Lorsqu’on désire devenir propriétaire, une solution, rarement envisagée, peut s’avérer avantageuse : acquérir une maison témoin. Explications…
En 2004, alors que le marché immobilier atteignait des sommets inégalés, Yann Moix, dans son film Podium, installait Benoît Poelvoorde dans une maison témoin et dévoilait au grand public une pratique qui allait séduire bon nombre de Français n’ayant pas les ressources suffisantes pour devenir propriétaire. Avec la crise économique qui a redonné la main aux acheteurs en faisant baisser les prix et en leur permettant d’accéder à de multiples aides, on aurait pu penser que cette astuce allait peu à peu dis-paraître. Ce n’est pourtant pas le cas. Quantité de sociétés de maisons et appartements témoins recherchent toujours activement des locataires qui souhaiteraient devenir propriétaire d’un logement témoin. Et ce n’est pas étonnant. Même si le marché du neuf connaît un renouveau inespéré, les constructions élevées avant la crise ont été si nombreuses que les promoteurs se retrouvent avec une belle quantité de maisons invendues et souhaiteraient bien les amortir. De plus, si les prix ont baissé, une importante part de la population ne peut envisager raisonnablement d’acquérir un bien immobilier. Ces deux protagonistes sont donc faits pour se rencontrer.
Vivre dans une maison témoin
Les logements témoins ne sont pas visités n’importe quand, n’importe comment et par n’importe qui. En moyenne, il faut compter deux ou trois week-ends de portes ouvertes par an et une visite supplémentaire par mois. Dans les faits, certaines années, il n’est pas rare de n’avoir aucune visite ! Lors des week-ends spéciaux, le nombre de visiteurs peut se compter en centaines, mais les promoteurs prennent toutes les précautions nécessaires pour préserver l’intimité des propriétaires (pièces condamnées, parcours fléchés…) comme l’intégrité des lieux (protections des meubles, plastification des sols, remise en état après visite…). Si ces allées et venues peuvent devenir contraignantes, elles ne sont donc pas exagérément envahissantes. Une bonne planification suffira à les rendre indolores.
Gagnant, gagnant
Cet accord particulier offre au promoteur une vitrine particulière, plus vivante et agrémentée de… témoignages. Il peut démontrer plus facilement que ses discours ne sont de simples arguments de vente et que ses réalisations tiennent leurs promesses. Il n’y a pas meilleur vendeur qu’un client. Pour ce dernier – généralement un jeune couple avec enfants, âgé de 25 à 40 ans et primo-accédant –,
l’avantage est avant tout financier. Le promoteur propose en effet de prendre une partie des mensualités du prêt à sa charge durant une période donnée. Un plus non négligeable pour bon nombre de familles. Les modalités de la participation sont à négocier avec le constructeur. En moyenne, elles s’élèvent à 10 % des mensualités sur une durée de quatre ans. Au fil des ans, le montant est toutefois dégressif. Pour devenir propriétaire d’un logement témoin, pas besoin de correspondre à un profil, les entreprises demandeuses n’ont pas de critères de sélections particuliers. Il suffit d’en faire la requête.
Des avantages en nature
Si vous avez quelques réticences à voir de parfaits inconnus errer librement dans votre logement, sachez qu’il est possible, dans le cadre d’une vente en état futur d’achèvement (Vefa ou vente sur plan), de le laisser en vitrine avant la remise des clefs, afin que le promoteur le fasse visiter. La plupart du temps, celui-ci vous dédommagera avec un joli chèque, voire en vous offrant des installations d’une gamme supérieure. Vous pourrez, par exemple, bénéficier, lorsque vous emménagerez, d’une cuisine déjà équipée.