À l’entrée de la forêt du Dom, le village de Bormes-les-Mimosas est un amphithéâtre tourné vers la mer. Le visiteur y est chaleureusement convié au généreux spectacle de la Côte d’Azur.
Vaste commune du massif des Maures créée en 1929, Bormes-les-Mimosas est composée de quartiers distincts aux caractères tranchés. Le Vieux Village, richement fleuri, a conservé l’esprit traditionnel des constructions d’antan. À ses pieds, le Pin-de-Bormes est la partie résidentielle de la commune, alors que La Favière abrite le port de plaisance et invite à la balade.
Cuberts secrets
La première occupation du littoral borméen remonte à 400 ans av. J-C. Les Bormani, tribu ligure venue d’Italie, installèrent leur « oppidum » sur l’actuel Cap de Brégançon. Ce n’est qu’au IXe siècle que les habitants décidèrent de remonter vers la colline pour fuir les dangers de la côte. Aujourd’hui, les ruelles très raides du Vieux Village composent un dédale ravissant. Voûtes, porches sculptés et façades ciselées sont quelques-unes des singularités architecturales de Bormes, dont les plus saisissantes sont les cuberts. Ces passages couverts passant sous les maisons donnent au lieu un cachet feutré. La pierre omniprésente y célèbre un mariage harmonieux avec la profusion végétale. La féerie du village doit aussi beaucoup à ses étourdissantes compositions florales, et à ses quatre-vingt-dix espèces de mimosas qui lui ont valu sa dénomination de « Bormes-les-Mimosas » en 1968. La multitude des essences permet au village de rester fleuri de janvier à octobre.
Plages de sable fin
La côte de la commune forme un chapelet de plages alternant criques, rivages de sable et de galets sur dix-sept kilomètres. Dans la rade de Bormes, face aux îles du Levant et de Port-Cros, la plage de La Favière jouxte un port de plaisance moderne bâti en 1969. Abritée du vent par le cap Bénat, elle est le point de départ du sentier du Littoral. Les parfums de résineux et de pinèdes accompagnent les promeneurs vers des plages aux noms évocateurs : la Tripe, la Galère, la Vignasse, la Mère de Dieu… Le Pellegrin, ultime plage de la commune révèle un surprenant paysage d’Outre-Mer. Son sable blanc et ses eaux claires lui confèrent des accents exotiques. Depuis cette grande crique sauvage, on peut rejoindre la route des vins par le domaine de La Sanglière. Jusqu’au domaine Sainte-Marie, ce parcours relie les douze exploitations de la commune qui participent à la production des vins de Côtes de Provence.
Flânerie à travers l’Histoire
Au détour des lieux symboliques du patrimoine borméen, le visiteur s’immerge dans l’histoire médiévale du village. Dès son arrivée, il est accueilli par la coquette chapelle Saint-François. Aujourd’hui bordée de cyprès noirs, elle fut érigée en 1560 en hommage au moine calabrais Saint-François de Paule, qui aurait délivré le village de la peste en 1481. En empruntant la rue Carnot, on s’achemine vers l’église Saint-Trophyme. Contiguë aux anciennes murailles, cette église à trois nefs, d’inspiration romane, fut bâtie entre 1775 et 1783. En remontant les escaliers de pierre taillée, on arrive enfin au château des Seigneurs de Bormes. Appelé aussi château des Seigneurs de Fos en l’honneur de cette solide dynastie, l’édifice, construit aux XIIIe et XIVe siècles, fut incendié en 1589 et abandonné avant d’être transformé en couvent de minimes, puis vendu comme bien national sous la Révolution. Le Château ne se visite pas, mais la vue panoramique qu’offre la terrasse attenante récompense les efforts consentis pour y parvenir.
Jean-Claude Urbain