », ou prunier pissard, dont les fleurs roses donnent des petits fruits rouges très acidulés mais comestibles. C’est assurément l’arbuste à feuillage pourpre le plus répandu dans les parcs et les jardins, au point qu’il a un peu fini par lasser. Deux autres énergumènes, également très en vue, lui disputent le maillot rouge : il s’agit du noisetier pourpre (Corylus maxima « Purpurea ») et de l’arbre à perruque (Cotinus coggygria « Royal Purple ») dont les fleurs cotonneuses évoquent le duvet du pissenlit fané. De manière naturelle, ces grands arbustes peuvent facilement grimper jusqu’à 6 à 8 mètres. Sans oublier, bien sûr, les petits mais très remarquables érables du Japon. Benoit Charbonneau
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