Conseillère littéraire et coordinatrice du Livre sur la Place, passionnée de littérature , l’ancienne journaliste à tourné la page et entamé avec succès un nouveau chapitre.
» Vous savez je préfère poser les questions plutôt que d’y répondre ! » Journaliste un jour … journaliste toujours ?
C’est certainement le cas de Françoise Rossinot, qui pourtant répondra de bonne grâce à mon interview matinale . C’est de la chambre de son hôtel parisien entre café et croissants et avant une journée qui s’annonce bien remplie, à quelques jours du lancement de la 33ème édition du Livre sur la Place à accepter de revenir sur son parcours. « J’ai commencé à m’investir en 1994 en débutant « Les Rencontres » qui sont en fait le relais, tout au long de l’année, du Livre sur la Place ». Ces rencontres, conversations à bâtons rompus avec des personnalités du monde littéraire mais aussi scientifique,font à chaque fois salle, ou plutôt Opéra, comble et sont désormais devenus d’incontournables rendez-vous de la vie culturelle nancéienne. « Je ne voulais pas m’imposer, tout s’est fait très naturellement et en douceur »,et c’est ainsi que petit à petit Françoise Rossinot à pris une part prépondérante dans l’organisation du premier littéraire national à accueillir des Goncourts. Désormais commissaire général de la manifestation et entouré de l’équipe du pôle culture de la Ville, « une petite équipe presque exclusivement féminine dans laquelle tout le monde va dans le même sens », qui travaille sans relâche tout au long de l’année pour organiser le salon littéraire de la rentrée. C’est une logistique très complexe qui chaque année se met en place au sein des services de la municipalité.
Passion pour Nancy
Près de 500 auteurs sont attendus pour cette 33 ème édition, Jean d’Ormesson, Tania de Rosnay, Bernard Pivot,Daniel Pennac, Enki Bilal pour ne citer qu’eux ! Une affiche impressionnante, résultant des rencontres et de coups de cœur. C’est qu’au fil du temps le carnet d’adresse de la commissaire s’est étoffé et que la manifestation à pris de l’ampleur. « A tel point que chaque année, nous refusons des auteurs, ils faut dire qu’ils se sentent bien à Nancy. Ce n’est pas un salon comme les autres, le cadre est exceptionnel. » Cette édition sera marquée par le partenariat mis en place avec Radio France, et notamment France Inter qui pour l’occasion délocalisera certaines de ses émissions dont le célèbre « le masque et la plume » de Jérôme Garcin. Cette année Laure Adler, « une femme très chaleureuse, une grande journaliste , productrice et historienne, mais j’ai surtout découvert un auteur de talent. Qui de son écriture belle et vivante elle a dresser de magnifiques portraits de femmes, Marguerite Duras et Françoise Giroux entre autres. » Intarissable sur les livres, cette fille libraire l’est également sur la passion qu’elle éprouve pour Nancy, « sa ville d’adoption et ville de coeur », c’est jeune journaliste en provenance de Cannes, qu’elle s’installe dans la cité ducale. « Mais je ne suis pas une vraie fille du sud j’ai un père bourguignon et une mère originaire du nord ». L’adaptation se fait sans difficultés, si ce n’est la découverte de la rigueur de l’hiver lorrain, « j’ai été très bien accueillie par mes confrères et je me suis toute suite sentie chez moi. » Son chemin croise ensuite celui d’André Rossinot qu’elle épouse en 1985 et pour qui elle rend sa carte de presse « Je n’avais pas le choix, lorsque l’on épouse un homme politique cela bloque votre carrière d’autant en plus qu’à l’époque la condition des femmes journalistes n’était pas la même qu’aujourd’hui. »
Regrette-t-elle parfois ce choix et n’est pas trop dur d’être
« l’épouse de » ? « Pas du tout, j’ai la chance d’avoir une deuxième carrière qui me comble. » Pas de doutes Madame Rossinot s’est fait un prénom !