Édito
Tous nus et tous bronzés
Liberté, égalité, musique : pour sa 10e édition, le Jardin du Michel revient aux sources festivalières et affiche des airs de Woodstock. Dans la photographie de Théo Gosselin, l’imagier du festival 2014, quatre jeunes gens, nus ou à demi vêtus, contemplent du haut de leur camionnette dix années de concerts endiablés loin des salles endimanchées. Tous nus oui mais pas forcément hippies : les festivaliers du Jardin du Michel n’ont plus rien à voir avec leurs ancêtres « peace and love » avec des fleurs dans les cheveux. Malgré tout, le JDM n’est pas si éloigné de Woodstock. Les deux festivals ont pour racine les terres de la campagne : Woodstock en 1969 sur celles du fermier Max Yasgur dans l’état de New-York, le JDM en 2004 au fond du jardin d’un certain Michel, à Bulligny. Dans ce numéro, préparez-vous à souffler les bougies de cet évènement culturel lorrain à nul autre identique.
Sur les chemins toujours, mais sans bottes ni fleurs dans les cheveux, le 31 mai, la fête du vélo se met en jaune pour célébrer le passage du tour de France à Nancy. Vous pourrez ensuite faire étape sur la place Stanislas : à partir du 13 juin, les façades des bâtiments s’animent au rythme du son et lumière. En vingt-cinq minutes d’enchantement, les spectateurs revivront l’histoire des personnages qui ont marqué la ville. Cette année, ces « Rendez-vous place Stanislas » sont placés sous le signe du Centenaire 14-18 et participeront aux commémorations nationales. Mais la place Stan’ a bien des trésors à nous offrir. Certains sont plus cachés que d’autres. Derrière les rideaux rouges de l’opéra, deux figures mythiques du spectacle vivant nancéien tirent leur révérence sans un bruit : Danièle Didierlaurent, chef des ateliers de couture de l’opéra, et Serge Gachet, son directeur technique, se livrent une dernière fois sur leur métier dans ce magazine.
Et puis partons dans les Vosges. Le cœur d’Épinal battra du 13 au 15 juin au son des saltimbanques. Ils sont venus, ils sont tous là : clowns, comédiens, danseurs, jongleurs. Dans cette cour des miracles moderne, les compagnies invitées pour le festival Rues et Cies vous guideront dans les dédales magiques des arts de la rue. Enfin, la Lorraine sort de ses entrailles les fragments de son histoire pendant les journées nationales de l’archéologie, les 6, 7 et 8 juin. Un peu partout dans la région, des sites parfois inaccessibles dans l’année s’ouvrent au public. Mettez votre chapeau d’Indiana Jones, claquez votre fouet et embarquez dans l’univers passionnant de l’archéologue, à l’affût des trésors de votre patrimoine. Tous nus, tous bronzés, sur les chemins ou dans les rues, le mois de juin vous attend. Venez, chantez et riez, l’été bientôt vous rejoindra.