L’achat d’un véhicule utilitaire est bien souvent un investissement important pour une entreprise déjà confrontée à la morosité économique ambiante. Trouver le plan de financement idoine relève ainsi d’une stratégie de gestion gagnante. Voici les différentes possibilités.
Avec des prix de vente pouvant largement dépasser les 30 000 € HT, les véhicules utilitaires ne sont pas nécessairement à la portée de la bourse de toutes les entreprises, surtout quand on connaît la situation économique actuelle et combien il est difficile d’avoir des bilans dans le vert à la fin de l’année. Il est donc nécessaire de bien ficeler son plan de financement afin que cette dépense, souvent incontournable, ne vienne pas plomber les comptes. Pour cela, il existe quatre possibilités : l’achat comptant, l’achat à crédit, la location avec option d’achat (LOA) ou la location longue durée (LLD). Chacune de ces solutions détient ses avantages et ses inconvénients. Revue d’effectif.
L’achat comptant
L’achat comptant peut apparaître comme la meilleure des solutions. L’acheteur (entreprise ou particulier) devient immédiatement propriétaire du véhicule et ne subit pas les frais financiers d’un crédit ou d’une location. Une fois la somme dépensée, il n’y a plus à se préoccuper de rien… ou presque. Car dans les faits, cette option s’avère moins avantageuse qu’il n’y paraît. D’une part, il n’est pas forcément évident de sortir tout cet argent d’un coup. D’autre part, celui-ci est immobilisé et ne peut donc pas servir en cas d’imprévu. Aussi, la revente du véhicule peut-elle être soumise à la taxation sur les plus-values dans le cas où le prix de cession est supérieur à la valeur comptable du bien. Certes, les VU sont amortissables intégralement sur quatre ou cinq ans, mais il faut bénéficier d’une solide trésorerie pour se permettre un achat comptant… ce qui n’est pas toujours le cas.
L’achat à crédit
C’est là qu’intervient l’achat à crédit. Les avantages sont multiples : l’acheteur devient bel et bien le propriétaire du véhicule, l’investissement est lissé dans le temps et déductible des bénéfices imposables, les mensualités – connues – sont facilement prises en compte dans la comptabilité et le véhicule peut être revendu à n’importe quel moment. Mais les inconvénients font que les entreprises n’ont pas majoritairement recours à cette solution. D’une part la trésorerie, là encore, est immobilisée et d’autre part le crédit souscrit réduit d’autant la capacité d’emprunt de l’acheteur. Conseil : avant de finaliser un crédit, il faut faire en sorte, dans la mesure du possible, que sa durée corresponde à la durée d’utilisation et d’amortissement du véhicule.
Le crédit-bail ou LOA
Dans les faits, la plupart des acteurs ont recours au crédit-bail ou location longue durée. Ce n’est sans doute pas la solution la plus efficiente économiquement (le prix de l’opération est souvent nettement supérieur au prix de vente du véhicule), mais c’est la plus simple et la plus souple. Avec la LOA, l’acheteur n’est pas le propriétaire du VU, mais, comme son nom l’indique, le loue pour une durée maximale de cinq ans (généralement trois ou quatre). À la fin de la location (ou même avant), on peut l’acheter en levant l’option (valeur résiduelle) fixée à l’avance. Les loyers, entièrement déductibles en frais généraux, qui peuvent être linéaires ou dégressifs, sont ajustables (en faisant varier la durée de financement) et sont ainsi parfaitement adaptés à la trésorerie de l’entreprise. Comme l’agence de location reste entièrement propriétaire du véhicule, celui-ci n’apparaît pas non plus à l’actif de la structure. Attention tout de même, la LOA est un contrat : une fois celui-ci signé, on peut difficilement revenir en arrière. C’est donc en amont qu’il faut bien négocier ses clauses.
La location longue durée
Si l’achat du VU n’est pas un objectif en soi, il peut être également intéressant de se tourner vers la LLD. Celle-ci a les mêmes avantages comptables que la LOA, mais se révèle encore plus « clef en main ». En effet, c’est la compagnie de location qui gère absolument tout, avec des contrats pouvant prendre en compte l’entretien, le changement des pneumatiques, les révisions, la gestion du carburant, l’assurance, etc. Seul inconvénient de taille : les frais peuvent vite exploser si le véhicule est abîmé lors de sa restitution, si le kilométrage convenu est dépassé ou si le contrat de location n’est pas respecté.