En plein centre de Nancy, Le Petit Théâtre dans la Ville… est bien davantage qu’une salle de spectacles. Une porte ouverte sur le monde…
Il est des endroits, lesquels au gré d’une balade dans les rues d’une localité, suscitent la curiosité et attirent le regard. Tenez, partez en goguette à la découverte du vieux Nancy, empreint d’Histoire, quittez la place Stanislas pour pénétrer dans d’ancienne ruelles. Voilà la Grande Rue qui s’ouvre à vous. Quelques pas. Et vous restez figé devant le numéro 11, hôtel particulier construit à la Renaissance, abritant aujourd’hui un théâtre de quartier comme on les aime. La culture n’est pas seulement dans les complexes, elle vit et respire dans les vieux centres. Le Petit Théâtre, dans la Ville… dégage un parfum d’authenticité, adossé à la place Stanislas, entouré de galeries d’art, de libraires, de restaurateurs. C’est là, dans une salle de 33 places, ce qui garantit aux spectateurs une proximité avec les acteurs, dans un décorum souhaité volontairement intimiste, que les tenants du lieu, les metteurs en scène, comédiens et auteurs Hervé Breuil (Conservatoire National) et Maryse Dolweck (Ecole Nationale de Strasbourg) expriment, sur ces planches, leur sensibilité au monde mêlée à celles des compagnies. La programmation du Petit Théâtre est éclectique et propose un panel large, allant de pièces classiques à des œuvres plus contemporaines. La magie du théâtre enchante alors le public. La saison dernière, celui-ci a vibré, ri, pleuré dans des spectacles délicatement nostalgiques tels « Georges Brassens » ou « Barbara ». Le lieu est aussi un regard où la scène interroge et bouscule chacun d’entre nous sur les grandes questions de société. On se souvient récemment des « contes de l’arbre monde », suscitant une vraie réflexion sur l’environnement à l’échelle planétaire. Au Petit Théâtre, notre Terre, qui ne tourne pas toujours ronde, est dépeinte avec humour et amour. Actuellement, et jusqu’au 1er décembre, est présenté la pièce « Rixe ». Une satire sociétale, un miroir grossissant des travers et dérives humains. L’œuvre de Jean-Claude Grumberg sert de support à une réflexion plus globale à laquelle sont invités à participer les spectateurs : « Raciste moi ?… ». Le titre parle de lui-même et se veut être une discussion sur l’intolérance, la violence, la peur de l’autre. Bien dans le ton de la philosophie du Petit Théâtre, éveilleur de consciences.