Une maladie soignée, une autre offerte, tel est le principe d’une infection nosocomiale. En France, 25 000 meurent chaque année de ces infections contractées lors d’un séjour à l’hôpital. L’association « le Lien » sonne l’alarme et tente de sensibiliser la population à ce problème.
« Le lien » est une association reconnue d’intérêt général par le ministère de la santé et a été créée en 1998 par Alain-Michel Ceretti. En relation avec le monde médical et les pouvoirs publics, elle s’est donnée pour mission d’alerter sur les dangers des infections nosocomiales, de trouver des moyens de lutter contre ces dernières tout en aidant leurs victimes. Et le combat est de taille : les « accidents médicaux » sont la neuvième cause de décès en France. Du grec « noso », signifiant maladie, et « komeîn » (soigner), les infections nosocomiales sont responsables de 25 000 décès par an en France. Les patients comme le personnel hospitalier sont les principaux vecteurs de germes. Contractées lors de séjours en hôpital, elles sont favorisées par la multiplication des hospitalisations, la banalisation des techniques invasives, telles l’intubation ou la mise en place de sondes, ou encore par la prise en charge de patients fragiles. 53 % d’entre elles trouvent leurs origines dans trois bactéries : l’ « escherichia coli », le « staphylococcus areus » (ou staphylocoque doré) et la « pseudomonas aeruginosa » (ou bacille pyocyanique).
Les antibiotiques, un réflex dangereux
Utilisés pour combattre les infections bactériennes, les antibiotiques ont pendant longtemps été un réflex. En Europe, la France en est le premier consommateur avec 100 millions de prescriptions annuelles. Cette « surconsommation » a une conséquence directe sur les bactéries contre lesquelles ces molécules sont censées lutter. En effet, nombre d’entre elles sont devenues multi-résistantes. En milieu hospitalier, le risque est grand car ces dernières peuvent échanger entre elles des gènes de résistance pour se renforcer. Découvert en 2009 en Inde, le « New Delhi métallo-bêta-lactamase » appartient à ces gènes et permet aux bactéries de résister à presque toutes les familles d’antibiotiques. Mieux utiliser ces derniers est donc un des premiers enjeux de la lutte contre les maladies nosocomiales. Il est aussi nécessaire de développer de nouveaux antibiotiques. Des experts internationaux des maladies infectieuses incitent aujourd’hui les laboratoires à reprendre leurs recherches, abandonnées car trop coûteuses et peu lucratives, afin de trouver de nouvelles pistes pour mettre ces infections au tapis.
Trouver des solutions
D’autres gestes et dispositifs peuvent permettre de diminuer les cas d’ « accidents médicaux ». Ainsi, la simple précaution d’un lavage systématique et méticuleux des mains pourrait réduire de moitié le nombre d’infections nosocomiales. Constituée de juristes en droit de la santé et de médecins spécialisés, l’équipe du « Lien » met aussi son savoir à la disposition du ministère de la santé, en collaboration avec d’autres organismes comme l’IVS (Institut de Veille Sanitaire) ou, au niveau régional, les CRCI (Commissions Régionales de Conciliation et d’Indemnisation des accidents médicaux). Le 5 février dernier, le « Lien » a organisé la 5ème édition des États généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient à Paris. Rassemblant patients, professionnels de santé, industriels et institutionnels, ils permettent aussi de réfléchir à la mise en place de nouvelles solutions. En attendant, sur le terrain, « le Lien » continue de défendre les droits des victimes.
Pour plus d’information sur le lien : http://lelien-association.fr/asso/index.php
Le référant du « Lien » pour le Grand Est (Alsace, Lorraine et Franche-Comté) est M. William Laureau. Contact : 06 70 72 96 54 – [email protected]