Nous vivons dans un monde en couleurs. L’uniformité est proscrite, tout comme la monotonie. Mais pour bien jouer avec les teintes, il faut connaître les règles du jeu.
Faire un geste pour sauver la planète et mettre du beurre dans les épinards ? Installer des panneaux solaires sur votre toit est une solution. Vous devenez alors producteur d’électricité. Vous pouvez utiliser cette énergie pour votre consommation personnelle, mais cela nécessite l’installation d’accumulateurs, qui sont hors de prix. Le plus rentable est donc de vendre cette électricité à EDF, qui a une obligation d’achat. Le kWh est vendu 31,59 centimes d’euro. Dans le même temps, pour votre propre consommation, vous restez client d’EDF, qui vous facture le kWh 8 centimes d’euro HT.
À savoir
Le prix du kWh acheté par EDF est révisable tous les trois mois et bénéficie d’un bonus de 10 % si les panneaux sont fabriqués dans l’Union européenne. Toutefois, quelles que soient les variations tarifaires, EDF garantit durant vingt ans le prix du kWh en vigueur au moment de la signature du contrat.
Coût de l’installation
Pour 25 m2 de panneaux solaires, le tarif conseillé par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) étant de 400 euros le m2, il faut compter 10 000 euros auxquels s’ajoutent environ 1 000 euros pour le raccordement au réseau EDF, soit un total de 11 000 euros. Sur cette somme l’État accorde un crédit d’impôt de 11 %. Le coût est donc de 9 790 euros.
Et c’est rentable ?
Avec une telle installation, la production dans une région très bien ensoleillée peut atteindre 3 500 kWh par an. EDF achetant le kWh 31,52 centimes, le rapport annuel est d’environ 1 100 euros. Sur cette base, l’installation est amortie en neuf ans.
Attention
Pour être objectif, il faut tenir compte de votre consommation personnelle, facturée par EDF. Si l’on prend une consommation moyenne annuelle de 3 500 kWh, cela représente, avec les taxes, une facture de 500 euros. Les panneaux solaires rapportant 1 100 euros par an, le bénéfice dégagé est alors de 600 euros. Sur cette base, l’installation ne sera donc amortie qu’au bout de seize ans. La durée de vie d’une telle installation étant de vingt-cinq ans selon les constructeurs, elle pourra tout de même, durant ses neuf dernières années d’existence, rapporter un bénéfice net de 600 euros par an, soit un total de 5 400 euros.
Conseils
Pour optimiser un tel placement, deux conseils. Premièrement, il faut faire des économies d’énergie, afin de faire baisser sa propre facture EDF et augmenter ainsi le bénéfice annuel. Deuxièmement, au moment de l’installation, il est recommandé de partir à la chasse aux subventions pour en diminuer le coût. Que ce soit au niveau de l’État et de structures comme l’Anah (Agence nationale pour l’habitat) ou des collectivités locales, il existe des aides multiples, attribuées selon de nombreux critères… Pour y voir clair, prenez contact avec l’espace Info-Énergie proche de chez vous. Pour les adresses, un site : www.infoenergie.org
Quel installateur choisir ?
Sur ce marché, la concurrence est féroce et les entreprises nombreuses à se dire partenaires d’EDF, ce qui est souvent de la publicité mensongère. Alors à qui se fier ? Il faut s’adresser en priorité à des professionnels qui ont souscrit à la charte de qualité QualiPV (à vérifier sur www.qualit-enr.org) et qui présentent une attestation de conformité (attestation du Consuel, organisme agréé par l’État). Quant aux panneaux proposés, ils doivent porter les références NF-CEI-61215 ou NF-CEI-61646.
Olivier Annichini
Deux sites officiels de référenceÀ noter
Pour produire sa propre électricité, l’eau et le vent sont des alternatives à l’énergie solaire. Mais l’Ademe met en garde : « l’éolien et l’hydraulique sont beaucoup plus complexes à mettre en œuvre et ne garantissent bien souvent pas le même niveau de rentabilité. » Attention donc aux publicités trompeuses, concernant notamment la nouvelle mode des éoliennes individuelles.
http://ecocitoyens.ademe.fr
www.photovoltaique.info