Depuis le mois de mars, la grande famille à poils et à plumes du Parc Sainte-Croix s’est agrandie. Trois pandas roux ont intégré un nouvel enclos, conçu dans le cadre d’une mission de protection de la biodiversité. Avec leurs frimousses de peluches animées, ils feront certainement fondre les bambins et leurs parents.
Depuis l’expérience malheureuse du dodo, oiseau pataud rayé de la surface de la terre en moins d’un siècle, l’homme a pris conscience de la fragilité de l’écosystème. Aujourd’hui, de nombreux programmes tentent de rétablir un équilibre parfois brisé. Depuis sa création, le Parc Sainte-Croix a pris part à la protection et à la valorisation de la faune européenne, des loups aux ours. Depuis 2010, il a poussé plus loin son implication en s’engageant dans le programme européen pour les espèces menacées (EEP) avec le parcours ludique et pédagogique du « Voyage de Néo ». Cette année, trois pandas roux rejoignent les lémuriens et les grues de Mandchourie et emmènent les visiteurs dans un périple exotique.
Le panda roux menacé
De la famille des « ailuridae », le panda roux vit d’ordinaire dans la région de l’Himalaya, principalement au Népal et au Tibet. Depuis 1960, il est inscrit sur la « Red List » de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) parmi d’autres espèces en danger. Comme dans de nombreux cas, les aménagements humains grignotent son territoire et le réduisent dangereusement. À ce jour, seuls 10 000 individus vivent encore à l’état sauvage. Le Parc Sainte-Croix accueille depuis la mi-mars trois femelles, deux issues du zoo de Bordeaux Pessac et une de celui de La Palmyre. « Nous avons délibérément choisi trois pandas de même sexe car nous souhaitons d’abord apprendre à connaître cet animal. Plus tard, une fois que nous aurons plus d’expérience, il n’est pas impossible que nous faisions venir un mâle pour que l’espèce prospère en semi-liberté à l’échelle européenne », explique Clément Leroux, chargé de communication.
Gite et couvert
Comme leurs cousins les pandas géants, les derniers pensionnaires du Parc sont gourmands de bambou et passent une grande partie de leur journée à en chercher puis à en manger. « Ce sont des créatures adorables à voir, avec un caractère très doux », continue Clément Leroux. Popularisé par le dessin animé « Kung Fu panda », l’animal est aussi un symbole de la lutte pour la préservation de la biodiversité en même temps qu’un ambassadeur de choix auprès des enfants. Pour autant, le panda roux reste timide et pour acclimater ceux de Sainte-Croix à leur nouvel espace, il a fallu y aller pas à pas. Les trois femelles ont d’abord fait connaissance dans un enclos d’acclimatation avant de rejoindre leur territoire de 350 m2. Là, leur environnement naturel a été reconstitué. Rochers, cascades et surtout arbres et passerelles ont été installés pour satisfaire ces petits grimpeurs. Quant à la pitance, ils se voient offrir chaque jour leur ration de bambou frais, grâce à des plantations réalisées dans le parc. Et à les regarder évoluer dans leur espace de vie, les pandas roux du Parc Sainte-Croix semblent comme des coqs en pâte. Ils feront sûrement craquer les petits et les grands.