Place aux métiers d’art !

Dans l’écrin incomparable de la place de la Carrière, les métiers d’art s’exposent le temps d’un week-end, les 14 et 15 juin prochains. Quand les artisans passionnés et le public toujours plus curieux se rencontrent, la recette de cette manifestation qui joue ici sa 4e édition fait mieux que confirmer les premiers coups d’essais, sous l’impulsion de la Ville de Nancy, de la Région Lorraine et de l’association Chœur d’Artisans.

Au départ, tout part d’un constat : notre région compte près de 1 300 professionnels des métiers d’Art, chiffre record en France. A la croisée des chemins entre l’art, l’artisanat et l’industrie depuis les glorieuses années de l’Art nouveau ou de l’Art déco, la Lorraine jouit d’un savoir-faire sans équivalent.
Pour ces deux jours de partage avec le grand public, 45 professionnels se sont donnés rendez-vous place de la Carrière : sculpteurs, designers, potiers, verriers, stylistes, tourneur sur bois, créateurs de beaux objets… toutes les disciplines sont représentées.
Parmi eux, Claire Maillard. Cette jeune trentenaire est tapissier-décorateur. Depuis le début des week-ends des métiers d’art, elle partage sa passion sur un stand. Un métier qui est en train de se perdre, mais dont elle incarne le renouveau, le coup de jeune, comme le prouve l’ouverture cette année de sa boutique atelier rue Mon Désert à Nancy : « Ca n’était en rien mon métier initial. Pour moi, il s’agit d’une reconversion. Ma mère m’a transmis la passion de la couture, mais à la maison, il n’y avait que des chaises cannées. Aucun fauteuil. Il a fallu que je rencontre un maître tapissier sur un salon des antiquaires. Ce fût le déclic », explique cette ancienne chargée de recrutement. L’envie de faire quelque chose de manuel a pris le dessus et la voilà aujourd’hui artisan. Le choix de travailler de façon traditionnelle ne l’oblige pas à s’enferrer dans une coutume étouffante. La création a toujours sa place, même quand on travaille avec du crin végétal, des ressorts et des tissus précieux. Aujourd’hui, elle sait qu’elle gagne sa vie grâce à la rénovation, mais elle regarde plus loin, vers la création. Montrer son travail, partager son savoir-faire, c’est aussi une façon pour elle de militer pour dépoussiérer son métier.

Plus loin sur les stands de la place de la Carrière, vous trouverez Jeanne Picq. Nouvelle venue sur la scène artisanale nancéienne, cette jeune femme de 28 ans incarne la nouvelle génération qui donne un vrai coup de frais sur la profession d’artisan. Son domaine : les estampes. Souvent détournées, parfois mixées. Des eaux fortes, de la gravure sur bois, toujours des couleurs pour ces voyages entre la faune et la flore. Sous son trait assuré, on sent la détermination qui a conduit Jeanne à suivre cette voie dès son bac en poche. Son travail ne se trouvait jusqu’à maintenant que dans une galerie du Marais à Paris, il s’exposera pour la première fois lors de ce week-end des métiers d’art. « J’aime avant tout mixer les différentes techniques de gravure, travailler sur des plaques de bois ou du métal, à la pointe sèche ou à l’eau forte. Après Paris et Bordeaux j’ai posé mes valises à Nancy depuis un an et ce week-end des Métiers d’arts sera un peu mon baptême du feu Lorrain. Sur mon stand je pourrai montrer quelques techniques, même si je ne peux pas déplacer ma presse qui pèse près de 80 kilos ! Mais pour le reste, ce sera un vrai plaisir de montrer le procédé d’une eau forte ou d’une estampe. »
Partage de l’amour du métier, initiation à des ateliers de mosaïques pour les plus jeunes, la week-end des métiers d’art cherchera une nouvelle fois à montrer qu’on peut faire du beau, du vrai, de l’authentique, sans tomber dans la poussière et la nostalgie. Petit bonus, pour celles et ceux qui ne pourront pas admirer les œuvres de tous ces artistes lors de ce grand weekend, direction la boutique de Helmut et Pétula au Passage bleu à Nancy, un grand choix de créations sont à découvrir.
Week-end des Métiers d’art, samedi 14 et dimanche 15 juin, Place de la Carrière à Nancy.

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