Le 23 mai prochain, la Filoche projette sur son grand écran les films réalisés dans le cadre du festi-suédé 2014. Pendant huit mois, les apprentis réalisateurs et acteurs se sont démenés pour revisiter des grands classiques du cinéma.
Papier, carton, ficelle, rien de plus n’est nécessaire pour faire du cinéma et les films suédés en sont la preuve. L’idée vient de Michel Gondry et de sa comédie « Soyez sympas rembobinez ». Réalisé en 2007, le long-métrage élève la bricole en art et les remakes faits maison en véritables chefs d’œuvres populaires. En 2008, le réalisateur propose, dans la lancée de son film, un concours via internet. La Filoche s’embarque dans l’aventure et créé en 2012 son festi-suédé. « Le concours de Michel Gondry était assez dématérialisé : tout se faisait par le biais d’internet. On a voulu quelque chose de plus convivial et donc tous les films réalisés pour le concours sont projetés lors d’une soirée où le public est invité à voter pour les meilleurs », indique Magali Louis, chargée d’action culturelle. Cette année, la manifestation rempile et les bricoleurs sur pellicule se sont déjà mis à la tâche pour pouvoir rendre leurs créations le 30 avril à minuit pile. En attendant le 23 mai, les internautes peuvent déjà voir les courts-métrages sur le blog du festival et choisir leurs préférés.
Cérémonie des (presque) Oscars
Une palme (presqu’) en or : voilà ce qui fait courir ces passionnés. Au-delà du simple plaisir de se retrouver entre amis et créer un monde de bric et de broc, les réalisateurs de films suédés se lancent le défi de gagner un des quatre prix offerts par la Filoche : la palme (presque) en or du meilleur film, la palm’Ela Anderson du (presque) meilleur acteur, la palm’oyen des (presque) meilleurs effets spéciaux et le prix spécial du jury. L’année dernière, la récompense pour le meilleur remake est allée à Nicolas Buczkowski et son équipe pour leur version de « Jurassic Park ». Sous des apparences bon enfant, les participants du concours ne sont pas totalement amateurs. « Depuis dix ans, on tourne des courts-métrages entre copains. On fait souvent des parodies : on rit beaucoup en les faisant et de nouveau en les regardant. Mais on sait déjà comment travailler, du tournage au montage. Ça prend du temps ; pour faire deux minutes de film, il faut tourner pendant tout un week-end », raconte Nicolas Buczkowski.
L’attaque des soucoupes volantes en carton
Il faut surtout avoir une culture cinématographique suffisante et un amour illimité pour le cinéma. Les films suédés sont des synthèses parfaites des longs-métrages qu’ils imitent, l’humour en plus. L’aspect bricolé ne fait qu’ajouter un peu de poésie et de naïveté à un récit, certes connu, mais tellement croustillant. Les films suédés ramènent à ce cinéma de série Z où les soucoupes volantes étaient des assiettes en carton et où les monstres en papier mâché faisaient sourire. « Plus c’est basique, plus c’est drôle », s’enthousiasme Nicolas Buczkowski. Après tout, Michel Gondry nous avait prévenus : « Parfois les meilleurs films sont ceux qu’on invente ». Ou que l’on réinvente.
Festi-suédé le 23 mai à la Filoche90 rue René Cassin 54230 Chaligny
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