Lampes d’ophtalmo, étagères de postier, balances d’épicier, ardoises de restaurateur… Tous les corps de métier semblent bien décidés à rentrer dans nos maisons. Gros plan sur une tendance qui ne manque pas de cœur à l’ouvrage !
Apôtre de la récup’, pionnier du recyclage éclairé, le style indus a longtemps régné en seul maître sur les demeures modernes, édictant ses règles strictes à grand renfort de béton ciré, de structures métalliques apparentes et de meubles d’usine. Mais l’ère industrielle a désormais fait son temps et c’est un tout autre secteur qui semble bien décidé à lui emboîter le pas en cette année 2014. Abandonnant la froide austérité des ateliers de confection, c’est désormais vers la fonctionnalité minutieuse des objets d’artisan et autres spécialistes en tout genre que semble se tourner l’univers des accessoires. Inventaire…
L’échelle Monoyer revisitée
M, C, F, Z, U… On la connaît par cœur mais l’on en vient jamais à bout. Trônant fièrement dans tous les cabinets d’ophtalmologie, l’échelle Monoyer n’est autre que le célèbre panneau de verre lumineux affichant une succession de lettres capitales selon un ordre de taille dégressif. Inventé par l’ophtalmologue français Ferdinand Monoyer, il permet de mesurer précisément notre acuité visuelle pour mieux la corriger. À moins qu’il ne serve seulement à décorer notre salon. Lumineux par nature et graphique à souhait, il était bien trop beau pour ne pas donner envie à certains designers de le revisiter. Tandis qu’Ikea recopie purement et simplement l’original (applique lumineuse Gyllen, 35,95 €), d’autres préfèrent s’en emparer avec une note d’humour, à l’instar de Bloomingville qui s’amuse à y cacher un message subliminal… (panneau décoratif You can rarely see what is in front of you, 33,90 €).
Pas folles les fioles
Fioles et autres flacons d’officine ont conquis nos étagères aux côtés des tubes à essai et autres récipients de laborantin. Avec leurs formes insolites, ils accueillent toutes sortes de contenants, de nos ingrédients de cuisine à nos produits de beauté maison en passant par de chatoyants assortiments de galets colorés et de bouquets de fleurs travaillés. Une fois revisités par vos petites mains adroites, ils peuvent même se transformer en photophores, en pieds de lampe, en cache-pots ou encore en bougeoirs…
En photo : pots à pharmacie œuvres au noir n°2 de Bel ordinaire, 26 €
L’heure, c’est l’heure
Qu’elles soient de gare ou d’aéroport, les horloges monumentales sont bel et bien dans l’air du temps, avec leur format XXL, leurs chiffres bien lisibles et leur irrésistible petit côté vintage. À tel point qu’il devient de plus en plus difficile voire quasiment impossible, d’en dénicher un exemplaire authentique au détour d’une brocante. À moins d’être l’heureux chanceux qui dégotera l’une des ultimes perles rares dans les allées d’un marché aux puces oublié, on en trouvera sans peine de très convaincantes copies dans de nombreux magasins de décoration.
En photo : l’horloge Café de la gare de Maisons du monde (119 €).
A. Samaké