Malgré la crise qui met à mal la formation par alternance au profit des stages, la volonté politique de soutenir l’apprentissage reste forte et permet à ce type d’enseignement de rester un palliatif intéressant aux cursus plus classiques.
Au plus fort de la crise, le Gouvernement, dans le cadre du « plan d’urgence pour l’emploi des jeunes », a densifié les aides à l’embauche d’apprentis, complétant ainsi les nombreux dispositifs en vigueur. Ces mesures ont permis à l’apprentissage de limiter la casse dans une période où les variables d’ajustement pour préserver la pérennité des entreprises sont les emplois les plus précaires (intérim, alternance…). Parallèlement, grandes entreprises (soumises à des quotas de plus en plus élevés) et écoles (qui proposent de plus en plus de formations en alternance) ouvrent de nouveaux horizons à ce type d’enseignement qui, à l’origine filière de formation initiale, s’insère de plus en plus dans le cadre d’un cursus complet, et ce malgré le recours de plus en plus systématique des entreprises aux stages (moins onéreux).
Une relation gagnant-gagnant
De 16 à 25 ans (sauf dérogation), un jeune adulte peut conclure un contrat de travail d’un type particulier avec une entreprise. En parallèle d’une formation théorique dispensée au sein des centres de formation des apprentis ou dans les sections spécialisées des établissements scolaires (au moins 400 heures par an), il recevra ainsi une formation pratique, lui apprenant les arcanes d’un métier. Grâce aux savoirs et aux savoir-faire d’un maître d’apprentissage, l’élève est immédiatement confronté aux contingences du monde du travail et aux spécificités du secteur choisi. Rémunéré selon son âge et son année de formation (25 à 78 % du Smic) et bénéficiant des mêmes règles de protection sociale que les autres salariés de l’entreprise, il entre de plain-pied dans la vie professionnelle. De son côté, le chef d’entreprise bénéficie d’une main-d’œuvre spécialisée et abordable (crédit d’impôts, exonérations de charges, indemnisations…), qu’il formera « sur mesure », pour répondre aux risques de pénurie d’emplois qualifiés, préparant ainsi l’avenir de son activité.
Du CAP au diplôme supérieur : une clé pour l’emploi de jeunes
Si, historiquement, l’apprentissage se traduit par l’obtention d’un CAP (certificat d’aptitudes professionnelles), la donne tend à changer et cette formation en alternance mène de plus en plus aux diplômes supérieurs (ingénierie, licence…), avec, au milieu, un nombre croissant de baccalauréats obtenus. Grâce aux accords passés avec les entreprises et les écoles, ce sont de surcroît près de 500 métiers qu’elle rend accessibles avec un taux d’employabilité estimé à 80 %. En offrant une passerelle solide entre le monde du travail et l’univers des études, cet enseignement particulier apparaît ainsi comme une réponse moderne au problème de l’emploi des jeunes. À condition, bien sûr, que chacun – apprenti (assiduité, respect des règles…) comme employeur (mission de formation, juste utilisation des aides fiscales…) – joue le jeu.